samedi 31 janvier 2009

La condition humaine

Je reviens de voir le film The Wrestler (Le Lutteur en français) et je n'ai pas pu attendre avant d'écrire mes commentaires.

Je ne sais pas trop par où commencer. Par l'histoire? L'acteur? La fin?

Je viens tout juste d'assister à la résurrection de Mickey Rourke. S'il ne remporte pas l'Oscar du meilleur acteur, je ne m'appelle pas Maman pieuvre! Le casting est absoulement parfait. Mickey Rourke, dont la carrière se superpose étrangement à celle de son personnage. Mickey Rourke, défiguré d'avoir trop voulu s'améliorer. PERSONNE D'AUTRE QUE LUI n'aurait pu tenir ce rôle de lutteur fini.

Adoré par son public, mais ne souhaitant que l'amour de ses proches.

Reconnu partout où il va, mais toujours terriblement seul.

Brûlant la chandelle par les deux bouts, mais choisissant de continuer plutôt que d'affronter le pathétisme criant de sa vie.

Et toujours ces 2 cordes de guitare jouées tristement. Pour nous faire encore plus sombrer dans sa détresse.

C'est l'histoire d'une fin. C'est l'histoire d'une vie. C'est une histoire intemporelle, qui peut se transposer à n'importe qui, n'importe où.

Avec une fin à la Thelma and Louise.

Le pire dans tout ça, le plus triste, c'est que j'ai aussi assisté à la fin de Mickey Rourke. Car si ce film est l'apothéose de sa carrière, il est inconcevable qu'il puisse être convaincant dans d'autres rôles. Il est marqué au fer chaud. C'était le rôle de sa vie, un peu l'histoire de sa vie même. La physionomie parfaite pour le rôle. Qui d'autre pourrait-il être, maintenant qu'il est The Wrestler? Maintenant qu'il s'est complètement mis à nu?

Maintenant qu'il a tout donné?

jeudi 29 janvier 2009

La course vers les vacances

J'avais dans la tête que l'été prochain, on louerait un chalet. Pas pour tout l'été. Pour une semaine. Juste pour être sur le bord d'un lac, pour dormir ailleurs, pour faire des feux dehors, pour pêcher.

Juste pour relaxer un peu.

L'Homme a d'emblée été contre l'idée.

L'Homme : Ahhhhh, c'est pas dépaysant. On a une piscine, un bois à l'arrière. Je veux être dépaysé pendant mes vacances. Rester au Québec c'est pas trop exotique.

!!!!

Maman pieuvre : Rien ne nous empêche de faire autre chose plus tard, le chalet on peut le prendre pour 5 jours. Tu as 3 semaines de vacances, il reste plein de temps. Qu'est-ce que tu voudrais faire?
L'Homme : Aller voir le Grand Canyon.
Maman pieuvre : C'est pas vraiment le même budget!
L'Homme : On a le temps d'y penser. Je ne sais même pas quand je vais prendre mes vacances.

Je me suis retenue de lui dire que ça fait 8 ans qu'il prend ses vacances au mois d'août, des plans pour qu'il fasse exprès de faire différent cette année!

Pendant ce temps, je naviguais sur les sites de location de chalets, bien décidée à en trouver un qui puisse le convaincre. Mes recherches ont porté fruit, j'en trouve 2 qui semblent supers!

Je reviens donc à la charge avant-hier.

Maman pieuvre : Alors, as-tu pensé à mon idée pour les vacances?
L'Homme : Ton idée...
Maman pieuvre : Ben, le chalet?
L'Homme, énervé : Bon on est au mois de janvier! Est-ce que c'est nécessaire qu'on parle de ça maintenant?
Maman pieuvre : Je suis certaine qu'il y a déjà des personnes qui ont réservé!
L'Homme : On verra en temps et lieux!

Hier soir, subtilement, je l'entraîne vers mon ordi et je lui fais défiler les photos du chalet que je convoitais.

L'Homme : Ouin, c'est beau! Est-ce qu'il y a des kayaks?
Maman pieuvre : Oui.
L'Homme : Un endroit pour faire un feu dehors?
Maman pieuvre : Oui.
L'Homme : Appelle donc pour savoir s'ils ont eu des algues bleues. Si on peut pas se baigner, ça donne rien.

J'appelle, le monsieur m'assure qu'ils n'ont jamais eu d'algues bleues, ils font tester l'eau et tout est nickel.

En s'arrangeant subtilement pour que l'idée de louer un chalet vienne de lui, il finit par me dire :

- Ben réserve-le!

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Alors ce matin, je m'installe. J'appelle. La dame ne trouve pas son livre de réservations, elle me demande d'appeler vers midi. Je la rappelle et comble de malheur, le chalet est pris tout l'été!!!!!!!

Ah ben là, comme disait mon fils quand il était petit : chuitais pas content!

Heureusement, j'en avais trouvé un autre! J'appelle le monsieur qui le loue, et le chalet est réservé tout le mois d'août! Il me dit qu'il est disponible pour les 3 premières semaines de juillet.

Maman pieuvre : Quand mon conjoint saura ça! Il me trouvait folle de penser à ça en janvier!
Le monsieur : Il y a des gens qui partent d'ici et qui le réservent pour l'année suivante.
Maman pieuvre : Wow! Un an d'avance! C'est presque injuste!
Le monsieur : D'ailleurs, j'ai eu plein de questions pour le mois de juillet, ça devrait se remplir bientôt.

Bon. Nouvelle mission : savoir si l'Homme accepterait de prendre ses vacances plus tôt. Ou encore, de les séparer en deux, genre une semaine en juillet et le reste en août.

Je l'appelle au bureau (où le ton qu'il a pris quand il a décroché me montre qu'il est hyper occupé. M'en fous, c'est le chalet l'important!)

L'Homme, ne me croyant pas que tout était déjà réservé : C'est casse-pieds! J'ai pas le goût de prendre mes vacances trop tôt!
Maman pieuvre : Je pense qu'on devrait le réserver, et tu décideras si tu viens ou pas. Si tu veux pas prendre de vacances en juillet, j'irai seule avec les enfants.
L'Homme : Ok, réserve-le.

Après ces montagnes russes d'émotions, je rappelle l'Homme et lui dis que c'est réservé, et comme c'est pas loin de la maison, il pourrait prendre un long weekend de 4 jours et je viendrais le reconduire à la maison un soir pour qu'il finisse sa semaine de travail pendant que les enfants et moi on se baigne parmi les castors et les visons.

Alors finalement, tout s'arrange. J'ai mon chalet, et l'Homme ne sera pas obligé d'y passer 7 jours. Et comme nous sommes au Québec et qu'on ne sait jamais s'il fera beau, si la pluie se pointe, on n'est pas loin de la maison et des amis.

J'ai bien hâte. Penser à tout ça au mois de janvier, ça donne un coup de pouce pour passer à travers le reste de l'hiver.

mercredi 21 janvier 2009

Boys will be boys

Petit Monsieur arrive pour dîner, l'air piteux.

Maman pieuvre : Allô!
Petit Monsieur, levant la tête : J'ai peur que tu me chicanes.
Maman pieuvre : Pourquoi?
Petit Monsieur, le coeur gros : Parce que j'ai eu une fiche!

Pour ceux qui ne connaissent pas le système scolaire primaire, une fiche est un compte-rendu d'un mauvais comportement de l'enfant qui doit être signée par le parent et rapportée à l'école le lendemain. C'est pour s'assurer que le parent sache ce qui s'est passé. Je n'ai aucune idée de quoi a l'air une fiche, je n'en ai jamais vue. Je la verrai ce soir.

Maman pieuvre, étonnée : Qu'est-ce qui s'est passé?
Petit Monsieur : Ben à la récré, Dominic a dit je veux me battre avec toi. J'ai dit jamais de la vie et je suis parti. Il a couru derrière moi, m'a sauté dans le dos et m'a poussé par terre. J'avais pas le choix, je me suis retourné et je l'ai poussé. Là mes 2 amis sont arrivés et tout le monde se chamaillait et on a eu des fiches.
Maman pieuvre, un peu bouche bée : T'es pas allé voir une surveillante au lieu de faire ça?
Petit Monsieur : Je m'en allais et il m'a poussé dans le dos! Les surveillantes étaient en train de parler à l'autre bout de la cour. Là elles ont vu ce qui se passait et sont arrivées et ont donné des fiches.

Bon. Dilemne. J'étais secrètement fière que mon fils se défende, qu'il se laisse pas faire. Mais il sait aussi qu'on ne doit pas avoir recours à la violence. Il a plein d'amis, réussit facilement à l'école, est doux, a un tempérament calme. Il me parle toujours avec découragement de ceux qui ne font que se battre (le fameux Dominic en est un...).

Maman pieuvre : Bon. On va en reparler ce soir quand tu apporteras ta fiche. Tu sais que je veux pas de comportements comme ça. S'il est encore après toi tu feras quoi?
Petit Monsieur : Je vais chercher une surveillante. Il a gâché ma journée! Tout allait bien, j'avais eu 100 dans mon travail de maths, j'avais eu de l'édu après et il voulait se battre pour rien.

Le téléphone sonne. C'est l'Homme. Je me cache dans une autre pièce et lui raconte ce qui s'est passé. Je dois vous dire que l'Homme avait la réputation de chef de la cour d'école quand il était jeune. Je m'attendais donc à ce qu'il brandisse haut et fort la continuation du règne de la cour d'école. Ce qu'il a dit m'a surprise :

L'Homme : Ah ben, fallait s'y attendre.
Maman pieuvre : Quoi?
L'Homme : Ben oui, il est populaire, il est bon à l'école, il est bon en sports, il va se faire écoeurer.
Maman pieuvre : Je comprends pas, il cherche pas du tout la bataille.
L'Homme : Ben c'est ça les gars.
Maman pieuvre : Je pensais que c'était les rejets et les nuls qui se faisaient écoeurer.
L'Homme : Eux aussi.
Maman pieuvre : Finalement, tout le monde se fait écoeurer!
L'Homme : Oui! Les gars montrent leur frustration comme ça.
Maman pieuvre : Mais y'a pas de fin à ça!
L'Homme : Ben jusqu'à temps qu'ils se mettent à 2 ou 3 pour lui faire mal.

Ah ben là, je suis vraiment stressée. Mon petit garçon aux grands yeux doux. Je ne peux pas me l'imaginer en train de se faire bûcher dessus. Bon, l'altercation de ce matin, c'était 4-5 jeunes de 1ere année en habits de neige en train de se pousser, mais la prochaine fois? Et si c'étaient des plus vieux?

Il fera son chemin, comme tout le monde. Mais c'est dur d'être maman...

lundi 19 janvier 2009

Problèmes de tables

Je ne parle pas de tables de patio, de salle à manger, ou de salon, non plus de tables à cartes, de tables pliantes ou de tables de ping pong. Je parle de tables de mathématiques.

Vous souvenez-vous? Les &*?"/&*(?"/ tables. S'ils ont conservé une chose avec la réforme, c'est bien ça.

Fillette est comme moi. Nulle avec le par coeur. Première de classe, j'avais beaucoup de difficulté à démêler les 9x6 et les 8x7. Je me vois encore, couchée le soir dans mon lit, à réciter mes tables, ne comprenant pas pourquoi j'avais tant de difficulté. La frustration du perroquet.

Quelques années plus tard (!!!!), je suis replongée dans le monde des tables avec Fillette. Avec la table de 2, tout allait bien. La table de 3, elle confondait 3x7, 3x8 et 3x9. Ça commençait à se gâter. Rien n'allait avec la table de 4. Elle avait beau la regarder dans tous les sens, quand je lui demandais, blanc de mémoire. Et pas seulement un petit blanc de mémoire doux. Non. Blanc de mémoire accompagné de respiration haletante, de joues rouges et de frustration.

J'ai eu la bonne idée de partager ma longue expérience scolaire avec Fillette. Je lui explique que moi aussi j'étais comme ça, et que la seule façon efficace avait été de réciter mes tables À VOIX HAUTE. Dès lors, pour le reste de ma vie, à chaque fois que j'avais du par coeur à apprendre (souvenez-vous de la géo et de l'histoire, même de la chimie...), je prenais des airs de dérangée et je me parlais toute seule, à voix haute. Et les résultats étaient assez satisfaisants.

DONC. Elle sort sa feuille avec sa table de 4.

Et comme l'objectif de l'humanité est que chaque génération soit meilleure que celle qui la précède, je décide qu'avec Fillette, les tables ne seront pas un cauchemar.

Maman pieuvre : Tu devrais la réciter à voix haute en regardant ta feuille environ 7-8 fois.

Et ma Fillette de jeter la tête par en arrière, la bouche ouverte, les yeux fermés :

Fillette : NNNOooooooooooooooooooooon! Ça va être trop long!!!!!!!!!!!!!!! C'est plate!!!!!!!!!
Maman pieuvre : Essaie! Ça fonctionne. Tu es comme moi, tu apprends de manière auditive. Tes mots de vocabulaire, tu les épelles à voix haute et c'est ça qui fonctionne!
Fillette : Noooooooooooooooooooooonnnnnnnnnnnnnnnnn! Je vais les lire et les regarder COMME D'HABITUDE!!!!!!!!!!!
Maman pieuvre : Ok! On verra!

10 minutes plus tard...

Fillette : Ok, je suis prête. Je sais mes tables.
Maman pieuvre : Ok. 4x5?
Fillette, hésitante : Euh...
Elle réfléchit fort, elle commence à haleter, les larmes montent, elle se risque : 21?

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Non.

Et la panique s'installe. Première question, première erreur. J'ose :

Maman pieuvre : 4x9?
Fillette, déjà découragée, décidant qu'elle ne réussirait pas : 32?
Maman pieuvre : Pourquoi tu les récites pas à voix haute?
Fillette : C'est trop loooooooonggg! Il marchera pas ton truc, j'aime mieux mon truc!!!!!!!!!!!!!
Maman pieuvre : Mais ton truc, il fonctionne pas!
Fillette : OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIII il fonctionne!

Et elle repart avec sa feuille.

À quoi ça sert, toutes mes années d'expériences si je ne peux en faire profiter mes enfants? Mais quand je pense à ce qu'une amie m'a dit il y a quelques jours, elle m'a demandé : Toi si on t'avait donné un truc, est-ce que tu l'aurais utilisé?

Euh... non.

Mais c'est pas une raison!

Alors je recommence ma rengaine. Lis-la à voix haute, ça va marcher, essaie au moins, blablabla.

Pas besoin de vous dire que la lecture à voix haute s'est faite en braillant et en chiâlant. Mémorable. De beaux moments en famille.

Quand elle me rend la feuille, je l'interroge. Ah!!!!!!!! Elle avait toutes les réponses! Et elle souriait à travers les larmes! Je jouais la fille étonnée, qu'est-ce qui avait bien pu se passer pour qu'elle sache ses tables? Et elle éclate de rire. Mais mon inquiétude était qu'elle ne s'en souvienne pas le lendemain.

Alors hier, elle avait une feuille à faire avec plein de multiplications. Elle s'installe et regarde ça.
Je vais dans la cuisine, je reviens 10 minutes plus tard. Sa feuille était finie. Et devinez? AUCUNE ERREUR.

Maman pieuvre : Wow! Tu as fait ça vite et tu as eu tout bon! Tu te souviens vraiment de tes tables maintenant!
Fillette : Oui! Ça marche ton truc! Je vais l'utiliser pour la table de 5!

Ah ben.

J'aurais jamais dit ça, moi.

Mision accomplie.

mardi 13 janvier 2009

Code rouge, code blanc

Fillette était inquiète ce soir. M'enquérant de la source de cet état d'esprit, elle hésitait à se confier. Fidèle à son habitude, elle tournait autour du pot. Finalement, comme le dit si bien l'Homme : "le chat sort le sac."

Fillette : C'est juste que je suis stressée de quelque chose que Mme S. a dit aujourd'hui.
Maman pieuvre : Qu'est-ce qu'elle a dit (la maudite fatiguante qui stresse ma fille pour rien)?
Fillette : Ben elle a dit qu'il pouvait se passer des choses.
Maman pieuvre : Des choses.....
Fillette : Des choses graves.
Maman pieuvre : Comme...
Fillette : Ben un code rouge.
Maman pieuvre : ...

Fillette me regardait avec l'air de quelqu'un qui espérait ne pas avoir à m'expliquer ce qu'était le fameux code. À son grand désespoir, j'ai été obligée de lui demander :

Maman pieuvre : C'est quoi un code rouge?
Fillette : Ben c'est s'il arrive quelque chose de grave dans la classe, comme par exemple si le professeur fait une crise cardiaque, on doit fermer la porte et regarder de l'autre côté.
Maman pieuvre : !!!!!!!!!!!!!! C'est ça la procédure?
Fillette : Oui, et quand les ambulanciers arrivent, on ne doit pas regarder ce qu'ils font, on doit regarder par la fenêtre. Mme S. nous a aussi dit qu'il y a deux ans, un de ses élèves a fait une grosse crise, il lançait des bureaux et défonçait les murs. Si ça arrivait, il faudrait rester calmes et ne pas bouger. Mais tout à coup je ne suis pas capable de rester calme?
Maman pieuvre : Tu les connais les amis de ta classe, est-ce qu'il y en a qui feraient ça?
Fillette : Non.
Maman pieuvre : Bon alors c'est juste par précaution qu'elle a dit ça.
Fillette : Oui mais si le professeur est mort par terre...
Maman pieuvre : Ça n'arrivera pas ça.
Fillette : Oui mais tout à coup ça arrive, qui va s'occuper de nous?
Maman pieuvre : Inquiète-toi pas avec ça, c'est certain que tu aurais un autre professeur. Elle vous a expliqué des procédures. C'est comme le 911. Tu sais que s'il y a une urgence à la maison, tu signales le 911. Elle vous a dit quoi faire s'il y avait une urgence à l'école.
Fillette : C'est pas tout!
Maman pieuvre : Quoi d'autre?
Fillette : On va aussi pratiquer le code blanc.
Maman pieuvre : Bon c'est quoi ça?
Fillette : Ben si des gens arrivent avec des fusils et veulent rentrer dans les classes pour nous faire mal. Mme S. a dit que ça arrivait des fois.
Maman pieuvre, commençant à bouillir : C'est arrivé quelques fois, mais c'est très rare. Ça n'arrivera pas ici. C'est encore une procédure de sécurité, ils sont obligés de vous les montrer. Qu'est-ce qu'il faut faire quand c'est un code blanc?
Fillette : Il faut fermer la porte de la classe et se cacher sous notre bureau. Même que si on est à la salle de bains quand ça arrive, on doit se dépêcher de retourner dans notre classe. Si on est dans le local d'arts, on doit y rester et fermer la porte.

(Pas certaine de l'efficacité de la procédure, ça serait pas mieux de sacrer son camp au plus vite??)

Maman pieuvre : Bon, ça c'est des pratiques, comme les alarmes de feu.
Fillette : J'aimerais pas ça que ça arrive.
Maman pieuvre : Il ne faut pas que tu t'en fasses avec ça.
Fillette : Oui mais ça pourrait arriver!

Ouf! Je ne sais pas à qui j'en veux le plus : à Mme S. qui leur remplit la tête de scénarios violents ou à moi-même qui n'ai pu protéger ma fille de la laideur de la vie. Elle sait. Maintenant, elle sait qu'il y a des fous, des malades, des dérangés. Elle sait que tout peut arriver, même à 8 ans.

Sans avoir voulu lui créer une vie capitonée, protégée de tout et de tous, j'aurais voulu garder la vérité crue pour plus tard. J'aurais voulu qu'elle ne sache pas tout de suite les différentes possibilités de violence, de folie. Tant de détails étaient-ils vraiment nécessaires?

Maintenant, le mal est fait. Et commence à s'effriter son nuage ouaté.

dimanche 11 janvier 2009

Viva Mexiiiiiiiiiiiiicooooooooo!

Quelle belle semaine nous avons eue... 1 heure de pluie seulement. 30 degrés, un bon petit vent. Excellente bouffe, super hôtel.

Pendant la semaine, nous avons inventé un nouveau mot. Quand au Québec un objet semble de piètre qualité ou a une durée de vie quasi inexistante, les enfants disent toujours : "ça doit venir de Dollarama". Au Mexique, nous y allons pour sa mer et sa chaleur, son dépaysement total, mais avec ceci viennent les vendeurs d'objets mexicains "gossés" à la main. Certains petits morceaux de bois "peints" à la main se brisent presque entre nos doigts. La phrase "You break, you pay" pourrait nous coûter très cher.

Petit Monsieur : C'est quoi le dollar au Mexique?
Maman Pieuvre : Un peso.
Petit Monsieur : Ces affaires-là doivent venir de Pesorama!

Si vous êtes intéressés à franchiser des Pesorama, laissez-nous savoir! On a un copyright sur le nom de la chaîne...

Bon, trève de plaisanteries! Le retour à la réalité fut brutal. J'avais demandé à quelqu'un de déblayer mon entrée si jamais il neigeait suffisamment. Je lui ai dit qu'on revenait le 10, donc du moment que c'était déneigé pour notre retour, ça serait parfait, je le paierais en revenant.

4h am.

50 degrés de moins.

Le taxi tourne dans notre rue. J'aperçois notre maison. J'aperçois aussi les 25 cm de neige dans l'entrée et l'immense banc de neige qui nous bloque. Le taxi ne peut pas aller dans l'entrée. Nous sommes en petits souliers d'été. 4 valises, 2 sacs à dos, 2 enfants qui manquent de sommeil.

Devinez si je suis contente???

Bienvenue au Québec!

vendredi 2 janvier 2009

Sable fin et eaux cristallines

Enfin. On y est presque. Demain, à cette heure-ci, nous serons en route pour le Mexique. Les enfants, l'Homme et moi. 4 valises, 2 sacs à dos. 4 heures et demie d'avion. 1 heure de décalage. Mais surtout, 45 degrés plus chaud.

Ouuiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii.

Vous avez bien lu.

Pas 10 ou 20 degrés.

45.

C'est assez fou quand on y pense.

Le Mexique, c'est MES vacances. Quand j'ai dit ça l'autre jour, l'Homme a dit : c'est NOS vacances. Des vacances en famille.

Oooooooohhhhhhhh noooooooonnnnnn.

Il ne comprend RIEN. C'est MES vacances.

C'est la seule semaine dans l'année où je ne fais AUCUNE BOUFFE.
C'est la seule semaine dans l'année où je ne fais AUCUNE LESSIVE.
C'est la seule semaine dans l'année où je ne fais AUCUN LIT.

Mais encore, me direz-vous...

Pas de ménage, d'époussettage, d'aspirateur, de devoirs avec les enfants, de taxi aux activités, d'épicerie trois fois par semaine...

Pas de pratiques de piano, de lavage de salles de bains, de planification de repas, de grattage de l'entrée.

Pas de : dépêche-toi, tu seras en retard ou va brosser tes dents tout de suite ou encore où t'as mis tes mitaines?

Rien.

Seulement le soleil, le sable, l'eau. Seulement une petite semaine où la plus grosse décision à prendre sera à quelle heure on ira manger.

Seulement du plaisir.

Seulement du temps.

Seulement la création de souvenirs.

Je vais prendre un (ou deux ou peut-être trois) verres à votre santé chers lecteurs.

Bonne semaine, et on se revoit le 11 en pleine forme pour commencer la nouvelle année!

jeudi 1 janvier 2009

Bonne fête

Aujourd'hui, c'est un jour spécial. Je ne parle pas de la nouvelle année qui s'amorce. Non. Quand dans tous les foyers à minuit les gens se sont souhaités Bonne Année, ce que j'ai dit en premier c'est Bonne fête.

C'est la fête de l'Homme. Deuxième bébé de l'année il paraît! Assez casse-pieds comme jour de fête. Il m'a raconté toutes les fois où sa famille et ses parents fêtaient et s'embrassaient, se souhaitaient la Bonne Année et tous leurs voeux et oubliaient de lui souhaiter bonne fête.

Ou encore la fois qu'il avait marché dans la tempête pendant la nuit du Jour de l'An, envoyé au dépanneur chercher quelques items manquants aux festivités. Il m'a raconté sa solitude, dans les rues enneigées de Montréal, où personne n'avait encore laissé de traces.

Même encore aujourd'hui, au bureau, le comité qui s'occupe des anniversaires oublie toujours le sien. Maintenant qu'il est adulte, il est habitué. Mais petit, ça faisait quel effet de se faire souhaiter bonne fête comme une arrière-pensée? Quand le jour le plus important de notre jeune vie tombe quand toute la terre fête le Nouvel An?

Alors ici, chez lui, c'est son anniversaire qui prime. Oui, on en profite aussi pour se confier ce qu'on souhaite pour la nouvelle année. Mais le 1er janvier, ici, il y a toujours un gâteau, les enfants offrent des cadeaux et c'est le Jour de l'An qui est en arrière-pensée.

Bonne fête ma douce moitié...

Ceci dit, en arrière-pensée, je tiens tout de même à vous souhaiter à tous une merveilleuse année, remplie de joie, de santé et de bonheur.