vendredi 31 décembre 2010

Le Boycott

Nous partons en voyage bientôt. Comme je suis très prévoyante, je débarque chez le nettoyeur avec les complets de l'Homme pour qu'il ait des vêtements à porter à son retour du Mexique. Le nettoyeur ferme à 16 h.

Une femme en sort à 15 h 59 avec ses vêtements pressés sous le bras. J'entre en même temps qu'elle sort.

Une jeune préposée blasée aux cheveux gras me lance un regard noir.

Préposée blasée : On est fermés.
Maman pieuvre : Il est moins une!
Préposée blasée : Ma caisse est fermée.
Maman pieuvre : Je viens juste déposer des vêtements, je ne viens rien chercher.
Préposée blasée, s'impatientant : Je peux pas laisser vos vêtements comme ça partout sur le comptoir!!!
Maman pieuvre, tenant son bout : Ben tu les prends et tu les mets dans un panier, comme d'habitude...
Préposée blasée : Il est 16 h, je dois fermer ma caisse.
Maman pieuvre, puissante détective : Ah! Donc ta caisse n'est pas encore fermée!
Préposée blasée, bredouillant : Euh, on est fermés madame. Revenez une autre fois.
Maman pieuvre : Allez, je suis entrée et la porte était débarrée, une cliente sortait, il restait un peu de temps! C'est pas comme si j'avais cogné dans la vitre d'une porte barrée pour que tu me laises entrer!

La préposée blasée se croise les bras.

Furieuse, je prends mon tas de vêtements et je dis :

- Bon, je vais aller ailleurs.

Aie. Cette fille court à sa perte.

Premièrement, c'est un nouveau commerce. Quelle belle façon d'attirer les clients!

Deuxièmement, quand je travaillais des des commerces, moi, combien de fois ai-je fermé un peu plus tard pour des petites dames qui hésitaient entre deux modèles de pantalons?

Ça s'appelle du service à la clientèle!!!

Et dans ce cas-ci, l'heure de la fermeture n'était pas passée!!

Le client n'a-t-il plus jamais raison???

Je suis allée porter les vêtements à 5 minutes de là (en plus, ils ont de la concurrence très très près).

Le lendemain, je reviens chez moi et j'avais un message sur mon répondeur. Une voix de femme un peu âgée, un peu faible et chevrottante.

- Oui, euh, c'est le nettoyeur, je crois que c'est vous qui êtes venue porter des vêtements à 4 h piles et on les a refusés, je suis vraiment désolée, pouvez-vous me rappeler svp?

Je ne sais pas comment la gérante ou la propriétaire a eu vent de l'incident, ce n'est certainement pas la préposée blasée qui s'en est vantée!!

Je n'ai pas rappelé. Ça ne me tentait pas qu'elle essaie d'arranger la situation et que je sois obligée d'aller porter mes vêtements là et d'affronter l'air bête de la préposée blasée qui a dû avoir des remontrances à cause de moi.

Tant pis.

Il y en a un autre à deux coins de rue.

Et je ferai le petit détour. Parole de cliente insatisfaite!

mardi 28 décembre 2010

15 bipèdes et 2 quadrupèdes plus tard...

C'est fini. On a survécu. Et en plus, ça s'est très bien passé. Il me semble, du moins.

Même si le très gros chien était pas mal proche de la table des hors d'oeuvre;

Même si le très petit chien a fait pipi dans mon salon;

Même si le chaudron de légumes a débordé sur la cuisinière;

Même si la dinde a cuit trop vite;

Même si je n'avais presque plus de voix;

Même si personne n'a vraiment dormi de la nuit;

Le repas était très bon.

On n'a pas manqué de bouffe.

Les enfants sont allés glisser quand il faisait noir.

Ceux qui ont fait la route ont eu du beau temps.

Fillette a eu le cadeau qu'elle désirait depuis 2 ans.

Tout le monde était en forme et de bonne humeur.

J'ai revu deux personnes que je n'avais pas vues depuis plus de 5 ans.

Les invités sont partis contents (et repus!!)

La deuxième ronde de cadeaux se fera avec la belle-famille en fin de semaine. Mais cette fois-ci, ON fait la route et on ne fait PAS de bouffe.

Bonne Année à tous et soyez prudents sur les routes!

jeudi 23 décembre 2010

Meilleurs voeux

Chers amis virtuels, je compte les heures aujourd'hui. Demain, j'ai congé. Je serai occupée à farcir la dinde, faire mes desserts, faire du ménage, car le 25, je reçois 15 personnes chez nous. Qui vont toutes dormir chez nous. Qui vont manger chez nous. Et bruncher chez nous. Tout ça demande pas mal d'organisation. Disons que j'aimerais mieux être chez moi à préparer mes gâteaux que de niaiser à la Gestapo.

En plus, il y a un potentiel de 5 chiens qui pourraient arriver avec les visiteurs. Quatre gros chiens, et un petit chien. Et l'Homme qui est allergique. Ça sera un vrai zoo. Je n'ai pas encore de confirmation à savoir quel chien sera de la partie.

Les enfants étaient tellement énervés quand je leur ai dit que tous les jeunes camperaient dans le sous-sol pour laisser leurs chambres aux adultes. Un vrai party de Noël dont ils se souviendront sûrement longtemps.

Je compte les heures, mais je compte aussi les jours jusqu'à notre départ au Mexique au début du mois de janvier. Nous sommes tous les 4 très fatigués, disons que l'année n'a pas été trop facile pour Fillette et ses parents et que Petit Monsieur a eu un automne très éprouvant. Ça nous fera un grand bien à tous.

Et une pause de la Gestapo. Quand je reviendrai du Mexique, la moitié de mon contrat sera écoulée.

Je voulais en profiter pour vous remercier tous de me lire, de me laisser des commentaires, de venir visiter ma page. C'est toujours un plaisir pour moi de savoir que ce que je vis en intéresse d'autres. Je suis toujours surprise quand j'ai des commentaires de gens qui me sont totalement inconnus. Ça fait chaud au coeur.

Merci.

Passez de Joyeuses Fêtes en famille. Reposez-vous, de grâce, même si je sais très bien que ce temps de l'année n'est jamais de tout repos! Que la nouvelle année soit douce et heureuse pour vous tous. Je vais faire de mon mieux pour égayer vos matins avec mes textes en 2011!!

À bientôt,

Maman pieuvre

mardi 21 décembre 2010

Un autre personnage entre en scène

Vous allez penser que j'invente, que je vous tire la pipe, que ça ne se peut pas autant de gens étranges dans un même lieu de travail. Mais oui, ça se peut.

Il y a une dame dans mon service, elle doit être dans la cinquantaine. Elle est très en retard au niveau technologique. Chaque fois qu'il y a des changements au niveau du système, elle en fait tout un plat. Ce qu'on apprend en quelques heures lui prend 3 semaines à maîtriser. Et cette maîtrise ne se fait pas sans heurts. Ce que les autres m'ont dit d'elle, c'est qu'elle a déjà souffert d'épuisement professionnel et qu'elle est incapable de gérer le stress et la pression. Disons qu'elle a le bouton de panique à fleur de peau.

Je vais la surnommer Dame Panique.

En plus de leur objectif à rencontrer, les employés de mon service doivent épurer un certain nombre de fiches par année pour alléger le système. Cette tâche ne me concerne en rien, vu que je ne suis pas employée ici (pour une fois, c'est tout à mon avantage). Ces fiches doivent être épurées avant la fin de l'année. Il ne reste donc que quelques jours.

Hier, Dame Panique était de toute évidence dans un mode épuration. Elle n'est pas très discrète, donc chaque fois qu'elle faisait une requête et qu'un message apparaissait à son écran, on pouvait l'entendre se plaindre qu'elle n'y comprenait rien, qu'elle n'en pouvait plus, elle parlait litéralement à son ordinateur.

Je l'entends se lever et aller poser des questions à mon voisin, qui est le créateur du système de fiches. Il a souvent affaire à elle vu qu'elle n'est aucunement outillée en informatique. Il répond à ses questions. Elle le remercie, et retourne à son bureau.

Je l'entends suivre toutes les étapes à voix haute, se fâcher, appuyer très fort sur son clavier. Tout à coup, elle lâche un cri!!!

Notre boulot en est un très cérébral et très solitaire et souvent, on peut entendre une mouche voler. Donc quand on a entendu ce cri, plusieurs d'entre nous avons presque fait une crise cardiaque.

Dame Panique sort de son bureau en courant :

- Ma fiche s'est effacée!! Ma fiche s'est effacée!!

Elle retourne voir mon voisin pour l'abîmer de bêtises, se plaignant qu'elle venait de passer 20 minutes à faire une fiche pour la voir se détruire sous ses yeux.

Mon voisin lui explique calmement (encore une fois!!) la marche à suivre.

Elle retourne s'asseoir.

Quinze minutes plus tard, je l'entends répéter :

- Ma fiche!! Ma fiche!!! Pourquoi elle se détruit encore!!! J'en peux plus, j'en ai assez!!

Et elle est debout dans le couloir en train de brailler. Pour vrai. Elle pleure de rage et de désespoir parce que sa fiche est détruite.

Dame Panique, sanglotant : J'en ai assez!!!! Je vais commencer mes vacances immédiatement!! Tout ce que je fais ça se détruit, pourquoi ça ne fonctionne pas??

Et elle braillait devant tout le monde.

N'oublions pas qu'il s'agit d'une femme assez mûre.

C'était beau de voir ça.

Finalement, deux personnes sont allées la voir pour la calmer, quelqu'un d'autre a dit qu'elle aussi avait un problème avec le système. Ils ont appelé quelqu'un du soutien technique en renfort.

Aujourd'hui, Dame Panique arrive au bureau, comme si rien de tout ça n'avait eu lieu la veille. Elle fait toujours ça, semble-t-il. Elle fait une crise de nerfs, et le lendemain, tout est beau.

Comme le calme après la tempête. Jusqu'à la prochaine tempête.

jeudi 16 décembre 2010

Le dîner de Noël (ou le dîner de cons???)

Enfin, il a eu lieu. Le dîner de Noël de notre service. Dans un resto portugais.

Il faisait tempête cette journée-là. Je suis embarquée avec deux collègues pour aller au resto. Comme le stationnement du resto était fait pour au plus 5 voitures, quand on est arrivés, on a dû arpenter les petites rues pour se stationner. Quelques bancs de neige enjambés plus tard, on arrive au resto.

On nous dirige vers le deuxième étage. Il y a deux grandes tables de 16 personnes pour notre service. Quand je suis arrivée, la première table était complète. Je m'assieds donc, avec mes deux covoitureurs, à une extrémité de la deuxième table, tout en zieutant si l'Étrange M. est assise à la première table. Non. Elle n'est pas encore arrivée. Devant moi, il y a G., une collègue copine. À côté de moi, V., un collègue sympathique. Mais voilà qu'en diagonale avec moi, vient s'asseoir C.

Depuis que je suis au bureau, tout ce que je sais d'elle c'est son nom. Elle travaille de la maison 4 jours sur 5, et le jour où elle est au bureau, elle ne parle à personne, mange seule à son bureau, et disparaît à la fin de la journée. Ce n'est pas du tout comme l'Étrange M. qui est affligée d'une gêne maladive. Dans le cas de C., c'est plutôt que personne n'est assez bon ou intéressant pour qu'elle daigne interagir avec eux. Ce que les autres m'ont dit d'elle, c'est qu'elle se pensait supérieure à tout le monde. Je vais donc la surnommer Cléopâtre.

J'étais un peu découragée, car je ne la connais pas du tout. Je me disais ouache, ça va être gai comme ambiance!! Bon. Comme je ne suis pas du tout gênée, je me dis que je vais lui parler et tant pis pour elle si je ne suis pas assez digne.

La table se remplit peu à peu. Malheureusement, l'Étrange M. arrive en dernier (quelle surprise). Elle s'assoit donc à l'autre bout de la table. Mais n'ayez crainte, vous ne serez pas en reste.

En passant, on gelait dans le restaurant. Ça commençait très mal.

Je discutais tranquillement avec B. et avec G. Tout à coup j'attrape des bribes d'une conversation entre Cléopâtre et sa voisine d'en face. Elles avaient l'air de parler d'une croisière ou d'un voyage ou de quelque chose comme ça. Je me dis que c'est l'occasion parfaite d'adresser la parole à la souveraine.

Maman pieuvre : Tu es allée en voyage?
Cléopâtre, me jetant un regard cinglant : Oui.
Maman pieuvre, aucunement effarouchée : Où ça?
Cléôpatre, trouvant que j'ai pas mal de culot de lui adresser deux phrases consécutives : On a fait une croisière à partir de Porto Rico et on a visité 5 îles.

Elle se retourne, son langage corporel me signifiant qu'elle m'avait assez parlé.

Je n'abandonne pas. Que voulez-vous, j'aime les voyages!! Et les défis!!!

Maman pieuvre : Quelles îles?
Cléopâtre se retourne lentement et dit d'une voix posée : Aruba. Curaçao. Saint-Martin. Grenade. Sainte-Lucie.
Maman pieuvre, ne lâchant pas sa proie : Wow. Quelle a été ton île préférée?

Devant moi, G. écarquillait les yeux en voulant dire : laisse faire, elle est super bête, elle veut rien savoir.

Cléopâtre, intriguée : Tu es déjà allée?
Maman pieuvre : Non, mais j'ai fait beaucoup de recherches parce que je voulais aller à Sainte-Lucie en mars, mais finalement on va à Antigua.
G., complètement perdue : C'est pas à Riviera Maya que tu vas?
Maman pieuvre : Bon en janvier, on va à Riviera Maya avec les enfants, mais en mars je pars seule avec l'Homme à Antigua pour ses 40 ans.
G., super frustrée : Tu vas deux fois dans le Sud cet hiver!!! Va chier!
Maman pieuvre, riant : Ben c'est ça quand on est globe-trotter.

Et je pense que c'est cette phrase, que j'avais dite à la blague, qui a fait que Cléopâtre a daigné converser avec moi pendant presque tout le repas. On a parlé de voyages, d'îles, de vacances. J'en connaissais pas mal grâce à toutes mes recherches, et elle avait l'air un peu impressionnée. Tout allait comme sur des roulettes jusqu'au moment où j'ai dit quelque chose d'un peu grivois qui l'a fait fait tellement rire (tout un exploit) qu'elle s'est étouffée avec sa paella. Et pas à peu près. On la regardait, elle avait sa serviette de table sur sa bouche, avait peine à reprendre son souffle. Trois d'entre nous étions prêts à lui faire le Heimlick. Quel revirement de situation.

Quand elle a réussi à reprendre son souffle, elle a dit c'était un grain de riz de ma paella qui s'est inflitré dans mes voies respiratoires.

Ouf. Disons qu'il y a eu une petite pause dans les festivités. Je me sentais un peu coupable.

À la fin du repas, je mets mon manteau et mon chapeau. J'aime les chapeaux.

Je sors en même temps que l'Étrange M. J'enjambe le banc de neige, et j'étais dans la rue à regarder des deux côtés. Il y avait plusieurs voitures et c'était très glissant. J'essayais de trouver un moment pour traverser la rue. Je pense l'avoir trouvé, j'avance, je recule, je ne sais plus, je me décide et je cours. Sauf que l'Étrange M. m'a suivie et s'est décidée 10 secondes après moi, donc elle s'est fait klaxonner.

Elle arrive près de moi.

Maman pieuvre : Ouf. C'était peut-être pas une bonne idée de traverser comme ça.
L'Étrange M. : Et moi je t'ai suivie!
Maman pieuvre, riant : Je ne suis pas une bonne influence!

Et là, tenez-vous bien.

L'Étrange M. : Non, pas du tout!

Et d'un petit rire aigu et saccadé (je ne l'avais jamais entendue rire) : Je blague, hihihi!

J'étais tellement étonnée qu'elle ait fait preuve d'un peu d'humour, je lui ai presque demandé combien de verres de vin elle avait consommés au dîner.

Comme elle est probablement incapable d'être relaxe à côté de quelqu'un et qu'elle doit se sentir obligée de me parler, elle me lance : Il est beau ton chapeau!
Maman pieuvre : Merci!
L'Étrange M. : Tu l'as pris où?
Maman pieuvre, étonnée : Euh, ça fait 2 ans que je l'ai, je ne sais plus trop.
L'Étrange M., : Il est en laine?
Maman pieuvre : ...

Maman pieuvre : Je ne sais pas trop.

Et j'enlève mon chapeau, et je lis l'étiquette tout en me disant franchement, je suis au milieu de la rue, il neige, je veux seulement m'en aller et je lis la composition du matériau de mon chapeau pour le bénéfice de l'Étrange M.

Elle se penche vers moi pour lire mon étiquette.

L'Étrange M., après avoir lu l'étiquette : Ah.

Comme si ça changeait quelque chose à sa vie.

Maman pieuvre, contente de voir qu'elle avait une occasion de discuter avec l'étrange personnage : J'aime beaucoup les chapeaux, mais j'ai TELLEMENT de cheveux, que pour 20 chapeaux que j'essaie, il y en a un seul qui me fait.
L'Étrange M., déclarant une phrase qui restera probablement dans les annales : C'est mieux avoir trop de cheveux que pas assez de cheveux.

Je me retourne et la regarde, ne sachant pas trop si elle est sérieuse, si elle a dit ça parce qu'elle est mal à l'aise et qu'elle ne sait pas quoi dire, si elle parle d'elle-même (elle a les cheveux très courts et très fins). Donc je rétorque : surtout si on est un homme!

Elle sourit.

Et c'est là-dessus qu'on s'est quittées. On dirait que le lien se tisse de plus en plus, qu'elle me fait confiance et qu'elle me laissera l'approcher. Comme une biche effarouchée, la prochaine fois, elle mangera dans ma main. Elle est devenue mon projet personnel. Toute une aventure!

vendredi 10 décembre 2010

Sentiment d'appartenance

Comme je vous l'ai déjà expliqué, je ne suis pas employée de la Gestapo. Je suis consultante. Ce statut ne m'offre donc pas tous les avantages qu'ont les employés permanents, comme vous avez pu le lire ici. Et disons que Goering prend plaisir à m'énumérer toutes les choses auxquelles je n'ai pas droit. Le jour de mon embauche, elle m'a d'ailleurs avisée que je n'aurais pas le droit d'aller au BBQ de la Société qui aurait lieu 11 mois plus tard.

Donc je reçois le courriel du dîner de Noël, et je me demande sérieusement si j'ai le droit d'y aller. Ai-je le droit de m'absenter du bureau? Devrai-je reprendre mes heures pendant le congé des Fêtes (que je prends à mes frais, soit dit en passant)?

Comme je devais confirmer le tout par courriel au comité organisateur, je décide d'aller voir Goering dans son bunker pour lui demander en personne.

Goering : Oui?
Maman pieuvre : Je me demandais, pour le dîner de Noël, ai-je le droit d'y aller?
Goering : Oui, tu peux y aller si tu veux, mais pour ce qui est des frais, ce sera différent.
Maman pieuvre : Dans quel sens?
Goering : Tu devras payer ton repas toi-même, ce n'est pas la Société qui paiera pour toi.
Maman pieuvre : Ah bon. Et j'ai droit à combien de temps?
Goering, se lançant dans une explication effrénée : Bon, d'habitude, les AUTRES (lire les heureux élus) ne reviennent pas au bureau après le dîner. Si tu as des documents à remettre cet après-midi-là, tu dois revenir au bureau.
Maman pieuvre, tentant d'alléger l'atmosphère : Ah bon, donc je pourrai pas me soûler...
Goering : ...
Maman pieuvre, se râclant la gorge : Mais ça dure combien de temps le dîner?
Goering : Ben c'est assez long, l'équipe de Montréal sera là, etc. Écoute, je vais m'informer et te revenir là-dessus pour savoir ce que tu dois mettre dans ta feuille de temps.
Maman pieuvre : D'accord, merci.

Le lendemain :

Goering : Bonjour Maman pieuvre.
Maman pieuvre : Bonjour Goering.
Goering : J'ai analysé la situation (!!!!!!) pour le dîner de Noël.
Maman pieuvre : Ah oui?
Goering : Tu fais partie de l'équipe (!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!), tu ne seras pas tenue de revenir travailler après le dîner.
Maman pieuvre, estomaquée : C'est bien, merci.

J'aurais quand même aimé l'enregistrer. Selon son humeur, parfois je fais partie de l'équipe, d'autres fois non....

Donc mardi prochain, je rentre au bureau le matin, je quitte pour le dîner de Noël dans un resto portugais (ça risque d'être intéressant) et après le lunch, je me pousse. Youppi!

Reste à m'organiser pour ne pas être trop loin de l'Étrange M., tout à coup je suis capable de la faire boire un peu!!

mercredi 8 décembre 2010

Intermède Étrange M.

Ce matin, un déjeuner de Noël nous était servi. Les directeurs nous concoctaient des crêpes. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque l'Étrange M. vint s'asseoir près de moi.

J'avais décidé d'investiguer toute la question de sa fille.

Aussitôt assise, je me retourne vers elle :

Maman pieuvre : Ça va bien?
L'Étrange M. : Oui et toi?
Maman pieuvre : Bien, merci. Alors ta fille à Toronto, qu'est-ce qu'elle étudie?
L'Étrange M. : La musique.
Maman pieuvre, surprise : Ah oui! Un instrument en particulier, ou bien surtout la composition?
L'Étrange M. : La trompette et la guitare.
Maman pieuvre : Elle est en quelle année?
L'Étrange M. : En 4e.
Maman pieuvre, poursuivant l'interrogatoire : Elle revient ici à Noël?
L'Étrange M. : Un ou deux jours seulement. On ne se voit pas beaucoup. Elle est très indépendante.

C'est alors que ma voisine de gauche commence à me raconter qelque chose qui ne m'intéressait TELLEMENT pas, mais par politesse, je m'efforçais de me concentrer sur son discours futile. Par conséquent, j'ai donc raté le début de la conversation entre l'Étrange M. et une autre collègue de la table. Voici ce que j'en ai retenu :

G. : Il faut te donner un coup de pied!
L'Étrange M. : Oui, en effet.
G. : Comment on peut faire pour te convaincre?
L'Étrange M. : Je suis sensible aux expressions du visage, quelqu'un qui fronce les sourcils, je n'aime pas ça du tout. Ça me fait peur.

!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Coudonc, elle a quoi, 4 ans et demi???

L'Étrange M. : Vous avez seulement à sourire!

Ben oui, on va se promener en permanence avec un sourire niais et glacé étampé dans la face pour pas que tu aies peur.

Si elle vient au dîner de Noël de notre service la semaine prochaine, je vais essayer d'en savoir plus, foi d'Hercule Poirot!

lundi 6 décembre 2010

La performance

Petit Monsieur a 8 ans et demi et a remporté samedi sa 4e médaille d'or en plongeon. Ça fait 2 ans qu'il plonge et il a 5 médailles. En 5 compétitions.

Maintenant, je me questionne sérieusement.

Au niveau technique, de tout évidence, tout va très bien.

Au niveau mental, c'est une autre paire de manches.

Il se met beaucoup de pression, il est très stressé avant les compétitions, il a peur de ne pas réussir (peur complètement ridicule, si on en juge par ses prouesses).

Je dédramatise, je l'encourage, je lui dis qu'on s'en fout de ses notes et de son rang, que c'est qqc qu'il aime beaucoup, que je veux simplement qu'il ait du plaisir etc. Cause toujours, la mère.

Il a décidé qu'il devait performer. Et il performe.

Après la compétition de samedi, une fois l'adrénaline tombée, il était complètement épuisé. Il est revenu à la maison, s'est assis et a lu un livre au complet sans bouger et sans dire un mot. Il m'a dit je suis tellement fatigué, demain je ne veux RIEN faire.

Je me demande sérieusement si c'est sain qu'un enfant de 8 ans vive ce stress. D'un côté, s'il apprend à le gérer (et ce n'est pas gagné!!), il gardera cette force toute sa vie. De l'autre, il me semble que ça ne presse pas de savoir ça à son âge.

En plus, on ne le pousse pas plus qu'il ne le faut, il s'impose lui-même ses critères. Même son entraîneure m'a dit qu'elle trouvait qu'il se mettait trop de pression. La ligne entre faire un sport et en retirer du plaisir et être très stressé par l'exécution dudit sport est très mince. J'ai peur qu'il n'ait plus de plaisir.

C'est tellement beau de le voir plonger.

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Dans un autre ordre d'idées, hier j'allais justement avec lui voir une pièce de théâtre pour enfants. Il a été assez déçu du caractère philosophique du contenu. Il n'y avait qu'un seul personnage, et pendant une heure, elle s'est questionnée sur le sens de la vie.

En revenant, dans l'auto, j'explique un peu à Petit Monsieur ce qu'est la philosophie.

Maman pieuvre : Comme par exemple, dans la pièce, la fille se demandait s'il y avait de la vie après la mort.
Petit Monsieur : Ben, c'est sûr!
Maman pieuvre : C'est pas tout le monde qui croit ça!
Petit Monsieur : Ben, Grand-Papa, il est mort, et moi je vis encore!!!

Silence.

J'éclate de rire.

Comme quoi la vie après la mort, c'est assez simple après tout!

lundi 29 novembre 2010

De mieux en mieux

Vraiment, tout baigne pour moi à la Gestapo.

La semaine dernière, Goering envoie un courriel à tous avec une liste de formations disponibles pour nous perfectionner. C'était une sorte de sondage pour savoir ce qui nous intéressait. Je réponds donc au sondage, presque toutes les formations étaient intéressantes.

Ne voilà-t-il pas (??? ça a l'air bizarre cette expression quand on l'écrit...) qu'elle débarque dans mon bureau quelques jours plus tard.

Goering : Bonjour Maman pieuvre, j'ai envoyé un sondage à tout le monde il y a quelques jours pour les formations...
Maman pieuvre : Oui...
Goering : Malheureusement, je dois privilégier les employés de la Société.
Maman pieuvre : Ah... je n'étais pas certaine d'y avoir droit, mais comme mon nom était sur le courriel, j'ai pensé...
Goering : Vu le grand nombre de gens qui ont manifesté leur intérêt, je mets ton nom sur une liste et si jamais quelqu'un se désiste, je te le ferai savoir.

Yeah right.

Je suis à contrat, tu ne paieras certainement pas pour ME perfectionner. Ne m'envoie pas de courriel pour me titiller au moins!!!

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Il y a quelques jours, j'ouvre le tiroir de ma filière et j'y découvre un nombre assez impressionnant de crottes de souris.

Ouache. Sur mes post-its, mes trombones, mes stylos. J'avais juste le goût de jeter le tiroir au complet. Je m'adresse donc à une collègue pour savoir qui je dois aviser.

Un homme vient mettre des pièges sous mon bureau et dans mes tiroirs. Pas des pièges qui se déclenchent au moindre mouvement d'un rongeur. Des espèces de boîtes dans lesquelles la souris trouve refuge mais desquelles elle ne peut s'évader. L'homme me dit qu'il viendra voir à tous les jours si les boîtes ont piégé quelque chose.

Ce matin, surprise. Une souris non grata s'était fait prendre À MES PIEDS!!!!! OUACHE!!!!! Un peu plus et je voyais la boîte bouger!!!

Et comble de malheur, Goering devait approuver mes feuilles de temps ce matin avant 10 h, sinon je ne suis pas payée demain, mais seulement la semaine prochaine. Comme elle est justement dans une des séaces de formation toute la journée, elle a raté l'échéance. Je ne suis pas du tout impressionnée, au lieu de surveiller les allées et venues de tous, arrange-toi donc pour faire ce que tu dois faire dans les délais prescrits.

Non seulement je travaille dans un lieu où la vermine batifole allègrement dans les tiroirs de tous et chacun, mais je ne serai pas payé cette semaine.

Que j'en voie UN qui me dise que je suis payée à rien faire.

lundi 15 novembre 2010

Étrange phénomène

J'ai eu la chance de passer 4 jours en amoureux dans la superbe ville de Boston. Il a fait TELLEMENT beau et notre hôtel était TELLEMENT bien situé, on a marché, marché, pris le métro et marché.

Samedi soir, on avait des billets pour aller voir un humoriste. Comme les spectacle était à 19 h, il était relativement tôt quand il a pris fin. Nous étions assez en forme, donc nous avons décidé d'aller au cinéma pour une représentation de fin de soirée.

Le complexe comportait pas moins de 20 salles. Ils font tout en grand, les Américains. Think big.

On s'assoit donc dans la salle. L'Homme, pour qui un film sans popcorn est aussi impensable qu'un gâteau sans verre de lait, se lève et me dit qu'il s'en va au comptoir de friandises.

J'attends.

Les lumières s'éteignent. La salle est pleine à craquer. Tout à coup, j'aperçois l'Homme, popcorn à la main, à l'entrée de la salle. Mais il regarde derrière lui sans bouger. Il attend.

Il me retrouve, dans l'obscurité.

L'Homme : Je ne sais pas si on va pouvoir écouter notre film...
Maman pieuvre : Pourquoi pas?
L'Homme : Ils sont en train d'évacuer une autre salle...
Maman pieuvre : Ah oui?
L'Homme : Je revenais avec mon popcorn et les portes d'une salle se sont ouvertes et les gens sortaient en criant à tue-tête, avec des visages apeurés. Quelqu'un a cassé la vitre qui recouvrait l'alarme de feu et a sonné l'alarme.
Maman pieuvre : Comment ça on entend rien ici?
L'Homme : Je sais pas. Ensuite, un super grand monsieur habillé en noir avec un capuchon est sorti de la salle, il marchait lentement et avait un sac dans chaque main. J'ai demandé à plusieurs personnes ce qui se passait et tout le monde me dépassait en courant et en criant.
Maman pieuvre : Et nous on reste ici???
L'Homme : Je sais pas, on va attendre pour voir.

J'étais assise dans mon siège en train de CA-PO-TER. Je me suis dit ça y est, on est au mauvais endroit, au mauvais moment. Je m'imaginais un tireur fou dans la salle voisine, je regardais autour de moi, toutes ces personnes qui n'avaient aucune idée de ce qui se passait à quelques pas d'elles. Je ne savais pas si on devait rester ou sortir, ça ne me tentait pas de voir quelque chose d'horrible ou de me retrouver sur le chemin de ce qui faisait fuir tant de gens. Mais en restant assise, n'étais-je pas plus vulnérable? Une cible facile? Car ça arrive, des choses comme ça aux États-Unis. C'est malheureux, mais c'est arrivé plusieurs fois.

L'Homme mangeait son popcorn tranquillement, pas du tout stressé.

Le film commence. Disons que les premières 15 minutes, j'ai eu du mal à me concentrer. J'attendais qu'un message nous enjoigne de quitter la salle, que l'alarme de feu retentisse, qu'un détraqué entre dans la salle. À chaque fois que je voyais le rai de lumière, signe que quelqu'un entrait dans la salle, je retenais mon souffle.

Finalement, le film prend fin. On sort de la salle, rien à l'horizon. On sort du complexe, rien non plus. On n'a jamais su ce qui s'était passé. J'ai même regardé dans le journal le lendemain. Absolument rien.

Je me demandais même si l'Homme avait halluciné.

Les Américains sont-ils tellement entourés de violence que la plupart des événements sont anodins?

Tant mieux, il n'est rien arrivé. Mais disons que j'ai vraiment compris l'ampleur de l'adage qui dit : Ça n'arrive pas qu'aux autres.

dimanche 7 novembre 2010

Il n'y a pas que Goering...

Quelqu'un sait-il si Goering avait un espion ou une espionne qui travaillait pour lui? Ça devait, car c'est ma supérieure immédiate.

Jeudi dernier, Fillette avait un rendez-vous annuel chez le pédiatre. Le satané rendez-vous, pris il y a 6 mois, était à 14 h. Assez casse-pieds, mais pas le choix.

Maman pieuvre, à sa cheffe (!!!!) d'équipe : Jeudi, j'ai un rendez-vous. Je vais commencer à travailler à 7 h et je quitterai vers 13 h. Je dois aller chercher ma fille à l'école et traverser la ville pour me rendre au rendez-vous.

Cheffe d'équipe : Mmm oui. Mais est-ce que tu prendras une pause pour le lunch?

Maman pieuvre : ...

Cheffe d'équipe : Ou bien tu ne prendras aucune pause et tu travailleras 6 heures en ligne?

Vive le prolétariat!!

Maman pieuvre : Euh, j'avais prévu manger à mon bureau...

Cheffe d'équipe : Oui, je comprends, mais si tu manges à ton bureau, tu prends quand même une petite pause...
Maman pieuvre : cligne, cligne
Cheffe d'équipe : ???
Maman pieuvre : Ben je travaillerai pas 6 heures en ligne sans arrêter un peu...
Cheffe d'équipe : C'est ça, donc tu vas prendre une pause!
Maman pieuvre : ...
Cheffe d'équipe, marmonnant à voix basse : En passant, c'est quoi au juste ton horaire? Parce que l'autre jour tu es partie avant l'heure et ON se demandait c'était quoi ton horaire au fond vu que tu es partie avant le temps l'autre jour, normalement tu aurais dû partir à et demie, mais tu n'étais plus là, tu es partie avant le temps. Donc vu que tu es partie avant et demie, c'est quoi tes heures?
Maman pieuvre : J'ai les mêmes heures depuis le 1er septembre... je suis toujours là, je ne pars pas avant le temps.
Cheffe d'équipe, marmonnant d'un ton qui faisait semblant de ne pas trouver la conversation importante : En tous cas, comme tu es partie avant l'heure l'autre jour, ON se demandait si tu avais changé tes heures...
Maman pieuvre : Mes heures sont les mêmes.
Cheffe d'équipe : Et jusqu'à quand?
Maman pieuvre : Mon contrat finit en juillet, donc jusqu'à la fin.
Cheffe d'équipe : Bon. Donc on récapitule, tu arrives à 7 h jeudi et tu quittes à 13 h et tu prends une petite pause.
Maman pieuvre, bernée : Euh oui.
Si elle maintient que je suis partie avant l'heure, il devait être et vingt-neuf. Je suis toujours là, car je sais que je suis surveillée. Si elle prend la peine de passer une minute avant l'heure pour vérifier si je suis là, c'est assez triste.
Au lieu de me surveiller comme ça, donnez-moi plus de boulot!!!! C'est pas comme si j'étais débordée!!!!!

mardi 26 octobre 2010

Quand il s'exprime...

Petit Monsieur n'exprime pas souvent ses sentiments, mais quand il le fait, c'est percutant.

Hier soir, il nous a fait une montée de lait de plus d'une heure d'où je suis ressortie en larmes et me sentant complètement inapte en tant que maman.

Il a commencé en me disant : il faut que je t'explique quelque chose.

Et s'en est suivie une longue diatribe relatant à quel point il se sentait petit et pas important dans la famille, me montrant même avec ses doigts comment il se sentait petit, me disant qu'il trouvait que je m'occupais seulement de sa soeur et que ce n'était pas juste, que je la préférais à lui, qu'il aimerait mieux être une fille et l'aîné parce que c'est ça que sa mère préfère, qu'on croit toujours ce que sa soeur dit parce qu'elle est grande, qu'on ne le croit jamais, qu'il aurait voulu être plus grand que sa soeur, qu'il pense que je ne l'aime pas autant, qu'il n'en peut plus de ne pas se sentir bien, que son coeur est brisé et que je ne sais pas à quel point il est triste, qu'il n'est rien.

Tout ça accompagné de larmes et de sanglots.

Et moi qui pensais qu'il allait bien.

Ouf.

C'est vrai que sa soeur demande beaucoup de soins et de planification et d'énergie. Lui, il a toujours été tellement facile et patient et conciliant. On a plus tendance à tenir pour acquis sa belle nature. Il fait toujours bien ça, veut nous plaire, ça se passe tout le temps bien avec lui. Mais que mon petit coeur de pomme pense que je ne l'aime pas et qu'il n'est pas important, ça, c'est dur.

Il me semble que je fais tout ce que je peux pour eux. C'est vrai que depuis quelques mois, je suis plus impliquée avec Fillette à cause de sa condition. Il a raison. Ça veut dire que je ne lui consacre pas assez de temps. Il va falloir que je trouve quelques précieux moments dans ma vie effrénée à lui consacrer.

Lui qui réussissait malgré tout à égayer l'atmosphère pendant nos semaines sombres. Mon petit rayon de soleil a les bleus.

Il ne faut jamais supposer que nos enfants sont bien. S'il ne m'avait rien dit, que serait-il arrivé? Il se serait détaché peu à peu, aurait abdiqué et laissé toute la place à sa soeur? Il m'en aurait voulu et à elle aussi? Il veut seulement qu'on sache qu'il est là et sentir qu'il a sa place.

C'était tellement triste. Mon rôle est de veiller sur mes deux enfants et de subvenir à leurs besoins autant physiques qu'émotifs. Qu'un de mes deux enfants ne sente pas aimé, c'est me dire que je ne comble pas ses besoins.

Je m'en veux tellement.

lundi 18 octobre 2010

L'Étrange M. en dévoile un peu plus

Lorsque c'est l'anniversaire d'un ou d'une collègue au bureau, il y a du gâteau et du café.

Vendredi, c'était le cas.

Comme par hasard, l'Étrange M. était debout à côté de moi pendant que I. servait le gâteau.

Je reçois mon assiette et CLAIREMENT, il s'agissait d'un gâteau mousse 3 chocolats.

L'Étrange M. regarde mon assiette et demande, d'une faible voix : C'est au chocolat?
Maman pieuvre : Ça a l'air, oui.
L'Étrange M., résignée : Ah, je peux pas.
Maman pieuvre, intriguée : Tu es allergique au chocolat ou quoi?
L'Étrange M., stressée : Je ne peux pas manger de chocolat, ça ne me fait pas du tout.
Maman pieuvre : Dommage! Tu as un genre d'intolérance?
L'Étrange M. : Je ne peux pas prendre de café et de chocolat dans le même journée, ça m'excite trop. Comme j'ai pris un café ce matin...
Maman pieuvre : Ben il est 15 h...
L'Étrange M. : Oui, mais à mon âge...
F. qui écoutait la conversation d'une oreille : À ton âge? Tu es toute jeune!
L'Étrange M., riant un peu : Toute jeune? J'ai 48 ans...
Maman pieuvre, étonnée : Ah oui!! J'en reviens pas.
L'Étrange M., intriguée : Tu me donnais quel âge?
Maman pieuvre : Ben je sais pas, début quarantaine...
L'Étrange M., flattée et un peu rouge : Ah ben tant mieux! J'ai une fille de 22 ans.
Maman pieuvre, contente de voir qu'une autre porte s'ouvre : Ah oui! Je ne savais pas. Elle habite dans la région?
L'Étrange M. : Non. À Toronto. Elle va à l'université.
Maman pieuvre : Tu la vois souvent?
L'Étrange M., un peu sèchement : Non.

C'est plus fort que moi, mais je ne peux pas IMAGINER l'Étrange M. avec un bébé. Inconcevable.

J'ai tout de même une nouvelle avenue qui m'en apprendra encore plus sur elle!

mercredi 13 octobre 2010

Experts en la matière

S'il y a une chose qui m'énerve, ce sont les gens qui croient à tort qu'ils connaissent quelque chose et qui déblatèrent de vaines inepties sur un sujet dont ils ne connaissent pratiquement rien.

Et croyez-moi, il y a beaucoup de gens comme ça.

Je suis la mieux placée pour le constater, car depuis quelques mois, j'ai noté une recrudescence d'experts en diabète.

Depuis que Fillette est diabétique, il ne passe pas une semaine sans que quelqu'un me dise quoi faire pour éradiquer cette maladie de nos vies. Comme si je n'avais pas fait le tour du sujet un million de fois et exploré toutes les avenues possibles. Surtout que les conseils sont tellement primaires et simples, c'est presque une insulte à mon intelligence.

J., chiquant sa gomme la bouche ouverte : Tu dois trouver ça dur avec ta fille vu que ton chum est parti en voyage!
Maman pieuvre : Euh, pas plus dur qu'avec mon fils...
J., chiquant de plus belle : Ben ta fille tout le temps malade!
Maman pieuvre : ???? Elle est pas tout le temps malade, je dirais même qu'à part le diabète, elle n'a jamais rien.
J. : As-tu le livre de recettes de l'Association du diabète?
Maman pieuvre : Oui.
J., en toute confidence : Mon beau-frère est diabétique et il a suivi ce livre-là à la lettre et fini!
Maman pieuvre, hésitante : Fini....
J. : Fini le diabète! Il l'a pus. Tu vas voir, pour ta fille, c'est une question de temps.
Maman pieuvre, soupirant secrètement : Ton beau-frère, il est type 2?
J. : Hein?
Maman pieuvre : Son diabète, c'est le type 2?
J. : Y'a combien de types?
Maman pieuvre : 2 justement. Le type 1 c'est la diabète juvénile, le type qu'a Fillette. Ça ne se guérit pas, ça ne s'en va pas, elle est insulo-dépendante et aura besoin d'insuline toute sa vie.
J. : Les docteurs te disent ça pour te faire peur. Je te le dis, mon beau-frère, c'est parti.
Maman pieuvre : Non, le type 1 ça ne peut pas s'en aller en suveillant son alimentation. Même que ça n'a aucun rapport avec ce qu'elle mange.
J., me regardant comme si je parlais à travers mon chapeau : Ben voyons. Elle devait manger plein de cochonneries. Mon beau-frère en tous cas, il vivait au coke et aux gâteaux.
Maman pieuvre : Non justement, Fillette a toujours très bien mangé.
J., me tapotant la cuisse en guise de réconfort : En tous cas, moi je te dis, ça s'en va, elle a juste à faire attention.
Maman pieuvre : Ok, on va essayer ça!

Je sais que ces personnes veulent me rassurer et se montrer empathiques. Je sais qu'elles veulent bien faire et m'encourager. Mais de grâce, ne m'obstinez pas trop. Questionnez-moi si vous voulez, prenez de nos nouvelles, mais ne faites pas comme si vous alliez régler tous nos problèmes d'un seul coup de baguette magique. Car croyez-moi, j'ai épuisé toutes les réserves de baguettes magiques de la terre.

jeudi 30 septembre 2010

Des nouvelles de l'Étrange M.

Il restait 10 minutes avant que je quitte le bureau pour rentrer chez moi.

Apercevant un mouvement du coin de l'oeil, je lève la tête. Qui était là?? Eh oui! L'Étrange M. qui tenait une pile de feuilles dans ses mains.

L'Étrange M. : Je suis représentante.
Maman pieuvre : ...
L'Étrange M. : De notre groupe.
Maman pieuvre, qui sentait son pouls accélérer : ...
L'Étrange M. : C'est pour Centraide.

Ah, toute une représentante! Les dons cette année n'excéderont sûrement pas les objectifs souhaités!

L'Étrange M., dévoilant sa technique de persuasion : Si tu veux rien donner, c'est ok. Si tu veux donner quelque chose, j'ai les feuilles à mon bureau.

Je vous avoue qu'avoir une excuse pour me rendre à son bureau était très tentant. Mais pas assez pour que je donne à Centraide au lieu de donner à l'Association canadienne du diabète.

Maman pieuvre, affichant un sourire super artificiel : Ok, merci!

Et elle quitte pour aller faire son « discours » à quelqu'un d'autre.

************************************************
Le lendemain, encore en fin d'après-midi.

L'Étrange M. débarque à mon bureau avec des documents.

L'Étrange M. : J'ai ton texte.
Maman pieuvre : Lequel?
L'Étrange M. : XXXXYYYYYZZZZ.
Maman pieuvre : Ah oui.
L'Étrange M. : J'ai des questions.

Elle reste debout plantée devant moi et me regarde.

Maman pieuvre : Ben prends une chaise et montre-moi ça!

Et là, j'aurais voulu pouvoir scanner le texte pour vous le montrer. À 2 ou 3 endroits dans mon texte, il y avait des mots infiniment petits qui avaient été ajoutés dans la marge, écrits en rouge. De vraies pattes de mouche, des mots serrés, collés, miniatures. Un expert en graphologie aurait un véritable plaisir à analyser tout ça.

Elle s'assoit près de moi. Elle retire ses lunettes noires (!!!!), mais elle ne voyait plus rien! Elle approche les feuilles à un pouce de ses yeux.

Maman pieuvre, hésitante : Tu écris toujours aussi petit???
L'Étrange M., tout bas : C'est que j'ai besoin de doubles foyers, mais je ne les ai pas encore.

Ah-ha! Un nouvel indice! Mais j'étais confuse. Des doubles foyers!!! À quel âge on commence à en porter en général? Ça ne cadrait pas du tout. Comme je l'ai déjà mentionné, il est difficile de devenir son âge. Sa peau n'est pas ridée, mais ses cheveux sont poivre et sel. Maintenant le facteur doubles foyers complique le tout...

Hmmmmm. Étrange.

Maman pieuvre, riant un peu : Ben moi je ne porte même pas de lunettes et j'ai de la difficulté à lire ce que tu as écrit...

L'Étrange M. rougit.

Maman pieuvre : Euh, c'est pas un reproche, je constate, c'est tout...

Sa main tremblait en tournant les pages.

Finalement, j'ai répondu à ses questions du mieux que j'ai pu. Et elle est partie.

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Il y a 30 minutes, un gâteau et du café étaient servis pour souligner un événement important. Sans trop savoir pourquoi, on s'est mis à parler de gens qui faisaient du télétravail.

B. : Moi, je n'ai pas le droit car je suis consultante.
Maman pieuvre, voyant une occasion de questionner l'Étrange M. : Toi, M., est-ce que tu télétravailles parfois?
L'Étrange M., : Non. Jamais.
Maman pieuvre, qui en veut plus : Parce que tu n'as pas le droit ou bien parce que tu ne VEUX pas?
L'Étrange M. : Je ne veux pas.
Maman pieuvre, qui ne comprend pas QUI ne voudrait pas faire du télétravail : Ah bon...
L'Étrange M. : Quand il y a eu la grève des autobus, je l'ai fait pendant 2 mois. Je n'ai pas aimé ça. Je vis seule.

Vraiment??? J'attendais seulement qu'elle me dise qu'elle était aussi entourée de chats!!!!

Maman pieuvre : Tu viens au boulot en autobus? Tu habites où?
L'Étrange M. me nomme un quartier qui m'était complètement inconnu.

G. : C'est près de l'université.
Maman pieuvre : Au centre-ville???
G. : Presque.
L'Étrange M. : J'ai pas d'auto.

Bon. Récapitulons. Voici ce qu'on a appris :

1- Elle vit seule
2- Au centre-ville
3- Sans voiture
4- Elle ne veut pas faire de télétravail pour ne pas passer sa journée seule (qu'est-ce qui est si différent de venir au bureau à tous les jours et de ne parler à personne????)
5- Elle est la représentante de Centraide pour notre service
6- Elle a besoin de doubles foyers

Donc elle changera probablement de lunettes bientôt (un nouveau look!!!).

CQFD : son âge et ses animaux de compagnie

J'ai fait de mon mieux pour vous en dire le plus possible!

***** ADDENDUM : J'ai oublié de vous dire que pendant notre pause-gâteau, Goering s'est fait servir un morceau en premier et deux d'entre nous l'avons surveillée du coin de l'oeil et non, elle n'a pas pris une seule bouchée de son gâteau, mais elle a piqué sa fourchette dedans à quelques reprises pour qu'il ait l'air "usagé".

mercredi 29 septembre 2010

Aaaaaaah, Paris!

L'Homme est à Paris pour la semaine. Il s'était réservé un billet pour aller à un match de Paris-St-Germain avant de partir. Rendu là-bas, après un vol de nuit où tout le monde sait bien qu'on ferme à peine l'oeil, il devait aller chercher son billet.

Pour faire changement, il pleuvait.

Pour faire changement, sa chambre n'était pas prête malgré qu'il ait demandé qu'elle le soit en raison de son arrivée hâtive.

Pour faire changement, personne ne lui donnait les bonnes indications.

Après s'être rendu à 3 endroits et en être revenu bredouille, une alerte à la bombe dans le métro a quelque peu changé ses plans.

Hier, re-billet de Paris-St-Germain. Enfin. C'est fait.

Hier aussi, re-alerte à la bombe, cette fois, la Tour Eiffel a été évacuée. L'hôtel est tout près, l'Homme avait une place de premier plan.

Après m'être renseignée un peu, j'ai appris que ça faisait 3 alertes à la bombe en 12 jours à Paris. Ouf. Maman pieuvre est un peu angoissée.

Mais qu'est-ce qui se passe à Paris? C'est quand même pas l'Afghanistan!!! Depuis quand la Ville Lumière fait partie du top 5 des endroits-où-il-serait-intéressant-de-faire-détonner-une-bombe?

dimanche 26 septembre 2010

Goering

Comme je vous le disais il n'y a pas si longtemps, je travaille maintenant pour la Gestapo. Ma directrice devient donc Goering, car elle passe une grande partie de la journée à surveiller les allées et venues de tous. Super constructif.

Vendredi midi, je mangeais avec G. et L., deux collègues. Nous discutions du pique-nique annuel de notre service qui avait eu lieu la veille.

G., mastiquant son poulet : En tous cas, j'ai vu Goering se préparer une assiette!
L., écarquillant les yeux : Ah oui!!!!! Mais l'as-tu vue manger????
G., baissant la tête : Non.
L., triomphante : Ah-ha! L'assiette, c'est seulement pour nous piéger!
Maman pieuvre, super confuse : De quoi vous parlez???
G., complice : Depuis que Goering est arrivée dans notre service, personne ne l'a vue manger ou boire une seule fois!!
Maman pieuvre, balayant les ragots du revers de la main : Ben voyons, c'est un hasard c'est tout.
L., excitée : Non! Elle ne mange jamais ou ne boit jamais parce qu'elle ne veut pas aller à la toilette au bureau!
Maman pieuvre, la bouche ouverte : ...
G., super fière que je ne trouve rien à dire : Elle pense que personne ne le sait, mais tout le monde le sait. Ça fait 2 ans qu'elle ne mange pas ou ne boit pas de la journée. Pas une goutte. Donc depuis 2 ans, personne ne l'a jamais rencontrée à la salle de bains et tout le monde s'y rencontre au moins une fois par jour, il n'y a qu'une salle de bains sur l'étage.
Maman pieuvre : Ben voyons donc! Elle arrive au bureau super tôt et part super tard! Ça se peut pas!
L., d'un ton qui ne laisse aucune place au doute : Ben oui, en plus des fois elle donne des cours le soir donc elle doit passer 15 heures par jour sans aller à la salle de bains.
G., qui tente de remettre les pendules à l'heure : Oublie pas, L., que parfois elle va manger chez elle le midi.
Maman pieuvre, se remémorant sa première journée : Je me souviens, quand je suis arrivée, elle avait convié plusieurs personnes à un lunch de bienvenue et elle était assise en face de moi. Elle était la seule à ne rien manger. Je lui ai dit : Vous ne mangez pas? Elle m'avait répondu un vague : J'ai déjeuné...
L. : Elle pense que personne ne l'a remarqué. On croit vraiment qu'en plus d'être une control freak, elle est aussi une neat freak (maniaque de la propreté). Elle ne mange rien qui n'est pas fait de ses propres mains, elle n'a confiance en personne. Elle n'achète rien de tout fait, elle prépare tout à partir de zéro.
G., avec l'air de quelqu'un qui va dévoiler un détail super croustillant : Au dîner de Noël, elle se commande une salade (!!!!!) et elle déplace les feuilles de laitue dans son assiette pour avoir l'air d'en avoir mangé un peu.
Maman pieuvre, sceptique : Je ne te crois pas.
G. : Je te le dis! Je l'ai regardée pendant tout le dîner l'an passé.
Maman pieuvre : Dans le fond, ça va avec sa personnalité. Quand tu contrôles les autres autant, tu contrôles toi-même plein de choses dans ta vie.
L. et G., en choeur : Exactement!

Je ne regrette pas de l'avoir baptisée Goering!! Elle rend même sa propre vie pénible.

mardi 21 septembre 2010

La loi, c'est la loi

Fillette : Maman, qu'est-ce qui arrive si on brise la loi?
Maman pieuvre : Ça dépend du crime, il peut y avoir plusieurs conséquences, mais il arrive toujours quelque chose, alors c'est pour ça qu'on doit respecter la loi.
Fillette : On se fait toujours prendre?
Maman pieuvre, qui commence à trouver Fillette un peu louche : Tôt ou tard. C'est jamais payant d'enfreindre la loi.

Fillette réfléchit.

Fillette : Mais toi, tu n'as pas peur?
Maman pieuvre : Pourquoi?
Fillette : Tu brises la loi!
Maman pieuvre : Quoi? Non, je ne brise pas la loi.
Fillette : Oui, à tous les jours même!
Maman pieuvre, agacée : Je regrette, je suis une citoyenne respectueuse et accomplie, je...
Fillette : Après l'école, à tous les jours, qu'est-ce que tu veux qu'on fasse quand on arrive à la maison?
Maman pieuvre, rapetissant sur sa chaise : M'appeler...
Fillette : Et quand tu réponds, tu es où exactement?
Maman pieuvre, encore plus petite : En voiture...
Fillette : C'est interdit le cellulaire au volant!
Maman pieuvre, se redressant : Est-ce que tu veux aller au service de garde à tous les jours après l'école?
Fillette : Noon!!
Maman pieuvre : Bon ben laisse Maman enfreindre la loi!

Que voulez-vous, il faut ce qu'il faut!

mardi 14 septembre 2010

Petit lapsus

Hier soir, avant d'aller se coucher.

Petit Monsieur : Maman, tu as enlevé des livres de mon sac hier.
Maman pieuvre : Oui oui, je les ai remis tout à l'heure. Ton sac est très lourd.
Petit Monsieur : Oui, mais il faut les camoufler.
Maman pieuvre, se demandant c'est quoi ce jeu : Les camoufler?
Petit Monsieur : Oui, tu as une semaine pour les camoufler.
Maman pieuvre : ????????

Et puis soudain :

Maman pieuvre : Oui, Petit Monsieur, je les ai COUVERTS.
Petit Monsieur : Ok.

jeudi 9 septembre 2010

La minute bizarre

Ce que je raconte vient tout juste d'avoir lieu (il y a 5 minutes).

Je travaillais, concentrée (oui, oui, ça m'arrive!!!)

L'Étrange M. s'arrête devant mon bureau.

L'Étrange M., me regardant : Euum, euuh, eumm...
Maman pieuvre, qui espérait secrètement cette fois-ci comprendre rapidement ce que lui voudrait sa collègue : ...
L'Étrange M., à voix feutrée : J'ai mangé des raisins bleus.
Maman pieuvre, découragée de constater qu'elle ne sait pas encore ce qu'elle doit répondre : ...

L'Étrange M. se met à faire des cercles avec son index autour de sa bouche.

L'Étrange M. : Je suis bleue?
Maman pieuvre, presque soulagée de comprendre la question : Non...
L'Étrange M. : Ah.

Et elle quitte.

Décidément, à chaque fois qu'elle s'arrête à mon bureau, je ne sais jamais à quoi m'attendre.

Force m'est de constater que ce n'est qu'à moi qu'elle parle! Je ne sais pas ce qui l'attire chez moi, c'est presque inquiétant!!

mercredi 8 septembre 2010

Le cauchemar

Minuit. On entend des hurlements horrifiés provenir de la chambre de Petit Monsieur. Mon cœur battant la chamade, j’accours vers sa chambre dans l’obscurité la plus complète. J’ouvre la lumière de la salle de bain juste à côté pour pouvoir voir un peu sans avoir à allumer le plafonnier dans sa chambre. Petit Monsieur est assis dans son lit, le regard complètement affolé, j’entends presque les battements de son cœur.

Maman pieuvre : Qu’est-ce que tu as ????
Petit Monsieur, blanc comme un drap : Maman ! Il y a des gens qui sont entrés dans ma chambre !
Maman pieuvre, un peu stressée : Calme-toi, il n’y a personne dans ta chambre.
Petit Monsieur, haletant : Oui ! Ils sont là dans le coin, ils étaient juste à coté de mon lit quand j’ai ouvert les yeux !
Maman pieuvre, ouvrant la lumière : Regarde bien, il n’y a personne. Calme-toi et raconte-moi ton rêve.
Petit Monsieur : Je dormais, j’ai entendu ma porte s’ouvrir, j’ai ouvert les yeux et des grands monsieurs étaient au-dessus de moi dans mon lit et ils étaient venus pour m’enlever !
Maman pieuvre : An non ! C’est épeurant ce rêve-là ! Tu as dû avoir peur !
Petit Monsieur, complètement stressé : Ouiiiiiiiiiiiiiiii! Je suis certain qu’ils sont encore ici, ils se cachent, tu vas t’en aller et ils vont reveniiiiiiiiiiiiir!!! Je veux pas, je veux pus dormir !

J’essaie de le rassurer du mieux que je peux. Je me couche près de lui quelques minutes.

Maman pieuvre : Bon, il faudrait que tu te rendormes.
Petit Monsieur : Noooooooooooon !
Maman pieuvre : Voudrais-tu que j’aille te chercher une veilleuse ?
Petit Monsieur : C’est quoi ça ?
Maman pieuvre : Une petit lumière que je vais brancher dans le mur, tu vas voir un peu ta chambre et tu verras qu’il n’y aura personne, que c’était seulement un rêve.
Petit Monsieur, d’un ton cinglant : Ce n’était pas un rêve Maman. C’était VRAI.
Maman pieuvre : Bon ok. Je vais aller la chercher.

Cinq minutes plus tard, tout était prêt.

Petit Monsieur : Ouais, ça fait pas mal bébé… mais c’est pas grave.
Maman pieuvre : Bon, écoute. Tu dors dans le noir ça fait 5 ans. C’est pas grave d’avoir une petite lumière pour quelques jours jusqu’à temps que tu sois rassuré. Le plus important, c’est que tu te sentes en sécurité et que tu dormes bien dans ta chambre. Quand tu seras prêt, on l’enlève. C’est tout. Ne t’en fais pas avec ça, je sais que tu es capable de dormir dans le noir. C’est temporaire.
Petit Monsieur, un peu rassuré : Ok. Ca va bien aller ? J’ai peur. Je suis vraiment stressé.
Maman pieuvre : Oui. Tu vas voir.

Je n’avais jamais vu Petit Monsieur aussi effrayé.

Quatre jours plus tard, la petite lumière est toujours là.

mercredi 1 septembre 2010

La Rentrée

Comme je vous l'ai déjà expliqué, Petit Monsieur est dans une classe-cycle. Il est en 3e, mais le 2/3 de sa classe est en 4e.

Heureusement, son enseignante est excellente.

Hier soir, en se mettant au lit, Petit Monsieur me dit :

- Je veux pas aller à l'école demain.

Je soupire. Je n'ai pas le goût d'entendre ça la première journée d'école. Surtout que venant de lui, c'est assez inusité.

Maman pieuvre : C'est dommage que tu dises ça, parce que tu vas y aller à tous les jours.

Petit Monsieur met son pyjama en silence. Je m'assieds sur le lit à côté de lui.

Il se retourne et me dit : Je me sens tout petit dans la classe des grands.

Aaaaah. Il a eu 8 ans en mai, certains élèves de sa classe auront 10 ans dans quelques semaines. C'est une grosse différence. D'autant plus qu'il est habitué à être un des plus grands de sa classe...

J'essaie de le réconforter du mieux que je le peux. J'étais très fière qu'il exprime si clairement ce qui n'allait pas.

Ce matin, j'ai quitté la maison très tôt. J'ai choisi cet horaire pour arriver tôt le soir. Je n'étais pas là pour le rassurer ce matin. Est-il parti la mine basse? Stressé? Inquiet? Ou bien tout était-il oublié? J'ai hâte que ma journée finisse.

Fillette, elle, m'a dit qu'elle trouvait son prof (un homme) sévère. Je lui ai dit qu'il était nouveau, qu'il était jeune, qu'il devait tout de suite se faire respecter, qu'elle lui laisse une chance.

Mais disons que quand elle m'a donné les 2 feuilles recto verso des règlements de la classe et des conséquences, je me suis dit ouais, il y va un peu fort. Deux avertissements dans la semaine et privé de récré en plus de copier un texte sans faute et avec une belle calligraphie. Quatre avertissements et retenue après les classes, autre copie et je ne sais plus trop. Je devais signer le tout.

Je me suis demandé ce qui arriverait si Fillette avait une retenue à la fin de sa journée, c'est elle qui a la clé de la maison et elle attend son frère au pommier à tous les jours. Comme je doute sérieusement qu'elle aura une retenue, ça devrait bien aller, mais j'en connais quelques-uns dans sa classe qui pourraient être abonnés.

J'en profite pour souhaiter à toutes les mamans (et les papas!!) qui me lisent une bonne rentrée, en espérant que votre année se déroule sans heurts (suis-je la seule à mesurer les années de septembre à août et non de janvier à décembre???), dans la joie et l'harmonie en dépit des devoirs, des leçons, des examens, des recherches, des travaux d'équipe, des présentations, des rencontres avec les profs, des...

Ouais.

Ce n'est qu'un début, continuons le combat.

samedi 28 août 2010

Subterfuge

Petit Monsieur : Maman, j'aimerais TELLEMENT aller au centre sportif cet après-midi!

Ah non. Pas encore. Le nouveau centre sportif a ouvert ses portes en juin et est doté d'un bassin de plongeon olympique, 6 tremplins et 4 tours. Pour le plus grand plaisir de Petit Monsieur, plongeur en herbe, (et pour mon plus grand stress), il a le droit de faire ses cabrioles à partir de la plate-forme de 5 mètres. Un peu trop extrême.

J'analyse mentalement la liste de choses qu'il me reste à faire avant la rentrée scolaire de mardi.

Je soupire.

Maman pieuvre : On verra.
Petit Monsieur : Yessssssssssssss!
Maman pieuvre, plus fermement : J'ai dit on verra! Je n'ai pas dit oui! ON VER-RA.

Dix minutes plus tard.

Petit Monsieur : Maman, qu'est-ce que je peux faire pour toi?
Maman pieuvre, étonnée : Pardon?
Petit Monsieur : Que veux-tu que je fasse?
Maman pieuvre : Euh, remets les Playmobil en bas svp.
Petit Monsieur, avec empressement : Tout de suite!

Wow, me suis-je dit. Il veut vraiment me rendre service!

Il remonte. Je lui donne un bisou.

Petit Monsieur : Merci pour le bisou!
Maman pieuvre : !!!!!!
Petit Monsieur : Maintenant, je peux faire quoi?
Maman pieuvre, sceptique : Humm. Tu serais pas un peu téteux par hasard???
Petit Monsieur : Téteux? Ça veut dire quoi?
Maman pieuvre : C'est quand tu es extra-gentil et serviable juste pour avoir qqc que tu veux ou qui te ferait plaisir.
Petit Monsieur, sourire en coin : Nooooonnnnnnn!

(Désolée pour mes lecteurs européens, je ne sais pas ce qui est l'équivalent de téteux!! Si vous croyez le savoir, svp dites-le-moi!)

Maman pieuvre, qui va tout de même profiter de cet élan de générosité : Bon pourrais-tu descendre les 2 valises au sous-sol svp?
Petit Monsieur, d'un ton enjoué : Oui, chef!

À peine subtil.

L'Homme finissait de manger. Il se sert un verre d'eau. Petit Monsieur attend, debout à côté de lui. Aussitôt que l'Homme ouvre la porte du lave-vaisselle, Petit Monsieur prend son verre et le range dans le lave-vaisselle.

Petit Monsieur, amusé : Ah ben j'avoue, ça c'était vraiment téteux!

Je ris aux éclats.

Maman pieuvre : Je sais ce qu'on va faire, on va aller essayer TOUS tes pantalons pour l'école et ajuster la taille.

Petit Monsieur retient son souffle. Il n'avait pas particulièrement le goût de passer dans la salle d'essayage. Je monte, sans rien dire. Il me suit. Un peu moins enjoué.

Il a essayé tous ses pantalons, sans rechigner.

Où croyez-vous que nous sommes allés cet après-midi???

mardi 24 août 2010

L'Étrange M. strikes again

J'étais complètement absorbée par mon boulot. Tout à coup, j'aperçois quelque chose du coin de l'oeil. Je lève la tête et manque de mourir. L'Étrange M. était debout à la porte de mon bureau et m'observait, des papiers à la main.

L'Étrange M., d'une voix feutrée : J'ai un document.
Maman pieuvre : Ah bon.
L'Étrange M., trébuchant un peu dans ses mots : Je dois le terminer pour 17 h. C'est urgent.
Maman pieuvre, ne sachant toujours pas si tout ce qu'elle voulait, c'était de l'empathie : Il ne te reste pas trop de temps!
L'Étrange M., regardant sa montre : 92 minutes.
Maman pieuvre : ...
L'Étrange M. : J'ai vu ton nom dans le système.
Maman pieuvre, devenant tout à coup stressée : Mon nom??
L'Étrange M., s'approchant de moi : Oui.
Maman pieuvre, se demandant ce qu'elle a fait de mal : Ah...
L'Étrange M., n'arrivant toujours pas où elle veut en venir : C'est toi qui travailles sur le document.
Maman pieuvre, se demandant si vraiment elle est complètement niaiseuse de ne pas encore comprendre ce que veut sa collègue : Je ne comprends pas...
L'Étrange M., qui doit constater que moins je comprends, moins elle a de temps pour son urgence : Ton document. J'en ai besoin.

Elle a dit ça sur un ton qui aurait pu convenir parfaitement aux Nazis quand ils demandaient leurs papiers aux Juifs qui osaient s'aventurer où il ne le fallait pas.

Maman pieuvre, avalant de travers : Lequel?
L'Étrange M. : 74588
Maman pieuvre, fouillant dans ses papiers : J'ai pas fini, je dois l'envoyer à 16 h.
L'Étrange M., qui commence presque à hyperventiler : J'en ai besoin avant...
Maman pieuvre : Je ne comprends pas. Il te faut quoi au juste? Je travaille dessus, tu en as besoin pour quelle raison?
L'Étrange M., prenant une grande inspiration et son courage à deux mains (parce qu'elle allait me dire plus qu'une seule phrase) : Mon document ressemble beaucoup à celui sur lequel tu travailles, je voulais m'en inspirer.
Maman pieuvre : Ah, ben va dans mon répertoire et prends-le même si ce n'est pas la version finale, je suis en train de le relire, il n'y aura pas trop de changements.
L'Étrange M., me regardant d'un air complètement perdu : Ton répertoire???
Maman pieuvre, qui se demande comment L'Étrange M., qui travaille ici depuis 3 ans, ne sait pas qu'elle peut aller voir les documents dans tous les répertoires : Oui, dans les répertoires X!

L'Étrange M. sort de mon bureau en reculant et en me regardant.

J'expire.

Cinq minutes plus tard, elle est de retour. Silencieusement.

L'Étrange M. : Je le trouve pas.
Maman pieuvre : Tu veux que j'aille te le montrer sur ton ordi?
L'étrange M., d'une voix presque inaudible : Je veux pas te déranger.

Heureusement...

Je me lève et me rends à son bureau pour lui montrer. Malheureusement, je n'ai pas eu le temps de remarquer ce qu'il y avait dans son bureau, ça sera pour une autre fois.

Je reviens à mon bureau et je me rassois.

Cinq autres minutes plus tard, elle réapparaît en silence. Au moins je ne sursaute plus.

L'Étrange M. : On a travaillé en équipe?
Maman pieuvre, un peu surprise : Euh, oui oui...

L'Étrange M. se retourne, satisfaite, et marche à pas feutrés jusqu'à son bureau.

vendredi 20 août 2010

Petit Crapaud deviendra grand

C'est l'heure pour les enfants d'aller au lit.

Maman pieuvre à Petit Monsieur : C'est l'heure de monter, va te préparer mon petit crapaud!
Petit Monsieur : Maman, je pense que je suis tanné que tu m'appelles mon crapaud.

J'inspire avec surprise. Je retiens mon souffle.

J'observe mon fils en essayant d'être objective. Il a grandi, son visage est plus fin. Il a 8 ans maintenant. Ce n'est plus le petit garçon qui passait des heures à jouer aux autos sur ma console dans l'entrée, qui mettait toutes mes choses par terre pour que la console soit entièrement vide pour ses voitures. Sans que je m'en rende compte, le petit garçon qui se balançait tout seul en chantant préfère maintenant pratiquer ses slam dunks. Sans que je m'en rende compte, Annie Brocoli et Henri Dès ont été remplacés par Rihanna et les Black Eyed Peas. Mais quand même, il est encore mon crapaud!

Maman pieuvre, cachant sa tristesse : D'accord. Je vais essayer.
Petit Monsieur, sûr de lui : C'est mieux comme ça.
Maman pieuvre, hésitante : Mais est-ce que je peux encore t'appeler mon poussin?
Petit Monsieur, réfléchissant : Oui.
Maman pieuvre, encouragée : Et mon p'tit coeur de pomme?
Petit Monsieur : Oui.

Fiou! J'ai eu peur.

mardi 17 août 2010

Grâce à Fillette

Dans mon bureau, j'ai affiché une aquarelle faite par Fillette. Il s'agit d'un personnage inspiré des oeuvres de Modigliani. Elle a décidé de peindre tout le fond rayé à la verticale et a choisi de faire un garçon au long visage. Le résultat est très beau (pas selon Fillette, mais bon).

L'Étrange M. passe en silence devant mon bureau et s'arrête. Elle observe l'aquarelle en silence. Elle me regarde.

L'Étrange M : C'est beau.
Maman pieuvre, tout énervée de voir que c'est elle qui fait les premiers pas : C'est une aquarelle de ma fille.
L'Étrange M. : J'aime le fond rayé.
Maman pieuvre : Elle s'est inspirée de Modigliani.
L'Étrange M. : Ah.
Maman pieuvre : ...

L'Étrange M. fait un pas pour retourner vers son bureau.

Maman pieuvre, s'empressant de lui parler pour la retenir un peu : Euh, tu ne descends plus pour dîner?
L'Étrange M. : J'aime être dans mon coin.
Maman pieuvre : Tu as trop de boulot? Tu prends de l'avance le midi?
L'Étrange M., marmonnant : Il faut que je me donne des coups de pied.
Maman pieuvre, tendant l'oreille : Quoi?

L'Étrange M. me regarde, elle mime un coup de pied (c'est comme ça que j'ai compris ce qu'elle avait dit en marmonnant) et s'en va d'un pas assuré, me laissant plantée là, la bouche entrouverte.

La glace est cassée (je crois!!!!), je ne me gênerai plus pour lui parler. Je devrais en savoir plus bientôt!

mardi 10 août 2010

Spleen

Je m'ennuie. Je suis au boulot et je sais que les enfant profitent de la piscine. Je suis moyennement occupée donc j'ai le temps de m'ennuyer. Ça me fait du bien de travailler à l'extérieur de chez moi, mais j'ai l'impression de manquer plein d'événements. C'est parce qu'ils ne sont pas à l'école, probablement.

Quand l'école recommencera, personne ne pourra créer d'événements que je vais rater. Je suis déçue de ne pas être là avec eux. Pour eux. Est-ce ça une superwoman? De vouloir être partout en même temps? Je ne l'ai jamais été. Je ne souhaite pas non plus la vie de fous qui est celle de plusieurs. Mais ils me manquent. Eux. Pas les tâches, la vaisselle, les courses, etc. Juste ces deux petites personnes qui profitent de leur été.

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Pour en revenir à la Gestapo, Goering est fidèle à elle-même. Je finis mes journées à 16 h. Vendredi, elle débarque tout bonnement dans mon bureau à 15 h 59 (je vous le jure), armée d'une assiette de petits biscuits chocolatés « une petite douceur, juste avant que tu partes ».

Ouais. Vous voulez plutôt voir si je reste bel et bien jusqu'à 16 h!! Je ne suis pas dupe... surtout que hier elle est passée devant mon bureau et y a jeté un coup d'oeil à exactement 15h 57. Quel hasard.

Au lieu de venir voir si je suis bien assise sur mon steak 37,5 heures par semaine, donnez-moi plus de boulot!

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Pour ce qui est de l'Étrange M., le mystère s'épaissit.

Il y a quelques jours, elle entre dans la salle de bains derrière moi. Elle tente de se faufiler sans que je la voie. Je me lavais les mains. Je me retourne brusquement, et lui lâche un tonitruant « bonjour! »

Elle se retourne lentement, enjoint son cerveau de faire sourire sa bouche, et elle me fait un laaaaaaarge sourire tellement artificiel, que j'ai reculé d'un pas, regrettant de l'avoir acculée au pied du mur.

Je l'ai revue un peu plus tard, arpentant les couloirs avec une petite boîte de sardines ouverte.

Trop gênée? Antisociale? Névrosée? Psychopathe? SPM???

Faites vos mises, les paris sont ouverts.

mercredi 4 août 2010

L'étrange M.

C’est une collègue assez grande, assez mince, assez quelconque.

Nul ne sait vraiment son âge. Son visage pâle et sans maquillage paraît jeune derrière ses lunettes noires, mais ses cheveux courts, à la garçonne, sont striés de gris.

Elle porte toujours les deux mêmes ensembles. Un noir et taupe, l’autre, noir et jaune pâle. Toujours propres et bien repassés.

Parfois, pendant le dîner, pas un mot ne traverse ses lèvres. Elle écoute. Elle observe. C’est tout.

Elle marche sans faire de bruit, le dos un peu recourbé. Sa longue jupe noire traîne presque par terre. Souvent, si je sens des yeux sur moi, je me retourne et c’est elle. Elle s’est approchée en silence. Avant, je sursautais. Maintenant, je souris.

Elle passe devant mon bureau tellement silencieusement que c’est comme si elle ne touchait pas le sol. Comme un personnage dans Harry Potter.

Je m’amuse à imaginer comment elle est dans sa vie privée. Vit-elle seule ? Entourée de chats ? Dans le silence complet ? Ou encore se défoule-t-elle de sa journée de sœur cloîtrée en mettant du AC/DC à tue-tête une fois arrivée à la maison ?

Et si elle avait deux personnalités, une morne pour le boulot et une pétillante pour le reste du temps ? Une sorte de double vie ?

Hmm, elle titille ma curiosité. Une chose est sûre, je vais mettre un homme là-dessus !

mardi 27 juillet 2010

Collègues de travail

Qu'est-ce que je ne ferais pas pour mes lecteurs! Je prends une chance inouie ici, car je vous écris directement des bureaux de la Gestapo.

Quand on commence un nouveau boulot, on fait des nouvelles rencontres. Certaines sont agréables, d'autres... bizarres.

Dans les toilettes (!!!) une parfaite inconnue me racontait qu'elle avait installé chez elle un dispositif pour son mari. À toutes les fois où il allait à la salle de bains sans baisser le siège par la suite, une alarme retentissait. Si, par hasard, il baisse son siège après s'être soulagé, on entend des applaudissements. Elle m'a même donné le nom de la boutique où elle a fait cette découverte.

Je racontais cette anecdote à 2 ou 3 de mes nouveaux collègues, dehors, sous la pluie, en attendant que les pompiers nous disent qu'on pouvait regagner nos bureaux.

Chef d'équipe : Non. C'est pas vrai!
Maman pieuvre : Oui oui, j'ai même le nom de la boutique!
Collègue étrange (qui, soit dit en passant, est une femme) : Mais, comment le dispositif fait pour savoir si c'est un homme ou une femme?
Maman pieuvre, se demandant si c'est une blague : Euh, je sais pas comment ça se passe chez vous, mais moi, quand je vais à la toilette, je ne lève pas le siège...

Elle réfléchit quelques secondes et rit, embarrassée.

Collègue barbu : Ah ben nous on n'a pas ce problème-là à la maison, je fais pipi assis!

Silence.

Chef d'équipe, hésitante : Es-tu sérieux ou tu blagues??
Collègue barbu : Je suis sérieux.

Okéééééééé. Too much information.

Et ça fait une semaine que je les connais.

vendredi 23 juillet 2010

La Gestapo

J'ai un nouveau contrat. Je travaille maintenant pour la Gestapo.

Oui oui.

Je viens tout juste de commencer et je devrais (si je survis) être là pour un an.

J'avais besoin d'un changement. Ça fait 10 ans que je travaille de la maison, et je n'en pouvais plus d'être entre mes 4 murs du matin au soir.

Sauf que.

Ça fait longtemps que je n'ai pas eu de patron (dans mon cas patronne) sur mon dos à tous les jours. Je ne suis plus habituée.

Un peu plus et j'avais une carte comme les ouvriers dans le temps qui '' punchaient '' le matin en arrivant et le soir en quittant.

Lors de ma première journée, on m'a répété à plusieurs reprises que si je devais m'absenter pour un rendez-vous, je devais reprendre mon temps ailleurs pendant la semaine. Tout à fait normal, me direz-vous. Eh bien, non. En tant que consultante, je suis payée à l'heure, et les heures où je ne travaille pas, tant pis pour moi.

Lundi prochain j'ai un rendez-vous que j'ai pris il y a plusieurs mois. En plein après-midi. Je dois donc quitter le boulot vers 13 h. Eh bien ce matin-là, je devrai arriver au bureau à 7 h 30, ne pas dîner et pour le reste de la semaine, je devrai finir plus tard. Je vois les seules petites mini heures qui me resteront avec les enfants s'envoler sous mes yeux.

Je ne fais que penser aux rendez-vous à l'hôpital pour enfants et j'angoisse. C'est pas vraiment à côté du boulot. Avec une seule voiture, ça demande beaucoup de planification.

Ce n'est pas tout.

Je commence à 8 h 30. Soyez assurés que Goering (je suis méchante!!!) doit comme par hasard passer près de mon bureau vers 8 h 32, tout à coup j'aurais 2 minutes de retard à reprendre à la fin de la journée.

Même chose pour l'heure du départ et pour mon gros 30 minutes de lunch.

L'Homme n'en revient pas qu'à mon âge, je sois stressée de ne pas arriver en retard.

Mais tout ça, c'est normal! me direz-vous. L'employeur veut s'assurer d'en avoir pour son argent car c'est cher les consultants!

Peut-être. Mais ce qui n'est pas normal, c'est que durant des journées entières, je n'avais rien à faire. Je devais être fidèle au rendez-vous, pour ne rien faire. Je devais me rapporter à mon commandant, pour regarder le temps passer.

Y a-t-il plus longue journée que celle où on attend qu'elle finisse?

Mortel ennui.

Heureusement, cette semaine, je suis plus occupée. Enfin.

Le fait demeure que je dois vous quitter, sinon je devrai reprendre mon temps à la fin de la journée.

samedi 17 juillet 2010

Mise au point

Fillette : Maman, c'est quoi une crise d'adolescence?

Et moi de lui expliquer en gros comment se passeront nos prochaines années.

Fillette : C'est con. Moi j'aurai pas ça une crise d'adolescence.

Maman pieuvre : Ah non?

Fillette : Ben non, c'est de la chicane pour rien. C'est inutile.

Maman pieuvre : Eh bien c'est bizarre parce que tu as déjà des comportements de crise d'adolescence.

Fillette, surprise : Quoi?????

Maman pieuvre : Tu te souviens, il y a 2 semaines, tu as fait ton sac à dos et tu étais prête à t'en aller.

Fillette, riant : Oui mais j'en pouvais pus de toi!!!

Maman pieuvre : Ben c'est ça! C'est exactement ce que je viens de t'expliquer!

Fillette, prise en flagrant délit : Oui mais tu m'énervais, je voulais plus être avec toi!!!

Maman pieuvre, fière que sa propre Fillette s'enlise de plus en plus : Et voilà!

Fillette trouvait ça très drôle de s'être fait mettre sur le nez quelque chose qu'elle venait tout juste de renier.

Je n'ai rien dit, mais j'ai pensé : ouais, vaut mieux en rire maintenant...

dimanche 11 juillet 2010

Modérons nos transports

L'Homme prend l'autobus pour aller au boulot. Il le prend au coin de la rue et débarque à la porte de son travail. Ça nous permet de n'avoir qu'un seul véhicule.

Ce n'est pas parce que ça nous arrange qu'il aime nécessairement ce mode de transport. Au contraire, il trouve qu'il y a plusieurs lacunes dans le système et il ne se gêne pas pour en aviser les intéressés.

La semaine dernière, par exemple, c'était une semaine où plusieurs records de chaleur ont été battus. Imaginez un peu l'ambiance dans l'autobus bondé. Un soir, l'Homme revient du boulot, la chemise détrempée.

L'Homme, pompé : Ça y est, ça fait longtemps que je n'ai pas appelé la Société de transports, c'est ce soir que ça se passe!

Maman pieuvre : Qu'est-ce qui s'est passé?

L'Homme : Il fait 45 degrés dans l'autobus et le chauffeur ne met pas l'air climatisé! On sue comme des gros cochons! On arrive au bureau et il faudrait prendre une douche! Ça commence bien la journée!

Je m'installe bien confortablement, car c'est toujours entertaining d'écouter l'Homme sauter une coche au téléphone. Surtout avec la Société de transports.

Après quelques minutes d'attente, je l'entends :

L'Homme : Oui, bonjour. Ça fait tellement longtemps que j'attends en ligne pour parler à quelqu'un que je ne me souviens plus pourquoi je vous ai appelé.

Préposée blasée : Est-ce que je peux vous aider?

L'Homme : Je me demandais si les chauffeurs d'autobus prenaient plaisir à faire souffrir les passagers?

Préposée blasée : Je comprends pas...

L'Homme : Ben, il fait 45 pendant toute la semaine, et le chauffeur ne met pas l'air climatisé, est-ce que vous coupez dans les dépenses ou bien c'est parce qu'il se fout de notre gueule?

Préposée blasée : Monsieur, il y a certains autobus qui n'ont pas l'air climatisé mais ceux-là restent au garage. Ceux qui sont sur les routes l'ont tous.

L'Homme : Ah! Heureusement! Je me demandais si vous aviez une politique concernant l'usage de l'air climatisé, parce qu'on dirait que c'est interdit.

Préposée blasée : Ben non, il faut demander au chauffeur de le mettre c'est tout.

L'Homme, très sarcastique : Ah, je pourrais essayer ça!

Préposée blasée : ...

L'Homme : J'ai autre chose à vous demander, j'ai lu dans le journal qu'il y aurait une consultation publique en juillet sur le transport en commun interprovincial, pourriez-vous me dire c'est quelle date et où? J'aimerais y aller.

Préposée blasée : Je ne suis pas au courant Monsieur.

L'Homme : Euh, ben c'était écrit dans le journal... vous travaillez pour la Société de transports, vous devriez être au courant non???

Préposée blasée : Non je vous dis que j'en sais rien. Si vous l'avez lu dans le journal, vous devriez connaître les détails, non? Ça devait être écrit dans le journal?

L'Homme, n'en croyant pas ses oreilles : J'ai vu ça rapidement, je ne me souviens pas des détails, je pensais qu'en appelant directement à la Société de transports, je pourrais être informé!

Préposée blasée : Bon attendez je vais essayer de m'informer. Je vais vous mettre en attente et...

L'Homme : Non! La dernière fois que je vous ai appelé, j'ai été mis en attente et c'était TELLEMENT long, j'ai raccroché sans avoir mon information. Je vais rester en ligne pendant que vous cherchez.

Préposée blasée : soupir.

Quelques minutes plus tard :

Préposée blasée : Bon j'ai l'information Monsieur. C'est ce soir.

L'Homme : Parfait! Je vous rappelle bientôt!

Comme par hasard, le lendemain dans le journal, il y avait un article concernant TOUS les gens qui ont appelé la Société de transports pour se plaindre qu'il faisait trop chaud dans les autobus. La situation s'est un peu améliorée. Pour tous les gens qui ne manifestent jamais leur mécontentement parce qu'ils pensent que ça ne changera rien, ce n'est pas vrai!

Usagers du transport en commun, levez-vous!

samedi 3 juillet 2010

Histoire de poils

Il n'y a pas longtemps, je vous ai dit qu'à Télétoon, ils diffusaient des pubs de produits d'hygiène féminine.



Hier matin, c'était une pub d'un truc qui s'appelle Smooth qqc, je ne sais même plus. Il s'agit d'une surface de plastique recouverte d'une espèce de papier sablé, on se passe ça partout où on veut éliminer nos poils, avec de simples mouvements circulaires, et le tour est joué. Une peau de BÉBÉ.



Petit Monsieur : C'est ça qu'il me faudrait, moi.

Maman pieuvre : Le truc pour enlever les poils???

Petit Monsieur : Oui!

Maman pieuvre, riant : Mais c'est pour les filles! Toi tu es un garçon.

Petit Monsieur : Regarde mes jambes, elles sont poilues!

Maman pieuvre : Ben oui mais c'est normal, les garçons ont des poils sur les jambes, ils ne les enlèvent pas (bon à part les cyclistes, les nageurs, les adeptes de l'électrolyse etc.)

Fillette : Pourquoi les filles on doit les couper?



Ouais, au fait, pourquoi a-t-on ce trouble-là de plus...



Maman pieuvre : Parce que c'est pas joli une fille en jupe avec des jambes d'ours!

Petit Monsieur : C'est pas plus beau un gars en shorts avec des jambes d'ours!

Maman pieuvre : Mais oui c'est beau! En plus tu as seulement quelques poils, tu n'es pas encore un ours!

Fillette : Mais moi aussi j'en ai des poils, je dois les couper???

Maman pieuvre (j'allais écrire Maman ourse!) : Dans quelques années, quand tu seras plus grande. Pas besoin de s'occuper de ça maintenant.

Fillette : Pourquoi pas?

Maman pieuvre, qui en a assez de cette conversation complètement inutile : Parce que les enfants ne se rasent pas les jambes.

Petit Monsieur : En tous cas, Maman, toi tu devrais utiliser ça.

Maman pieuvre, légèrement insultée, remontant sa jambe de pyjama : Comment ça? Elles sont douces mes jambes!

Petit Monsieur, éternel accro aux info-pubs : Mais ça irait beaucoup mieux avec ça! Ils le disent!!

Ai-je besoin de vous dire que l'Homme commence à être un tantinet inquiet à propos de son fils qui voudrait des tampons et des trucs pour s'épiler??




mercredi 30 juin 2010

La sagesse

Hier midi, Petit Monsieur voit une publicité de crème glacée super décadente. Il déclare :

- Ça serait mon rêve de goûter à cette crème glacée!

Silence.

Fillette : Moi, mon rêve ne peut pas se réaliser.

Re-silence.

Maman pieuvre, avalant fort : C'est quoi ton rêve?
Fillette, la mine basse : De ne plus avoir le diabète.
Maman pieuvre : C'est pas vrai, peut-être un jour il va se réaliser ton rêve. Avec toute la recherche qu'il y a, peut-être une fois adulte on va apprendre que le diabète peut se guérir.
Fillette : ...
Maman pieuvre, tout bas : Moi aussi c'est mon rêve.
Fillette, un peu en colère : Tu aimerais pas ça, Maman!
Maman pieuvre : Quoi?
Fillette : Avoir le diabète.
Maman pieuvre : J'aimerais TELLEMENT mieux que ça soit moi au lieu de toi!
Fillette, écarquillant les yeux : Tu voudrais avoir une maladie??????
Maman pieuvre : Ben c'est pas que je la veux, mais si je pouvais choisir demain matin, j'aimerais bien mieux que ça soit moi!
Fillette : Pourquoi?
Maman pieuvre : Ben tu es une enfant! Aucune maman ne veut que son enfant soit malade! Moi je suis une adulte, ça serait plus facile pour moi il me semble. Tu ne mérites pas ça. Je changerais de place avec toi n'importe quand.
Fillette, songeuse : Non, je voudrais pas.
Maman pieuvre : Quoi?
Fillette : Je voudrais pas que tu aies le diabète. J'aime mieux que ça soit moi.

Gulp.

mercredi 23 juin 2010

Moi dans 20 ans, par Petit Monsieur

À l'école, Petit Monsieur a dû écrire un texte sur ce qu'il ferait dans 20 ans et le présenter devant la classe. Je vous mets son texte intégralement, sans changer une virgule ou une faute d'orthographe (d'ailleurs, il est fort en orthographe mon poussin).



Moi dans 20 ans

Quand je vais avoir vingt-huit ans, je voudrais être un grand ingénieur en mécanique (c'est tout un progrès par rapport à ceci!!). Je voudrais annoncer des bonnes nouvelles au journal. Je vais inventer des nouvelles choses inconnues et incroyables.
Je serai célibataire et je vais habiter à Montréal. Mes deux loisirs préférés quand je vais être grand, ça serait le soccer et le baseball.
Maman pieuvre : À Montréal?
L'Homme, en même temps : Célibataire????
Je regarde l'Homme, constatant que sa plus grande inquiétude par rapport aux projets de Petit Monsieur ce n'est pas qu'il déménage loin de nous, mais bien qu'il souhaite faire sa vie seul (ou peut-être aura-t-il une panoplie de conquêtes, mais ne voudra pas être dans une relation stable...)
Petit Monsieur : Oui, à Montréal, parce que je veux une maison avec un toit cathédrale.
Eh bien, il sait ce qu'il veut celui-là!
Maman pieuvre : Il y en ici aussi!
Petit Monsieur, trouvant que sa mère ne comprend rien : Mais je veux une BELLE maison.
Je ne prends pas ça personnel du tout...
L'Homme : Pourquoi tu veux être célibataire?
Petit Monsieur : Parce que je veux habiter en appartement avec mon ami D. et on sera colocs!
Oh boy. Ça promet.

samedi 19 juin 2010

Accessoire pratique

L'autre matin, j'étais assise avec Petit Monsieur en train d'écouter Bugs Bunny à la télé. Ne me demandez pas pourquoi, mais le matin, sur la chaîne Télétoon (canal pour enfants), il y a des messages publicitaires de produits d'hygiène féminine.

Aussitôt les premières explications sur les vaginites à levure et sur les bienfaits de certaines crèmes, je m'empresse de changer de poste pour éviter des questions auxquelles je n'ai pas vraiment le goût de répondre un samedi matin à 7 h 30.

Sauf que l'autre jour, j'étais en train de préparer mon café. Une fois revenue dans le salon, Petit Monsieur me dit :

- J'aimerais ça avoir ça.

Je lève les yeux vers la télévision. Les dernières images d'une jeune femme à cheval défilaient sous mes yeux. Aussitôt la promenade équestre terminée, on la voit qui patauge allègrement dans un beau lac. Aussitôt sortie de l'eau, elle enfourche son vélo et part à l'aventure, chevelure au vent.

Oui. Vous l'avez deviné. Une annonce de tampons.

Maman pieuvre, s'étouffant dans son café : Mmmppfffffffffff!
Petit Monsieur : C'est quoi exactement?
Maman pieuvre, se demandant pourquoi elle est sortie du lit au juste : Euh, des tampons.

Appelons les choses par leur nom quand même.

Petit Monsieur : J'aimerais ça en avoir pour ma fête. Ça nous aide à nager, à faire du vélo plus vite, on peut faire de l'équitation...

Maman pieuvre, qui n'en revient pas comment les enfants sont influencés par la publicité et qui a décidé sur-le-champ qu'à 8 ans, les petits garçons ne sont pas obligés d'en connaître autant sur le système reproducteur féminin : C'est juste pour les filles ados et adultes.

Petit Monsieur : Ah.

Maman pieuvre, retenant son souffle : ...

Petit Monsieur, songeur : Ça doit être parce que les filles sont moins bonnes en sports.

Ouais. Ok. Pour cette fois-ci, ça m'arrange.

mercredi 16 juin 2010

La carrière de Fillette

Comme c'est ironique...

Mon dernier billet parlait de Fillette qui était découragée de l'école et qui m'a dit qu'elle ne travaillerait jamais.

Aujourd'hui, en revenant de l'école, elle me dit : Maman! Mon texte sera au musée!

Les élèves de 4e ont des examens du Ministère. Pour l'examen de français, il s'agissait de rédiger un conte à propos d'une vieille clé du 18e siècle. Plusieurs critères étaient évalués : originalité, organisation et structure du récit, vocabulaire, grammaire et orthographe et j'en passe.

Les meilleurs récits devaient être acheminés à Montréal pour être exposés dans un musée de l'histoire du Québec.

Deux histoires ont été choisies, dont celle de Fillette.

Elle me l'a racontée, je ne l'ai même pas vue parce que c'est un examen. Je devrai la lire comme tout le monde, une fois qu'elle sera affichée sur le site Web du musée en question.

Elle était très fière d'elle (ça fait changement!). Et nous aussi! J'ai bien hâte de lire son conte.

À 9 ans, être une auteure lue par un large public, c'est tout un événement! Et disons que ça fait du bien à son moral...

jeudi 3 juin 2010

Futur obscur

Fillette : Je déteste l'école!

Ah non. Pas ça.


Maman pieuvre : C'est presque fini l'école, tu auras un long congé ensuite.
Fillette : C'est inutile de toute façon.
Maman pieuvre : Est-ce qu'il s'est passé quelque chose? As-tu eu un mauvais résultat?
Fillette, s'impatientant : J'ai le droit de ne pas aimer l'école même si j'ai des bons résultats!!!



Okééééé....

Maman pieuvre, s'armant de patience : Oui, c'est vrai, mais...
Fillette, l'interrompant : Il n'est pas toujours obligé de s'être passé quelque chose pour que je dise une opinion NÉGATIVE!!!
Maman pieuvre : Ok, peut-être tu as juste passé une plus mauvaise journée, ou tu es fatiguée ou tu...
Fillette : Non! C'est comme d'habitude, je déteste toujours l'école. De toute façon, j'achève.
Maman pieuvre, incrédule : Euh, tu achèves quoi au juste?
Fillette : Ben l'école!
Maman pieuvre : Oui, il reste quelques semaines et malheureusement, tu as le droit de ne pas aimer ça, mais tu en as encore pour quelques années à...
Fillette : Non justement.
Maman pieuvre : Ben c'est obligatoire l'école.
Fillette : Mais moi je vais devenir une artiste donc j'irai pas à l'école longtemps.
Maman pieuvre : ...
Fillette, me toisant du regard : C'est ça.
Maman pieuvre : Ben l'école d'arts, tu penses pas que ça existe?
Fillette : L'école d'arts?
Maman pieuvre : Ben oui, présentement tout le monde fait la même chose à l'école, mais plus tard, tu vas choisir exactement ce que tu veux apprendre et LÀ tu vas aimer ça. Ça sera ton choix et si tu choisis quelque chose que tu aimes et qui te passionne, tu vas être très heureuse de faire ça à tous les jours!
Fillette, incertaine : Hmm...
Maman pieuvre : Tu vas voir!
Fillette, très pragmatique : Ça dure combien d'années l'école d'arts?
Maman pieuvre : Je sais pas, j'ai aucune idée.
Fillette : Si je vais à l'école d'arts, je n'ai pas besoin de faire des maths d'abord.
Maman pieuvre : Euh, tout le monde fait des...
Fillette s'impatientant de nouveau : Bon je fais des maths pour rien ça veut dire!!!
Maman pieuvre : Dans la vie, tout le monde doit savoir compter. Peu importe ton boulot.
Fillette : Ben moi je travaillerai pas d'abord.

Ouf.

mardi 1 juin 2010

Paris ou New York?

Il y a quelque temps que j'ai le goût de comparer ces deux grandes villes. Elles sont incomparables, me direz-vous. Peut-être.

Bien que New York compte 4 fois plus d'habitants que Paris, ces deux villes ont plusieurs points en commun.

Les gens :

À Paris, on les dérange. On empiète sur leur territoire.
À New York, ils se foutent complètement des autres. Combien de fois est-ce qu'on s'est faits rentrer dedans sur le trottoir, les gens vous poussent, vous tassent, c'est tout à fait normal.


Les conducteurs :

Dans les deux villes, ils conduisent en fous. Sauf qu'au moins à New York, les rues ne sont pas curculaires donc on voit les voitures arriver! Pour que l'Homme décide de mettre sa ceinture de sécurité dans un taxi à New York qui roulait en plein CENTRE-VILLE à une vitesse hallucinante, ça veut tout dire.


La bouffe :

Dans les deux villes, pour vraiment bien manger, il faut avoir de l'argent. Mais j'avoue qu'à New York, la marche est haute entre bouffe américaine prévisible et huileuse et bonne bouffe un peu plus raffinée. Quoique j'ai connu des entrecôtes parisiennes qui auraient pu facilement faire office de pneu de secours. À prix élevé par surcroît. J'aime par contre beaucoup mieux m'acheter une crêpe bretonne enduite de Nutella sur un coin de rue de Paris qu'un hot dog ou une brochette de viande suspecte sur un coin de rue pollué de New York.


La ville :

Le point qui ne peut être comparé je crois. D'un côté, une ville américaine dont le centre-ville ressemble à Tokyo avec ses panneaux publicitaires lumineux et son manque d'espace. De l'autre, une ville riche en histoire et en architecture qui manque tout autant d'espace, mais dont l'attrait visuel ne peut être comparé.


La propreté :

À New York, souvent, en tournant un coin de rue, une odeur d'urine nous assaille les narines.
À Paris, les crottes de chien jonchent les trottoirs. Mais je trouve que ça sent meilleur. Peut-être parce que la ville est moins populeuse?


Les attrape-touristes :

Paris remporte la palme. 1 euro pour aller se soulager la vessie, des bohémiens qui nous harcèlent partout, à New York, même les sans-abri se foutent des gens, ils ne demandaient jamais d'argent.


Le métro :

À New York, il fut un temps où le métro faisait peur. Des graffitis partout, des déchets jonchant les quais, etc. Maintenant, les graffitis ont disparu, mais il fait TELLEMENT chaud sur les quais!!! De plus, d'excellents musiciens se donnent en spectacle et le monde du spectacle souterrain est devenu très régimenté dans cette ville. Il existe une association des musiciens du métro, il y a même des auditions et des heures de prestations. Pas comme à Montréal où un simple homme édenté aux vêtements troués peut jouer de la bombarde ou du gazou et placer un vulgaire sac de papier brun en guise de ramasse-pourboires.

À Paris, des bohémiens jouent parfois de l'accordéon dans les wagons du métro (typique!!), mais je n'ai pas vu de spectacles sur les quais des stations. J'ai par contre été témoin de spectacles à l'intérieur des wagons quand deux inconnues se sont ouvertement engeulées parce que l'une d'elle avait soi-disant bousculé l'autre. Très entertaining.


Les spectacles :

À Paris, tout est un spectacle. Les habitants sont très férus de variétés (on n'a qu'à regarder la télévision française en soirée!!). Par contre, pour nous, Nord-Américains modernes, leur entertainment fait un peu vieux jeu.

À New York, il y a Broadway. Et les spectacles Off-Broadway sont aussi bons. Que dire de plus?


Les musées :

Bien que Paris représente pour moi le rêve de tout amateur d'art qui se respecte, j'ai été très impressionnée par le Metropolitain Museum of Fine Arts et le Museum of Modern Arts de NY. Encore une fois, en raison de la modernité de la ville, certaines structures ne se retrouveraient jamais à Paris.


Le coût de la vie :

Trop élevé pour les deux villes. Les chambres d'hôtel parisiennes sont excessivement restreintes pour un prix étonnament élevé. À New York, pour être bien situé, il faut être conscient qu'on va devoir se ruiner, sinon on se retrouve dans un quartier malfamé à l'autre bout de l'île et on ne peut qu'espérer ne pas trop se faire remarquer. Ce qui sauve New York, c'est le dollar américain qui est beaucoup plus avantageux que l'euro.


Le fanatisme :

Bien que les Parisiens soient amateurs de foot (on peut en juger par les innombrables ligues et associations de football (leur soccer)), je crois que je n'ai vu personne arborant les couleurs d'une équipe. Par contre, à New York, une personne sur deux porte quelque chose à l'effigie des Yankees, que ça soit un touriste, un New-Yorkais ou un Américain d'un autre état. Leur amour pour le baseball, et plus particulièrement les Yankees, n'a d'égal que leur amour pour leur patrie.


Bref, ces deux villes hautes en couleurs se ressemblent sur certains points, et diffèrent sur d'autres. N'empêche que ce sont les gens qui forment l'âme d'une ville. Qu'on se le tienne pour dit!