lundi 29 novembre 2010

De mieux en mieux

Vraiment, tout baigne pour moi à la Gestapo.

La semaine dernière, Goering envoie un courriel à tous avec une liste de formations disponibles pour nous perfectionner. C'était une sorte de sondage pour savoir ce qui nous intéressait. Je réponds donc au sondage, presque toutes les formations étaient intéressantes.

Ne voilà-t-il pas (??? ça a l'air bizarre cette expression quand on l'écrit...) qu'elle débarque dans mon bureau quelques jours plus tard.

Goering : Bonjour Maman pieuvre, j'ai envoyé un sondage à tout le monde il y a quelques jours pour les formations...
Maman pieuvre : Oui...
Goering : Malheureusement, je dois privilégier les employés de la Société.
Maman pieuvre : Ah... je n'étais pas certaine d'y avoir droit, mais comme mon nom était sur le courriel, j'ai pensé...
Goering : Vu le grand nombre de gens qui ont manifesté leur intérêt, je mets ton nom sur une liste et si jamais quelqu'un se désiste, je te le ferai savoir.

Yeah right.

Je suis à contrat, tu ne paieras certainement pas pour ME perfectionner. Ne m'envoie pas de courriel pour me titiller au moins!!!

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Il y a quelques jours, j'ouvre le tiroir de ma filière et j'y découvre un nombre assez impressionnant de crottes de souris.

Ouache. Sur mes post-its, mes trombones, mes stylos. J'avais juste le goût de jeter le tiroir au complet. Je m'adresse donc à une collègue pour savoir qui je dois aviser.

Un homme vient mettre des pièges sous mon bureau et dans mes tiroirs. Pas des pièges qui se déclenchent au moindre mouvement d'un rongeur. Des espèces de boîtes dans lesquelles la souris trouve refuge mais desquelles elle ne peut s'évader. L'homme me dit qu'il viendra voir à tous les jours si les boîtes ont piégé quelque chose.

Ce matin, surprise. Une souris non grata s'était fait prendre À MES PIEDS!!!!! OUACHE!!!!! Un peu plus et je voyais la boîte bouger!!!

Et comble de malheur, Goering devait approuver mes feuilles de temps ce matin avant 10 h, sinon je ne suis pas payée demain, mais seulement la semaine prochaine. Comme elle est justement dans une des séaces de formation toute la journée, elle a raté l'échéance. Je ne suis pas du tout impressionnée, au lieu de surveiller les allées et venues de tous, arrange-toi donc pour faire ce que tu dois faire dans les délais prescrits.

Non seulement je travaille dans un lieu où la vermine batifole allègrement dans les tiroirs de tous et chacun, mais je ne serai pas payé cette semaine.

Que j'en voie UN qui me dise que je suis payée à rien faire.

lundi 15 novembre 2010

Étrange phénomène

J'ai eu la chance de passer 4 jours en amoureux dans la superbe ville de Boston. Il a fait TELLEMENT beau et notre hôtel était TELLEMENT bien situé, on a marché, marché, pris le métro et marché.

Samedi soir, on avait des billets pour aller voir un humoriste. Comme les spectacle était à 19 h, il était relativement tôt quand il a pris fin. Nous étions assez en forme, donc nous avons décidé d'aller au cinéma pour une représentation de fin de soirée.

Le complexe comportait pas moins de 20 salles. Ils font tout en grand, les Américains. Think big.

On s'assoit donc dans la salle. L'Homme, pour qui un film sans popcorn est aussi impensable qu'un gâteau sans verre de lait, se lève et me dit qu'il s'en va au comptoir de friandises.

J'attends.

Les lumières s'éteignent. La salle est pleine à craquer. Tout à coup, j'aperçois l'Homme, popcorn à la main, à l'entrée de la salle. Mais il regarde derrière lui sans bouger. Il attend.

Il me retrouve, dans l'obscurité.

L'Homme : Je ne sais pas si on va pouvoir écouter notre film...
Maman pieuvre : Pourquoi pas?
L'Homme : Ils sont en train d'évacuer une autre salle...
Maman pieuvre : Ah oui?
L'Homme : Je revenais avec mon popcorn et les portes d'une salle se sont ouvertes et les gens sortaient en criant à tue-tête, avec des visages apeurés. Quelqu'un a cassé la vitre qui recouvrait l'alarme de feu et a sonné l'alarme.
Maman pieuvre : Comment ça on entend rien ici?
L'Homme : Je sais pas. Ensuite, un super grand monsieur habillé en noir avec un capuchon est sorti de la salle, il marchait lentement et avait un sac dans chaque main. J'ai demandé à plusieurs personnes ce qui se passait et tout le monde me dépassait en courant et en criant.
Maman pieuvre : Et nous on reste ici???
L'Homme : Je sais pas, on va attendre pour voir.

J'étais assise dans mon siège en train de CA-PO-TER. Je me suis dit ça y est, on est au mauvais endroit, au mauvais moment. Je m'imaginais un tireur fou dans la salle voisine, je regardais autour de moi, toutes ces personnes qui n'avaient aucune idée de ce qui se passait à quelques pas d'elles. Je ne savais pas si on devait rester ou sortir, ça ne me tentait pas de voir quelque chose d'horrible ou de me retrouver sur le chemin de ce qui faisait fuir tant de gens. Mais en restant assise, n'étais-je pas plus vulnérable? Une cible facile? Car ça arrive, des choses comme ça aux États-Unis. C'est malheureux, mais c'est arrivé plusieurs fois.

L'Homme mangeait son popcorn tranquillement, pas du tout stressé.

Le film commence. Disons que les premières 15 minutes, j'ai eu du mal à me concentrer. J'attendais qu'un message nous enjoigne de quitter la salle, que l'alarme de feu retentisse, qu'un détraqué entre dans la salle. À chaque fois que je voyais le rai de lumière, signe que quelqu'un entrait dans la salle, je retenais mon souffle.

Finalement, le film prend fin. On sort de la salle, rien à l'horizon. On sort du complexe, rien non plus. On n'a jamais su ce qui s'était passé. J'ai même regardé dans le journal le lendemain. Absolument rien.

Je me demandais même si l'Homme avait halluciné.

Les Américains sont-ils tellement entourés de violence que la plupart des événements sont anodins?

Tant mieux, il n'est rien arrivé. Mais disons que j'ai vraiment compris l'ampleur de l'adage qui dit : Ça n'arrive pas qu'aux autres.

dimanche 7 novembre 2010

Il n'y a pas que Goering...

Quelqu'un sait-il si Goering avait un espion ou une espionne qui travaillait pour lui? Ça devait, car c'est ma supérieure immédiate.

Jeudi dernier, Fillette avait un rendez-vous annuel chez le pédiatre. Le satané rendez-vous, pris il y a 6 mois, était à 14 h. Assez casse-pieds, mais pas le choix.

Maman pieuvre, à sa cheffe (!!!!) d'équipe : Jeudi, j'ai un rendez-vous. Je vais commencer à travailler à 7 h et je quitterai vers 13 h. Je dois aller chercher ma fille à l'école et traverser la ville pour me rendre au rendez-vous.

Cheffe d'équipe : Mmm oui. Mais est-ce que tu prendras une pause pour le lunch?

Maman pieuvre : ...

Cheffe d'équipe : Ou bien tu ne prendras aucune pause et tu travailleras 6 heures en ligne?

Vive le prolétariat!!

Maman pieuvre : Euh, j'avais prévu manger à mon bureau...

Cheffe d'équipe : Oui, je comprends, mais si tu manges à ton bureau, tu prends quand même une petite pause...
Maman pieuvre : cligne, cligne
Cheffe d'équipe : ???
Maman pieuvre : Ben je travaillerai pas 6 heures en ligne sans arrêter un peu...
Cheffe d'équipe : C'est ça, donc tu vas prendre une pause!
Maman pieuvre : ...
Cheffe d'équipe, marmonnant à voix basse : En passant, c'est quoi au juste ton horaire? Parce que l'autre jour tu es partie avant l'heure et ON se demandait c'était quoi ton horaire au fond vu que tu es partie avant le temps l'autre jour, normalement tu aurais dû partir à et demie, mais tu n'étais plus là, tu es partie avant le temps. Donc vu que tu es partie avant et demie, c'est quoi tes heures?
Maman pieuvre : J'ai les mêmes heures depuis le 1er septembre... je suis toujours là, je ne pars pas avant le temps.
Cheffe d'équipe, marmonnant d'un ton qui faisait semblant de ne pas trouver la conversation importante : En tous cas, comme tu es partie avant l'heure l'autre jour, ON se demandait si tu avais changé tes heures...
Maman pieuvre : Mes heures sont les mêmes.
Cheffe d'équipe : Et jusqu'à quand?
Maman pieuvre : Mon contrat finit en juillet, donc jusqu'à la fin.
Cheffe d'équipe : Bon. Donc on récapitule, tu arrives à 7 h jeudi et tu quittes à 13 h et tu prends une petite pause.
Maman pieuvre, bernée : Euh oui.
Si elle maintient que je suis partie avant l'heure, il devait être et vingt-neuf. Je suis toujours là, car je sais que je suis surveillée. Si elle prend la peine de passer une minute avant l'heure pour vérifier si je suis là, c'est assez triste.
Au lieu de me surveiller comme ça, donnez-moi plus de boulot!!!! C'est pas comme si j'étais débordée!!!!!