samedi 31 décembre 2011

Bonne année!!

Chers lecteurs,

Dans 2 jours, ma petite famille et moi-même nous envolerons vers la jungle verdoyante du Costa Rica. Pour deux semaines!!! Je ne me peux plus, on voyage souvent, mais on dirait que je n'ai jamais eu aussi hâte. Peut-être parce que j'ai passé l'année à travailler à temps plein, ce que je n'avais pas fait depuis 10 ans. Peut-être parce que j'ai eu un automne de c.., ma santé n'a pas été super, j'ai fait beaucoup d'insomnie, etc. Peut-être parce que pour la première fois nous partons 2 semaines. Peut-être parce que nous avons loué une superbe maison et que nous ne serons pas entassés dans une chambre d'hôtel.

Peu importe.

J'ai tellement hâte. J'en ai vraiment besoin. Nous en avons tous besoin.

Au programme :

Tyrolienne dans la jungle et parmi les singes
Cours de surf pour Petit Monsieur
Pêche en haute mer pour Fillette
Baignade dans un lagon d'eau phosporescente avec chute d'eau spectaculaire
Visite d'un volcan
Relaxation
Relaxation
Relaxation

Je tenais à vous souhaiter une superbe année 2012, en santé, en amour, en abondance, avec vos proches. Tout ce que vous désirez, et même plus.

Pour ma part, je souhaite retrouver mon énergie et mon sommeil d'antan, et je souhaite passer à travers mon année à la Gestapo.

Je prendrai un petit drink à votre santé (même si je ne bois à peu près pas, je vais me forcer pour vous!!)

Je vous reviens plus tard en janvier avec un compte rendu de nos anecdotes.

Merci pour votre fidélité!

samedi 17 décembre 2011

The Dark Side

Voilà, c'est fait.

J'ai signé.

Pour un an.

Avec la Gestapo.

Au secours.

J'ai vraiment l'impression d'avoir vendu mon âme au Diable. Moi, qui recherche depuis toujours la liberté, qui ai tout fait pour rester sans attaches. Moi, qui ai horreur de la routine, qui milite en faveur des consultants.

Mais qu'est-ce qui m'a pris?

J'ai comme deux ou trois boulets autour du cou. C'est psychologique, je sais, mais je me sens prise à la gorge.

C'est juste un an. Si je réussis à y rester un an...

Je ne sais pas ce que j'ai, mes collègues sont super contents que je reste, je ne me tue pas à la tâche, j'ai un bel horaire, je suis à la maison à 16 h.

C'est juste que j'ai pris une décision qui va contre mes principes. Je suis en train de m'enraciner. Et je n'aime pas ça.

Pourquoi l'ai-je fait, me demandez-vous?

Le salaire est très bon, les collègues sont super, la paresse aussi peut-être? Je suis très fatiguée depuis quelques mois, et le travail n'est pas stressant ni trop demandant. C'est parfait jusqu'à ce que je me remette complètement sur pieds.

J'ai vendu mon âme à la Gestapo.

Quand j'ai signé, j'ai remercié Goering pour l'opportunité. Elle a répondu :

Nous somme regagnants.

On verra bien!

mardi 15 novembre 2011

L'Élite

Fillette est en 6e année. Au Québec, c'est la denière année du primaire. L'an prochain, elle commencera son secondaire (5 ans).

Dans notre région, il y a un immense choix d'écoles secondaires. Des écoles privées coûteuses, des programmes spécialisés peu coûteux, et le secondaire régulier. Il y a des programmes pour tous : les férus d'informatique, les acteurs en herbe, les athlètes, les matheux, les amateurs de plein-air et de cirque, bref, pour tous les goûts.

Hier soir avait lieu la rencontre de parents (le sales pitch) dans un des collèges les plus prisés du Québec (oui oui, de toute la province, pas seulement de notre région).

Fillette veut aller dans une école qui offre le programme spécialisé en arts.

L'Homme ne veut rien savoir. Il veut qu'elle aille où on a eu la rencontre (le sales pitch) hier.

Ça promet.

Ce collège accepte plus de garçons que de filles.

Ce collège n'offre que le programme enrichi.

L'Homme est convaincu que l'éducation y est supérieure.

Ce collège coûte 4 000 $ par année. Bien sûr qu'ils vont nous dire qu'ils en font plus qu'ailleurs. (Je l'espère bien, au prix qu'on va peut-être payer!!)

Je ne suis pas convaincue que ce soit le bon endroit pour Fillette, mais ça, c'est une autre histoire.

Bref, revenons à notre sales pitch.

Ça faisait 5 minutes que le discours de promotion de l'établissement était commencé. La salle était remplie de parents anxieux (à part moi) qui veulent tout faire pour que leur enfant aille à cette école. Je zieutais les sacs à mains surdimensionnés, soupçonnant la présence de quelques enveloppes brunes.

Tout à coup, le responsable de l'établissement dit dans le micro : J'en vois qui sourissent dans la salle.

Ah oui. Nous sourissons, vous sourissez, ils sourissent.

Je me penche vers l'Homme.

Maman pieuvre, les dents serrées : Il a dit sourissent.
L'Homme, feignant de ne pas avoir entendu : Quoi?
Maman pieuvre, écarquillant les yeux : Il a dit sourissent.
L'Homme : Ah...
Maman pieuvre : On va payer 4 000 $ par année pour l'envoyer dans une école où ils savent pas parler??
L'Homme : Ben lui c'est pas un prof...
Maman pieuvre : Euh... on s'en fout! Il représente le collège et c'est la rencontre de parents. C'est la première impression qu'on a de l'établissement. Il pourrait faire un effort!

Vous savez comment je suis avec la langue française. Ce collège se vante de n'accepter que l'élite en ses murs.

Ils devraient commencer par joindre la parole aux gestes et recruter du personnel qualifié.

C'est tout ce que j'ai à dire de cette école. Si Fillette veut y aller, je vais l'appuyer, c'est certain. Mais de prime abord, je ne suis pas impressionnée.

jeudi 10 novembre 2011

Je suis vivante

Bonjour!!

Désolée de vous avoir négligés, chers lecteurs, mais j'ai de bonnes raisons. Problèmes d'ordi, privée d'ordi pendant plusieurs semaines, j'en ai maintenant un nouveau depuis hier. Alleluia!

Ensuite, physiquement, je vais moyen. Quelques malaises entrecoupent mes bonnes journées. Je suis suivie par contre, on verra ce que ça donne. J'ai un autre rendez-vous la semaine prochaine. Je suis " dans le système ", et au Québec, c'est majeur!!

La semaine dernière, j'ai été convoquée en secret par Georing. M'attendant à ce que le couperet tombe, quelle ne fut pas ma surprise d'apprendre que non, il n'y avait plus de budget pour engager du personnel via des agences, mais qu'on m'offrait un contrat d'un an directement avec la Gestapo. Pensez-y. Qui, de son propre gré, voudrait rester avec la Gestapo??

Pourtant, après que ma réaction initiale ait été négative (je suis un esprit libre et j'aime le changement!!), j'ai répondu que j'aimerais y réfléchir une fois une offre concrète entre les mains. Goering m'a dit qu'elle comprenait.

J'attends toujours.

Elle veut que le contrat débute le 2 janvier (le mien se termine le 30 décembre).

Je n'ai toujours pas vu l'ombre d'une feuille de papier.

En attendant, je m'occupe de tout pendant que l'Homme est encore à Paris. Petit Monsieur fait 2 conjonctivites, Fillette doit changer son programme d'insuline et je devrai la réveiller la nuit (et moi aussi, par le fait même!!) pour qu'elle teste sa glycémie à 2 h du matin pour voir si les doses sont adéquates. Pénible.

En fin de semaine, ce sont les portes ouvertes pour les écoles secondaires. On va aller visiter les 2 choix de Fillette pour l'an prochain. La semaine prochaine, rencontres de bulletin pour les deux enfants, rencontres de parents dans les écoles secondaires, et spectacle vendredi soir.

Dans le temps de le dire, on sera au mois de décembre...

Noel approche à grands pas (désolée, je ne trouve pas le tréma sur mon nouveau clavier!!)

lundi 26 septembre 2011

Un nouvel indice à propos de l'Étrange M.

J., une adjointe au bureau, devait donner des documents à l'Étrange M. Elle va la voir, elle n'était pas à son bureau. Elle lui laisse un message sur sa boîte vocale.

Quelques heures plus tard, pas de nouvelles de l'Étrange M.

J. se lève et l'aperçoit en conversation avec G. Elle lui donne le document.

L'Étrange M. : C'est pour moi?

J. : Oui. Je suis allée te voir, je t'ai laissé un message, comme tu ne me rappelais pas, je suis OBLIGÉE de me LEVER et de venir te porter le document EN PERSONNE.

(Il s'agit ici d'une blague, le bureau de J. étant à 10 pas du bureau de l'Étrange M.)

L'Étrange M. devient tout à coup mal à l'aise. Elle se dirige vers la salle de bain.

Un peu plus tard...

S., s'adressant à J. : Je sais pas ce que tu as dit à l'Étrange M., mais elle est complètement bouleversée. Elle arpente les couloirs et se parle presque à elle-même. Elle n'a pas l'air de bien filer.

J., s'en voulant à mort, retrouve l'Étrange M.

J. : Tu sais, c'est une blague que j'ai dite tout à l'heure. Ne t'en fais pas avec ça, calme-toi.

L'Étrange M., outrée : Ah oui??? Une blague?? La prochaine fois, avise-moi si tu fais une blague. Tu sauras que quand j'étais jeune, j'avais une mère très sévère qui me criait tout le temps par la tête. Quand tu m'as dit ça tout à l'heure, je pensais que tu me CHICANAIS, j'ai vu MA MÈRE.

J. : ... je m'excuse, je ne pensais pas...

L'Étrange M., les yeux pleins d'eau : C'est pas drôle.

Gulp.

Au moins ça explique pourquoi elle veut changer de nom.

P.S. En passant, je vais mieux. Merci.

lundi 12 septembre 2011

Malaise

Je ne vous donne pas de nouvelles souvent depuis quelque temps, et je m'en excuse. Disons que je ne suis pas au meilleur de ma forme.

Mercredi dernier, j'étais tranquillement assise à mon bureau en train de travailler (oui, oui, ça m'arrive!!)

Soudain, c'est comme si tout le sang de mon corps partait du sommet de mon crâne et se rendait à mes pieds d'un seul coup. Une grande faiblesse. Je pensais m'évanouir à mon bureau.

Je décide d'aller à la salle de bains, en pensant qu'une petit marche raviverait ma circulation sanguine. Je remplis ma bouteille d'eau, en bois quelques gorgées. Je reviens m'asseoir, je ne vais pas mieux. Je regarde autour, mon bureau n'est pas assez grand pour que je puisse me coucher par terre. Je ne veux pas non plus me coucher de tout mon long devant tout le monde au bureau. Je vais voir ma voisine, S. pour lui demander s'il y a un endroit dans la Société où m'étendre, car je ne vais pas bien. S. se lève d'un bond, me dis que je suis d'une pâleur maladive et va chercher V., le collègue du groupe responsable en cas d'urgence ou d'incendie et qui, par le fait même, est un bon copain. Son bureau étant à l'autre bout de l'étage, S. y va en courant. Pauvre elle. Elle est déjà de nature stressée.

V. arrive dans mon bureau. J'étais assise. Je m'allonge les jambes sur une autre chaise. Il me pose les questions d'usage :

- As-tu mal en quelque part?
- As-tu mangé ce matin?
- As-tu chaud?
- As-tu la bouche sèche?

Je réponds que j'ai seulement les jambes molles.

Goering arrive en trombe du haut de ses talons de 6 pouces. Elle dit bon, on va appeler 911, ils vont venir te chercher en ambulance etc. Je ne voulais rien savoir de tout ce cirque. Elle me dit : Je sais que tu n'as pas terminé tes études de médecine, mais c'est pas toi qui décides. C'est une blague, je n'ai jamais étudié en médecine, elle disait ça pour me faire comprendre que je ne connais rien dans ça. Elle a fait de l'humour, cette chère Goering!!

Tout ce que je veux, c'est me coucher pour reprendre mes esprits. La sécurité de l'immeuble arrive avec une chaise roulante pour me reconduire dans le sous-sol où il y a un sofa. La dame me dit qu'elle passera aux dix minutes. Elle me laisse et ferme la porte. J'ai envie... je dois me lever et je ne sais absolument pas où est la salle de bain dans le tréfonds de la Société. Je sors de la pièce en titubant, trouve quelqu'un qui me dirige. Je me rends tant bien que mal à la salle de bain, en espérant retrouver mon chemin par la suite et retourner dans la pièce sur mes deux jambes.

Je veux m'en aller chez moi, mais personne ne me laisse partir. Il ne serait pas prudent que je prenne le volant. Quelques heures plus tard, l'Homme vient me chercher. Je rentre enfin chez moi. Tout l'après-midi, j'ai filé très moyennement.
Le lendemain, je me lève avec les jambes molles. J'ai eu les jambes molles tout l'avant-midi. Je décide de ne pas aller travailler. Tant pis. Je vais me reposer.

Le soir venu, c'était la rencontre avec les enseignants des enfants. L'Homme allait dans la classe de Fillette, et moi, dans celle de Petit Monsieur.

Dix minutes après le début de la rencontre, j'ai comme un malaise encore. Pas aussi gros que celui de la veille, mais quand même. Je regarde autour, paniquée. Je voudrais m'en aller, mais je suis venue à pied. Je ne veux pas perdre conscience devant le prof et tous les parents. J'étire les jambes, je me déplace sur ma chaise, je respire à fond. Ça semble passer. Je réussis à rester toute l'heure. Mais j,ai définitivement quelque chose qui ne va pas.

De retour à la maison, j'appelle une copine médecin pour lui raconter tout ça. Elle trouve étrange que ça soit arrivé pendant que j'étais tranquillement assise. Elle dit qu'elle va me faire un papier pour une consultation en cardiologie, car ça pourrait être une arythmie.

Le lendemain, j'allais mieux, mais pas complètement top. Je prends congé de nouveau. La fin de semaine arrive, je suis assez bien. Mais toujours pas au meilleur de ma forme. Régulièrement, j'ai des crampes au coeur, comme des pincements, et des débuts de malaises.

Je décide de venir travailler ce matin. Travailler est un grand mot, j'ai plutôt passé mon temps à rassurer les gens et à expliquer les démarches que j'ai faites. Toute la journée, j'ai eu des pincements et plusieurs débuts de malaise. J'attends d'avoir un rendez-vous en cardiologie. Mais avec le système de santé qu'on a...

mercredi 17 août 2011

Back from the USA

Ouf. J'hésite à l'affirmer. Je l'ai dit à quelques reprises pendant ces 2 semaines. Mais avec du recul, je ne sais plus.

Plus jamais. Peut-être. C'est ça. Peut-être, mais pas avant longtemps.
Nous revenons de deux semaines aux États-Unis EN VOITURE. Notre premier road trip. 3 500 km en 2 petites semaines, l'auto remplie jusqu'au plafond. Les enfants ont été plus patients que moi je dirais.

Premier arrêt : Pennsylvanie (pour couper le voyage en deux disons).

Deuxième arrêt pour 3 jours : Wildwood, New Jersey. Les manèges, les parcs aquatiques, la mer (chaude! je n'en revenais pas). Une visite à la clinique pour Fillette.

Troisième arrêt : Cap Hatteras, Caroline du Nord. Une semaine complète de chaleur intense, de vagues violentes et chaudes, dans une belle grande maison neuve sur le bord de l'eau. Une visite à la clinique pour Petit Monsieur.

(Un mot sur le système de santé américain : quand on paye, on a du service. 5 minutes d'attente et c'est tout!)

Quatrième arrêt : Washington, DC. 3 jours de musées, de monuments, de découvertes et d'histoire. Une ville chère au système de métro trop compliqué.

De retour chez nous hier soir. 10 messages téléphoniques, dont 8 pour Fillette!!! Ça promet pour plus tard...

Nous sommes revenus sains et saufs, fatigués, mais contents. Même si je ne veux plus mettre un pied dans ma voiture pendant longtemps, même si je n'en peux plus de la bouffe des Américains, même si j'ai deux jours de lavage qui m'attendent, je recommencerais.

Peut-être.

mardi 26 juillet 2011

Les 7 vérités

Vinciane m'a passé le flambeau pour ce jeu où l'on doit dévoiler 7 vérités qui nous feront connaître à nos admirateurs dans la blogosphère.

Je me lance, quoique peu inspirée.

1- Si je pouvais, je passerais ma vie entourée de livres. J'entre dans une librairie et c'est presque jouissif (ça commence assez bien, non??). L'odeur de l'encre et du papier me suffit. Il ne faut pas grand chose pour me contenter!

2- Malgré mon jeune âge (fin trentaine), ça fait presque 21 ans que je suis avec l'Homme.

3- Je DÉTESTE les champignons. Traumatisme de jeunesse.

4- Je suis excessivement malheureuse dans un travail routinier. Je dois toujours passer à autre chose, c'est pour ça que je choisis de travailler à contrat.

5- Je n'aime pas demander d'aide. D'ailleurs, je peux compter sur mes dix doigts les occasions où je l'ai fait au cours des 10 dernières années.

6- Si j'en avais les moyens, je changerais de décor à chaque année. J'adore la déco intérieure, le design et l'architecture.

7- Je n'ai pas la langue dans ma poche, et ça ne fait pas toujours le bonheur des autres... je suis comme ça, c'est tout.

Je lance la balle à mes copines Long fleuve tranquille, AllSaints, Étolane, Marâtre joyeuse et Cynthia.

À vous de jouer!

lundi 18 juillet 2011

Les Laurentides

Ce matin, à ma grande déception, j'ai dû réveiller Fillette. En vacances.

Nous avions plus que 2 heures de route à faire pour aller la déposer (ainsi que ses valises, couvertures, sac de couchage et oreiller) au camp de vacances.

C'est un camp spécial, pour enfants diabétiques. Aucune inquiétude à avoir, médecins et infirmières 24 heures sur 24, injections et glycémies supervisées, plan alimentaire personnalisé, 4 campeurs pour une monitrice, mais le reste, comme un camp de vacances normal. Comme quand moi j'y allais, quand j'étais petite. Tir à l'arc, canot, tennis, survie en forêt, écologie, excursions, voile, soccer, jeux, baignade, basket, tennis, et j'en passe.

Le tout entouré de gens sensibilisés aux hypoglycémies, aux collations multiples, aux seringues, aux fioles d'insuline. Garçons et filles diabétiques auront la chance de vivre une expérience de camp comme les autres. Paix d'esprit pour les parents. Pause bien méritée pour les parents qui n'ont pas à se soucier des horaires fixes, des contraintes, des injections, des refus de manger, etc.

Paix d'esprit pour Fillette qui n'a pas à apporter tout son attirail, car tout est fourni par le camp. Oui oui, tout. Elle est partie comme avant, avant que la maladie ne frappe, juste elle et ses bagages. Rien d'autre.

Je lui avais raconté mes étés dans des dortoirs remplis de lits superposés. Mes amitiés estivales, mes activités que je ne ferais pas ailleurs, mon groupe de garçons de 8 ans lorsque j'étais monitrice, le chocolat chaud dans les chambres, les feux de camp, les guimauves, les chansons.

Elle s'était fait une idée de ce que seraient ses 11 nuits. Jamais aussi longtemps partie de la maison. Jamais aussi longtemps loin de nous.

J'ai donc dû la réveiller avant de faire la longue route vers les Laurentides. Une fois arrivées, environ 50 personnes, adultes et enfants, jouaient au ballon. Je demande à un employé où on doit aller. Il va chercher celle qui sera responsable de ma fille pendant les 12 prochains jours. Je questionne : elle est elle-même diabétique, monitrice au camp depuis 4 ans, étudiante en psychologie.

Elle nous mène vers la tente D. Oui. La tente. Tout à coup, je comprends la demande de 2 couvertures de laine en plus du sac de couchage. Car il peut faire frais le soir, dans les Laurentides. Quand même, un plancher de bois sert de base à la tente qui abrite 5 lits de camps aux matelas trop mous.

Je l'aide à faire son lit. Elle rencontre les 3 autres filles de 11 ans qui partageront sa tente. Elle ne parle pas beaucoup. Ne sourit pas. Je la sais nerveuse.

En sortant de ladite tente, elle me regarde, déçue. Elle s'attendait à des lits superposés. Oups. Mea culpa.

On se met en ligne pour rencontrer le médecin. Une autre ligne pour rencontrer la nutritionniste. Une autre ligne pour le niveau de natation.

Ensuite, je devais m'en aller. Je n'avais plus rien à faire là. Elle échangeait déjà son adresse courriel avec sa nouvelle copine. Je l'embrasse, lui dis au revoir. Elle, aucunement émotive, me dit au revoir. Je suis un peu surprise, mais non finalement. Elle ne montrerait jamais qu'elle a du chagrin devant les autres.

Elle devrait revenir de ce camp complètement autonome relativement à la gestion de son diabète. Elle pourra s'injecter seule. Je n'aurai plus besoin de débarquer à 8 h le matin chez ses amies quand elle y a dormi pour la piquer avant qu'elle mange. Je ne serai plus stressée d'être prise dans le trafic et de voir le temps passer en sachant qu'elle doit avoir son injection à telle heure. Ou de tout laisser en plan à l'épicerie parce qu'il y a trop de gens devant moi et que j'arriverai en retard.

Elle devrait moins dépendre de moi. Et moi, souffler un peu.

D'ailleurs, ce soir, on a dérogé à l'horaire en son absence. On a mangé TARD. Quand on voulait. On a retrouvé une parcelle de notre vie d'avant.

vendredi 24 juin 2011

Fillette

Pour toi, ma grande fille, qui a 11 ans aujourd'hui :


25 raisons pour lesquelles je t'aime


1. Parce que tu as été la première à m'appeler Maman

2. Parce que tu es ma seule fille

3. Pour tes beaux cheveux dorés

4. Pour la chaleur de ta peau quand tu te réveilles

5. Parce que tu aimes les choses douces

6. Parce que tu dors encore avec un toutou

7. Pour tes jeux de mots intelligents

8. Parce que tu t'ennuies de moi quand je ne suis pas là

9. Parce que tu es gourmande

10. Pour ta grande intégrité

11. Pour ton imagination sans fin

12. Parce que tu écris de belles histoires

13. Parce que tu dessines superbement

14. Pour ton amour des belles choses et ton bon goût

15. Pour ta force et ton courage dans ton combat quotidien

16. Pour ta grande sensibilité

17. Pour tes questionnements existentiels

18. Pour ton regard sur le monde qui t'entoure

19. Parce que tu es coquette

20. Parce que tu comprends les sentiments des autres

21. Parce que tu es la meilleure grande soeur

22. Parce que tu es responsable et fiable

23. Pour ton tempérament parfois bouillant

24. Parce que tu veux prendre ta place

25. Parce que tu fais de moi une meilleure maman

vendredi 27 mai 2011

L'Étrange M. ou l'Étrange ????

Ce matin, j'arrive au bureau et j'ouvre ma huche dans laquelle je range ma crème à main, un pot d'amandes, une boîte de métal contenant des biscottes, une bouteille d'Advil, une boîte de thé Earl Grey et mon pot de beurre d'arachides. Parfois, quand j'ai une fringale, je mange une poignée d'amandes ou j'enduis quelques craquelins de beurre d'arachides.

Aujourd'hui, oh, suprise! La moitié de l'étiquette de mon pot de beurre d'arachides était grugée et des petites crottes de souris jonchaient ma huche.

Une souris un peu trop fanfaronne avait décidé d'essayer de percer l'épais plastique de mon pot (neuf) de beurre d'arachides.

Ouache.

Je savais que je devais envoyer une requête à la Gestion des locaux pour qu'ils viennent mettre des trapes et s'occuper de tout ça, mais je ne savais pas comment.

Comme presque personne n'est au bureau aujourd'hui, j'ai dû faire un effort pour aller m'informer auprès de l'Étrange M.

Elle me montre sur son ordi quel programme ouvrir pour faire une requête. Je la remercie.

L'Étrange M., excitée : Tu as des souris?
Maman pieuvre : Oui.
L'Étrange M., fébrile : Je peux voir?

Je hausse les sourcils et me dirige vers mon bureau. Elle me suit comme une tache.

J'ouvre ma huche et lui montre les dégâts. Elle en profite pour faire un inventaire rapide du contenu en me demandant : c'est quoi ça? ou encore : tu prends cette marque de crème à main? etc. Elle était pas mal fouineuse, la collègue.

Tout à coup, j'aperçois qu'elle porte son laissez-passer du bureau à la taille, et le nom qui y figure est un nom composé.

Maman pieuvre : Tu t'appelles M-XXX?
L'Étrange M. : Oui.
Maman pieuvre : Tu trouves ça trop long? C'est pour ça que tu te fais appeler M.?

L'Étrange M. s'asseoit dans mon bureau, prête pour une longue explication.

L'Étrange M. : C'est que M-XXX c'est le nom de ma mère et JE NE VEUX PAS PORTER LE NOM DE MA MÈRE PARCE QUE J'AI LE DROIT.

Maman pieuvre, un peu surprise de cet élan enflammé : Ah bon.
L'Étrange M. : Je vais peut-être changer de nom légalement.
Maman pieuvre : Ah oui? Pour que tu sois officiellement M.?
L'Étrange M. : Non, pour un autre nom complètement différent.
Maman pieuvre : ...
L'Étrange M. : Il faut beaucoup de courage pour faire ça.
Maman pieuvre : ...
L'Étrange M. : J'ai un nom en tête, mais je ne veux pas le dire.
Maman pieuvre : Ah, c'est un nom inhabituel? Genre Rivière ou Pissenlit?
L'Étrange M., rougissant : C'est un nom tout à fait nomal. Mais je veux bien analyser l'expression des gens quand je vais leur annoncer, voir s'ils aiment ça ou non, l'expression des yeux, s'ils font la moue, etc.
Maman pieuvre : On s'en fout de ce que les gens pensent, l'important c'est toi, tu changes de nom, tu choisis un nom que tu aimes et c'est tout.

L'Étrange M. me regardait comme si j'étais la réincarnation de Socrate tellement elle était fascinée par mon immense sagesse.

Je dois vous avouer que je suis trop curieuse et que je ferai tout en mon pouvoir pour découvrir quel serait ce nouveau prénom.

Encore une fois, je mets un homme là-dessus!

vendredi 6 mai 2011

La politique selon Fillette

Fillette s'est sentie lésée de n'avoir pu voter aux dernières élections fédérales.

Fillette : J'ai hâte de pouvoir voter. Pourquoi j'ai pas le droit?
Maman pieuvre : Parce qu'il faut avoir 18 ans pour voter.
Fillette : Pourquoi?
Maman pieuvre : Parce qu'en bas de 18 ans, tu es mineure, il faut être majeur pour voter, c'est la loi. En plus il faut que tu comprennes la politique pour savoir pour qui voter.
Fillette, outrée : Je comprends la politique!
Maman pieuvre, qui ne voulait pas s'obstiner : Ben tant mieux.
Fillette, pompée : C'est des gens qui nous disent plein de belles choses parce qu'ils veulent absolument qu'on vote pour eux. Ensuite, si on trouve qu'ils n'ont rien fait de bon, la prochaine fois, on vote pour quelqu'un d'autre.
Maman pieuvre : ...

Les enfants de 10 ans devraient avoir le droit de voter.

mardi 3 mai 2011

Mon poussin

Pout toi, Petit Monsieur, qui a 9 ans aujourd'hui et qui a besoin de tant d'amour :


25 raisons pour lesquelles je t’aime


1. Parce que tu es mon seul garçon
2. Parce que tu es mon dernier enfant
3. Pour tes grands yeux clairs
4. Pour ton odeur quand je t’embrasse dans le cou le matin
5. Pour tes cheveux droits dans les airs quand tu te réveilles
6. Parce que tu as un cœur gros comme la Terre
7. Parce que tu me fais rire
8. Parce que tu me dis ce qui ne va pas
9. Parce que tu me dis quand tu aimes mes repas
10. Parce que tu viens encore t’asseoir sur moi parfois
11. Pour ton esprit vif et ta grande curiosité
12. Parce que tu es un grand rêveur et un grand voyageur
13. Pour tes taches de rousseur sur ton nez
14. Pour la douceur de tes joues
15. Parce que tu es un vrai poisson
16. Parce que tu aimes être bien coiffé et sentir bon
17. Parce que tu chantes tellement bien
18. Parce que tu es le meilleur des frères
19. Parce que tu es toujours prêt à aider les autres
20. Parce que tu n’aimes pas quand les autres ont mal
21. Parce que tu es persévérant
22. Parce que tu es reconnaissant
23. Parce qu’on peut compter sur toi
24. Parce que tu encourages et félicites les autres
25. Parce que tu es le meilleur garçon dont on pouvait rêver

dimanche 1 mai 2011

Le départ de l'Homme

Encore une fois, l'Homme quitte demain pour... Paris. Que fera-t-il sans ses Bruins de Boston qu'il ne verra pas jouer de la semaine??? Je m'attends à quelques courriels me demandant des comptes-rendus détaillés (comme si je n'avais que ça à faire, écouter SON équipe).

Je m'attends aussi à quelques anecdotes parisiennes, parce que la dernière fois, rien à signaler!!

En attendant, voici notre horaire de la semaine pendant qu'il sera sur un autre continent.

Lundi soir : Plonge-o-thon. Activité visant à amasser des fonds pour réduire les frais d'incription aux compétitions de plongeon. Petit Monsieur s'est engagé à exécuter 75 plongeons en une heure (si je sais bien compter, c'est plus qu'un plongeon par minute... il me semble que le temps de monter sur le tremplin et de nager jusqu'au bord... mais bon, je lui fais confiance...) Le plonge-o-thon sera suivi d'une collation-partage où les parents doivent fournir de la bouffe pour tous. Hourra. Donc aujourd'hui, je prépare la collation!

Mardi soir : Entraînement de plongeon. C'est aussi l'anniversaire de Petit Monsieur, soit dit en passant.

Mercredi soir : Piano et rendez-vous pour Petit Monsieur.

Jeudi soir : Entraînement de plongeon.

Vendredi soir : Rien pour le moment.

Comme l'Homme sera absent, je dois traîner Fillette à tout ça. Elle sera de bien bonne humeur.

Comme l'Homme sera absent, je devrai réveiller les enfants tôt le matin pour qu'ils aillent au service de garde de l'école.

Comme je devrai réveiller les enfants tôt le matin, ils seront fatigués et de mauvaise humeur.

Comme les enfants seront fatigués et de mauvaise humeur, je serai impatiente et exaspérée.

Comme je serai impatiente et exaspérée, j'en voudrai à l'Homme de nous planter là encore pendant une semaine.

Comme j'en voudrai à l'Homme de nous planter là pendant une semaine, je n'aurai pas du tout le goût de suivre ses précieux Bruins pour lui relater leurs exploits.

Conclusion : loin des yeux, loin du coeur (les Bruins, je veux dire).

lundi 11 avril 2011

Les mensonges de Goering

Comme je l'ai déjà dit ici, quand Goering est au bureau, elle ne mange ni ne boit ni ne va à la salle de bain de la journée. Elle a une phobie des microbes et ne fait confiance à personne. La semaine dernière, elle a décidé d'organiser un repas pour tout le groupe dont le but était qu'on lui fasse part de nos mécontentements, nos suggestions, etc. Dix-sept personnes ont répondu à l'appel (je n'en fais pas partie, vu que je ne suis pas employée ici). Pour souligner l'événement, elle avait réservé une salle de conférence, avait mis des napperons noirs, de la vaisselle blanche, des chandelles au centre de la table, bref, quand je suis passée devant la salle, on se serait crus à Parler pour parler (ex-émission de télévision animée par Janette Bertrand dont le concept était de réunir des personnalités hétéroclites autour d'un bon repas pour les faire parler). Comme on dit en bon québécois, elle avait mis le paquet. Elle avait aussi fourni tout le lunch. Wraps, sandwiches, salades, baklavas, café, etc. Son bureau n'est pas tellement loin du mien. Quelques heures avant le fameux lunch, je l'entends parler avec J. qui l'aide à placer la salle. Goering : J'ai commandé de la nourriture pour 17 personnes. Je ne me suis pas comptée dans les 17. J. : Est-ce que je te mets quand même un napperon et une assiette? Goering : Oui, même si je ne mangerai pas, je ne mange pas beaucoup au bureau (plutôt pas du tout, oui!!) J. : Hmm, tout le monde le sait, tu n'es pas au courant, mais ça parle beaucoup ici et les gens n'en reviennent pas qu'ils ne te voient jamais manger ou boire... (Tais-toi, pour l'amour!!!!) Goering : Ah oui??? J. : Oui, c'est une vraie joke ici. (Bon remets-en une autre couche pour voir!!!!) Goering : Ah, bien je souffre d'allergies alimentaires, je ne peux pas manger n'importe quoi. J. : Ah bon... Goering : C'est très dangereux les allergies alimentaires... J. : ... Goering : Bon, est-ce que tu apporterais les bouteilles d'eau svp? Un peu plus tard, J. vient me voir pour me raconter ça. Et moi, avec mon puissant esprit de déduction, je ne suis pas dupe. Mais pas du tout. Maman pieuvre : C'est plate, mais elle t'a niaisée. J. : Ben elle m'a dit qu'elle avait des allergies! Maman pieuvre : Ah oui? C'est dommage qu'elle ait pris la peine de faire faire tout un lunch pour nous et qu'elle n'était absolument pas capable de se faire faire quelque chose juste pour elle ou encore d'apporter quelque chose de chez elle pour accompagner l'équipe. J., bégayant : Euh... euh... Maman pieuvre : Le fait demeure qu'elle ne veut pas manger ailleurs que chez elle, et ce n'est pas du tout une question d'allergies. Elle a dit ça et espère maintenant que le sujet soit clos. Mais tant qu'à moi, la situation est pire, parce qu'elle a menti. J. : Vu comme ça... Maman pieuvre : Penses-y : elle est allergique au pain, aux tortillas, au poulet, à la dinde, au rôti, au jambon, aux cubes de fromage, aux raisins, aux craquelins, aux baklavas, au café, à la laitue, aux crudités, aux pâtes, à TOUT ÇA???? Il n'y avait RIEN, même pas une petite grappe de raisins rouges ou de fines tranches de pomme qui auraient pu lui permettre de grignoter un peu??? J. : Ouais... Maman pieuvre : C'est la pire excuse que j'ai jamais entendue. Petit Monsieur a des allergies, et j'aurais été capable de lui trouver quelque chose à manger dans tout ça (et il y avait BEAUCOUP de bouffe). J. : Peut-être qu'elle a menti... Maman pieuvre : C'était facile comme excuse... J. : Le mystère n'est pas résolu! Maman pieuvre : Heureusement!

lundi 21 mars 2011

La tolérance

Il y a une nouvelle émission à la télévision à 19 h que je juge vraiment inappropriée pour cette heure de diffusion. Les enfants ne sont pas encore au lit, et chaque fois qu’on tombe sur ce poste, je dois m’empresser de trouver autre chose, car pendant les 5 secondes où on tombe sur cette émission, on entend soit le mot sexe, drogue (et rock’n roll !!!!), suicide ou autre sujet que je n’ai pas nécessairement le goût d’aborder avec les enfants juste avant de les mettre au lit.

Justement, la semaine dernière, je zappais, les enfants assis près de moi. Arrivée sur cette chaîne, le temps que je constate que c’était encore cette foutue émission, on a eu le temps de voir une pimbèche s’approcher d’un gars assez loser et lui dire, d'un ton hautain et dégradant : il paraît que tu es gay.

Je change de poste aussitôt.

Petit Monsieur : Maman, pourquoi tu changes de poste vite comme ça, ne t’en fais pas, gai ça veut dire joyeux !
Fillette : Euh, non, pas toujours.
Petit Monsieur : Ah non ?
Fillette : Ça peut vouloir dire un homme qui aime un autre homme.
Petit Monsieur : …
Maman pieuvre : …
Petit Monsieur : Ah, comme lesbienne, mais pour hommes ?
Maman pieuvre, souriant : Oui, c’est ça.
Petit Monsieur : Ouache !!
Fillette : C’est rare ça, hein maman ?

On peut toujours compter sur Fillette pour amorcer LA discussion qu’on a TELLEMENT pas le goût d’avoir.

Maman pieuvre : Euh, non. Y’en a plein des gays.
Fillette, étonnée : Hein ????? Mais, ils ont l’air de quoi ???
Maman pieuvre, riant : Ben, de nous. Ils sont comme nous, il n’y a rien qui les distingue vraiment de nous.
Fillette, n’en revenant pas : Ça veut dire que j’en ai peut-être déjà vus ???
Maman pieuvre, omettant de lui dire qu’il y en a même dans sa propre famille : Ben oui !

Silence.

Fillette : Est-ce que c’est une maladie ?

Ok, on a du chemin à faire.

Maman pieuvre : Ben non.
Fillette : Mais pourquoi ils sont comme ça ?
Maman pieuvre, ne sachant pas trop comment expliquer ça : Ben ils sont comme ça dans leur cœur. Eux, ils sont attirés par des gens du même sexe qu’eux. Ils sont nés comme ça. L’important, c’est d’aimer quelqu’un et d’être aimé, peu importe si c’est un homme ou une femme, il faut être bien dans sa peau, et les gays, ils sont bien dans leur peau en aimant quelqu’un du même sexe qu’eux.

Fillette était songeuse.

Je vous le garantis, cette conversation n’est pas finie.

jeudi 17 mars 2011

Grandir (suite)

Le soir venu, Fillette était d'une humeur massacrante. Rien ne faisait son bonheur, elle disait qu'elle avait eu la pire journée, etc.

Petit Monsieur vient me voir à la première occasion, comme s'il avait pensé à ça toute la journée.

Petit Monsieur : Maman, est-ce qu'on parle à Fillette? Tu as oublié?

Maman pieuvre : Non, je n'ai pas oublié, mais ce n'est peut-être pas le moment idéal, elle n'est pas trop de bonne humeur...

Petit Monsieur : Ah.

Quelques moments plus tard, Fillette revient dans la cuisine et commence à me raconter ce qui s'est passé à l'école et qui la dérangeait tant. Je l'écoute, lui donne quelques conseils, fais quelques blagues. Elle rit. Elle retrouve sa bonne humeur.

Maman pieuvre à Fillette : Tu vois! Tu vas mieux maintenant que tu en as parlé. C'est pour ça (répétai-je pour la enième fois) que c'est important de le dire quand ça ne va pas!
Fillette, reluctante : Ouin...

Maman pieuvre, toussotant : Justement, Petit Monsieur voudrait te parler de quelque chose. Est-ce qu'il peut?
Fillette, surprise : Oui...

Petit Monsieur s'installe, se tordant les mains : Ben c'est juste que je trouve que depuis quelque temps, on dirait que tu n'es plus gentille avec moi. Des fois je dis des choses et tu réponds toujours on s'en fout...

Fillette hausse les sourcils.

Petit Monsieur, les larmes commençant à monter dans ses yeux, mais s'efforçant que ça ne paraisse pas : Quand tu dis ça, je pense que tu te fous de moi... et ça me fait de la peine...

(Chapeau Petit Monsieur! J'étais tellement fière.)

Il avale, inspire et est pendu aux lèvres de sa soeur. Je peux voir tout l'espoir dans ses yeux, mêlé à la crainte d'être rejeté comme une vieille chaussette...

Fillette, étonnée : Ah oui? Je m'excuse (wow!!! venant d'elle, c'est précieux!!!) Je me fous pas de toi du tout, je me foutais de bien écrire à l'ordi (je me retiens d'y aller de mon discours sur l'orthographe).
Maman pieuvre : Donc tu aimes encore ça faire des choses avec ton frère?
Fillette : Ben oui!
Maman pieuvre : Et tu te fous pas de lui ou de ce qu'il dit?
Fillette : Ben non. J'avoue que des fois, il fait des gaffes, mais c'est pas grave.

(Mais où est donc passée ma fille? Et qui est cette personne aussi conciliante???)

Et là, je vous assure, j'ai vu de mes propres yeux un énorme poids quitter les épaules de mon fils. Il s'est redressé, a souri. C'était beau à voir.

Petit Monsieur : Ok!

C'était réglé.

Un peu plus tard :

Maman pieuvre : Es-tu fier de toi?
Petit Monsieur : Pourquoi?
Maman pieuvre : D'avoir parlé à ta soeur de ce qui n'allait pas?
Petit Monsieur : Oui.
Maman pieuvre : Es-tu soulagé? Est-ce que ça va mieux?
Petit Monsieur : Oui.

Et je n'ai pu m'empêcher de lui faire un peu la morale, tout à coup une petite fraction de ce que je lui dis réussissait à se frayer un chemin dans son inconscient.

Maman pieuvre : Tu sais, tu dois te rappeler que tu peux TOUJOURS parler à quelqu'un. Ce n'est pas obligé d'être moi. Ça peut être ton père, ta soeur, ton prof, tes grands-parents, un autre adulte, des amis. Tu peux TOUJOURS demander de l'aide. Il y a TOUJOURS une solution. À tout. Même si dans ta tête tu ne le penses pas, il y a TOUJOURS une solution.

Petit Monsieur me regardait en silence. Il hoche la tête.

Pour le moment, le message est compris.

lundi 14 mars 2011

Grandir

Petit Monsieur est triste depuis quelque temps. Hier soir, quand il s'est couché, il m'a demandé s'il pouvait me parler.

Je m'étends à côté de lui.

Petit Monsieur : J'ai beaucoup de peine ces temps-ci.
Maman pieuvre : Pourquoi?
Petit Monsieur : On dirait que Fillette n'est plus pareille.
Maman pieuvre : Comment ça?
Petit Monsieur : Ben des fois, elle est pas gentille avec vous ou avec moi, elle dit toujours qu'elle s'en fout. On dirait qu'elle se fout de tout. Et de moi.
Maman pieuvre : Ah. Ben Fillette aura bientôt 11 ans, elle grandit, elle change, elle veut s'affirmer, elle devient une ado...
Petit Monsieur : On est pas ado à 11 ans (euh maintenant oui), pis elle est pas obligée de toujours se chicaner (à qui le dis-tu) et de se foutre de tout (tu l'as dit!!)
Maman pieuvre : Hum, tu as raison, mais ça ne veut pas dire qu'elle ne nous aime plus, elle...
Petit Monsieur : En tous cas moi je ferai pas ça! Je suis bien comme je suis et je ne changerai pas!
Maman pieuvre, riant : Toi aussi tu vas grandir et tu vas changer. Pis peu importe ton comportement, je vais savoir que c'est juste une phase parce que je connais qui tu es vraiment...
Petit Monsieur : Je veux pas que Fillette évolue.

Je me retiens de rire.

Maman pieuvre : Elle est toujours ta soeur, même si elle grandit, elle t'aime beaucoup quand même et ça ne changera pas.
Petit Monsieur, soupirant : C'est compliqué. C'est difficile à t'expliquer, mais je me sens tout petit quand elle me parle comme ça.

Je retiens mon souffle.

Maman pieuvre : Je trouve que tu l'expliques très bien.
Petit Monsieur : Hier, je lui ai juste dit qu'en anglais, ça s'écrivait color et non colur comme elle l'écrivait à l'ordi et elle me répond super bête : On s'en fout!!!!
Maman pieuvre : Ah ben ça c'est parce qu'elle voulait pas que son petit frère de 8 ans soit meilleur en orthographe anglaise qu'elle!!!
Petit Monsieur : À chaque chose que je dis ou que je propose, elle dit on s'en fout. Si elle se fout de moi, moi aussi je vais me foutre d'elle.
Maman pieuvre : Tu vas lui faire quelque chose que tu n'aimes pas qu'elle te fasse? C'est une bonne idée ça?
Petit Monsieur : Ben je sais pas quoi faire!
Maman pieuvre : Parle-lui, dis-lui comment tu te sens quand elle est bête avec toi.
Petit Monsieur : Elle va dire on s'en fout!
Maman pieuvre : Il faut que tu essaies, si ça marche tu seras content! Si ça marche pas, on pensera à autre chose, y'a toujours une solution.
Petit Monsieur : Vas-tu être avec moi?
Maman pieuvre, qui se doute de la réaction de Fillette : Si tu veux...
Petit Monsieur : Mais si tu oublies demain?
Maman pieuvre : J'oublierai pas, c'est important pour toi.
Petit Monsieur : Au moins j'exprime mes émotions et je le dis quand ça va pas!!!!
Maman pieuvre, riant : Oui, et tu fais très bien ça et continue.

Petit Monsieur, qui, depuis toujours, voue une admiration sans bornes à sa grande soeur. Il sent qu'elle se détache de lui peu à peu et a l'impression de la perdre. Elle grandit, et ça le fait grandir aussi. Il ne veut pas que ça change.

La conversation de ce soir promet!!!

lundi 7 mars 2011

Un retour haut en couleurs

C'est fait. Nous sommes (malheureusement) de retour. Une petite semaine, trop courte. Comme toujours. L'an prochain, lors de notre voyage annuel de janvier avec les enfants, nous partirons 11 jours. On a eu notre leçon.

Le tout a débuté avec petit Monsieur qui, la VEILLE de notre départ, a vidé le reste de son bol de céréales dans la toilette et a tiré la chasse... avec la cuillère au fond. Bon. Une salle de bains qui doit être condamnée jusqu'à ce qu'un plombier nous vienne en renfort. Comme je n'avais pas le goût de penser à tout ça juste avant qu'on parte, je n'ai rien fait. Je dois appeler le plombier d'ailleurs. Pas de salle de bain au rez-de-chaussée, c'est assez casse-pieds.

Petit Monsieur et Fillette devaient aller chez ma mère pendant que l'Homme et moi allions à Antigua pour la semaine. Au milieu de la semaine, ma mère devait aller reconduire Petit Monsieur au village des athlètes parce qu'il participait aux Jeux du Québec.

Par quoi commencer?

Le voyage.

On se croyait dans une publicité de Corona. Le sable blanc, la mer turquoise, presque toujours seuls, c'était incroyable. Même si il y a souvent eu des nuages, la beauté de l'île était à couper le souffle. Les plages et la végétation surtout. Parce qu'en ville, c'est pauvre. En décrépitude. Les chiens errants partout, les chevaux, les coqs et les chèvres en liberté, on se demandait comment un endroit aussi beau pouvait être aussi pauvre.

Berlusconi a une villa sur l'île. Est-ce l'antre de partouzes effrénées?? Bref, il y a des endroits où on se demandait vraiment qui habitait dans ces maisons aussi grosses et luxueuses. C'est partout pareil : des coins très riches côtoient des maisonnettes délabrées.

C'est une île anglaise, donc conduite à gauche de la route obligée. Ouf. On a fini par s'habituer, mais l'Homme a passé la semaine à actionner les essuie-glace au lieu des clignotants, car dans la voiture, tout est inversé. Le volant à droite, les clignotants à droite, la boîte de transmission à gauche, etc. On ne s'est pas habitués à ça de la semaine.

Le mercredi, c'était le grand jour de Petit Monsieur. Les propriétaires de notre appartement nous ont gentiment prêté leur ordinateur portable pour qu'on puisse le regarder sur Internet. Ils l'ont même regardé avec nous.

Petit Monsieur plongeait le premier de tous les plongeurs de la compétition!! Quelle pression!!

On l'a regardé exécuter ses 4 figures. Entre vous et moi, il n'était pas à son meilleur hihi... on l'a vu plonger beaucoup mieux que ça. On était très impressionnés parce qu'il y avait un commentateur et un analyste qui décrivaient l'action. Très professionnel comme webcast.

Il était dans la catégorie des 11 ans et moins (il a 8 ans). Il s'est classé 15e sur 23. Pas si mal compte tenu que les plus grands faisaient des doubles périlleux dont les degrés de difficulté étaient largement plus élevés que ses figures à lui. Pour une première compétition provinciale, c'est pas mal. On était bien contents de l'avoir vu de notre île.

Tout a commencé à aller moins bien le jour de notre départ. Notre avion devait quitter Antigua à 17 h. Premièrement, c'est automatique : dès qu'on quitte l'île, toutes les valises sont systématiquement fouillées. Ça nous avait tout pris pour la fermer, elle débordait. Allez, hop, on ouvre le tout, on sort le tout et débrouillez-vous pour refermer le tout.

Vers 16 h, on entend à l'intercom que le vol en provenance de Montréal avait 2 heures de retard. Comme c'est le vol qu'on prenait pour s'en aller, on savait que c'était de mauvais augure. On a pensé qu'il y avait peut-être une tempête.

On entend à travers les branches que ce vol devait passer par la Guadeloupe avant de venir nous chercher. On ne comprenait rien. Toujours est-il que finalement, on embarque dans l'avion vers 19 h 30 et l'équipage nous apprend que les employés au sol ont déclenché une grève spontanée et qu'ils refusent de ravitailler l'avion en carburant. Nous devons donc faire 1 h 45 d'avion vers la République dominicaine (mouvement latéral qui ne nous approche aucunement de notre profit) pour aller faire le plein avant de rentrer à Montréal. Bref, au lieu d'arriver à 21 h 30, nous sommes arrivés à 2 h 30.

À la pluie battante.

Après une courte nuit chez ma mère, on est rentrés à la maison le lendemain et quelle ne fut pas notre surprise de voir qu'il y avait PLUS de neige qu'à notre départ. Ouache.

Sur le répondeur à la maison, des messages d'un journaliste qui voulait une entrevue avec moi à propos de mon fils (!!!!!!). Il était le plus jeune délégué de notre région (sur 185) à aller aux Jeux du Québec. Comme j'étais absente, je n'ai pu parler avec lui. Mais par curiosité, je vais sur Google et j'entre le nom de Petit Monsieur, et plusieurs entrées pertinentes s'affichent (c'est fou quand son fils de 8 ans peut être « googlé »!!!).

Il y avait un article complet sur lui dans le journal avec une photo de son joli minois. Le journaliste lui avait posé des questions et avait rencontré son entaîneure. J'étais assez énervée merci!! Il a même été comparé à Alexandre Despatie (médaillé olympique et triple champion du monde).

Wow!!!!!

Ça finissait bien notre semaine!

Maman pieuvre à Petit Monsieur : Tu as donné une entrevue à un journaliste?
Petit Monsieur : Non...
Maman pieuvre : Ben le Monsieur t'a posé des questions et il a écrit un article sur toi!
Petit Monsieur : Ah oui, y'a quelqu'un qui m'a parlé, mais je savais pas c'était qui...

Au moins il se prend pas au sérieux!!

vendredi 25 février 2011

Après Bouillon de poulet pour l'âme d'une mère, voici Baume pour le coeur d'une mère

Hier soir, je vais chercher Petit Monsieur à son entraînement de plongeon. Il est fatigué et a besoin d'une pause.

Dans la voiture :

Petit Monsieur : Youppi, j'aurai pas d'entraînement la semaine prochaine!
Maman pieuvre, étonnée : Tu es content?
Petit Monsieur : Euh, oui...
Maman pieuvre : Comment ça? Tu en fais jamais assez, tu veux y aller même le samedi faire tes acrobaties!
Petit Monsieur : Ouin...
Maman pieuvre : Est-ce que c'est parce que tu es nerveux d'aller aux jeux du Québec, par hasard?
Petit Monsieur : Un peu...
Maman pieuvre, se répétant : Ça va bien aller, fais de ton mieux blablabla... Tu aimes ça le plongeon, aie du plaisir blablabla...
Petit Monsieur : Ouin, j'aime ça le plongeon, mais...
Maman pieuvre : Mais...
Petit Monsieur : J'aime pas ça à la folie.
Maman pieuvre, riant : Ah non? Tu aimes quoi à la folie, alors?
Petit Monsieur : Ben... toi!

J'inspire et retiens mon souffle.

Mon poussin.
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Je vous abandonne, chers lecteurs, car je quitte pour une semaine sur une île lointaine, au grand dam de mes collègues de travail qui ont tous 2 voitures-une-grosse-maison-un-chalet-une-roulotte-trois-enfants-à-l'école-privée...

Notre choix à nous, c'est de voir le monde!

Je vous reviendrai reposée (j'y compte bien), bronzée (j'y tiens encore plus), munie d'anecdotes antiguaises et d'histoires des Jeux du Québec, gracieuseté de Petit Monsieur.

Bonne semaine de relâche (au Québec) à tous!!

mardi 22 février 2011

Avis de recherche

Goering est absente pour la semaine. Elle DÉTESTE que les employés télétravaillent. Ceux qui le faisaient avant qu'elle occupe son poste le font toujours. Mais pour tous ceux qu'elle embauche directement, elle ne veut rien savoir. Alors pour les personnes à contrat comme moi, oubliez ça.
J'ai d'ailleurs déjà été avertie en long et en large sur le sujet.

Petit Monsieur est malade. L'école m'a appelée, hier.

Il se trouve que j'ai du boulot pour les fins et les fous (enfin!!) et que je quitte vendredi soir pour une semaine. J'ai un immense document à remettre jeudi.

En prévision à la courte nuit qui m'attendait, et à la journée de glissade sur tubes à laquelle Petit Monsieur n'irait probablement pas, j'appelle une des chef d'équipe. Pas la mienne (qui est asservie à Goering), mais celle qui m'a confié ledit gros document.

Je lui explique que Petit Monsieur est fiévreux et lui demande si, à notre réveil le lendemain matin, je constate que Petit Monsieur est toujours malade, est-ce qu'elle verrait un inconvénient à ce que j'aille chercher le gros document au bureau et que je revienne travailler de la maison. Si je ne fais pas ça, je ne pourrai jamais remettre mon document à temps.

Elle me répond que ça ne la dérange pas du tout et va même jusqu'à m'offrir de m'apporter le fameux document le soir même, comme elle habite mon quartier.

Je n'en crois pas mes oreilles, me confonds en remerciements, etc.

Elle arrive chez moi un peu après souper. Elle me remet le document. Je lui dis que si le lendemain matin, Petit Monsieur est en forme, j'irai au bureau. Sinon, je lui enverrai un courriel. Elle me répond qu'elle ne sera au bureau qu'assez tard et m'enjoint d'envoyer un courriel à MA chef d'équipe. Gulp.

Ce matin, les DEUX enfants ne vont pas bien. Et pas de sortie aux glissades pour personne, pas de bureau pour Maman pieuvre. J'écris à ma chef d'équipe pour lui dire que finalement, je reste à la maison.

Je reçois une réponse d'elle quelques heures plus tard. Elle me dit : Entendu, tu nous diras demain combien d'heures tu as travaillées.

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Je lui réponds que j'ai tellement de boulot que je vais travailler une journée complète.

Quelques heures plus tard, je reçois un courriel de G., une copine, qui en revient bien d'expliquer à gauche et à droite que je travaille de la maison. Elle m'écrit que M., l'adjointe administrative, me cherche partout et n'est pas au courant de cet arrangement.

Je réponds que les chefs d'équipe sont au courant, que je ne savais pas que je devais envoyer un courriel à chaque personne du bureau pour les informer, coudonc, qu'est-ce qui presse tant???? Je passe des journées ENTIÈRES au bureau sans que personne ne me cherche, et tout à coup, tout le monde a besoin de moi!!!

Quand Goering va apprendre ça, je vais y goûter...

mardi 15 février 2011

Les petites manies de Goering

Goering a manqué une semaine COMPLÈTE de travail. Pour que cette bourreau de travail et cette control freak s'absente ainsi, ça devait être grave. Nul besoin de mentionner que c'était pas mal relax au bureau pendant son absence.

Avant de vous relater la conversation que j'ai eue avec elle à son retour, permettez-moi de faire un petit retour sur ce personnage.

CE QUE L'ON SAIT SUR GOERING :

1- Elle travaille environ 18 heures par jour.
2- Pendant toute la journée, elle ne mange pas une bouchée, ne boit pas une gorgée, ne va jamais à la salle de bain.
3- Elle est une control freak.
4- Elle a une phobie des microbes (raison pour laquelle elle ne mange pas au bureau, elle n'a pas besoin d'utiliser la salle de bain publique).
5- Elle se roule dans le Purell.
6- Elle ne fait confiance à personne.

À son retour, elle passe devant mon bureau. Je la salue et m'informe de son état.

Elle me répond avec une voix qui se remet clairement d'un extinction :

Goering : Ça va mieux, mais je ne suis pas entièrement rétablie.
Maman pieuvre : Une grippe d'homme?
Goering, ne trouvant pas à rire : Je suis allée à a clinique, j'avais complètement perdu la voix, j'étais courbaturée, j'ai fait de la fièvre, etc. C'était un virus, je devais simplement attendre que ça passe.
Maman pieuvre : Tout le monde est malade au bureau, je prends mes précautions pour ne pas que ça soit mon tour!
Goering : Ce n'est pas parce que tu prends des mesures spéciales que tu n'attraperas pas de microbes!

(Et elle est bien placée pour le savoir...)

Maman pieuvre : C'est long un virus d'une semaine!
Goering : J'étais branchée sur le système du bureau en permanence, j'en ai profité pour m'avancer dans mes évaluations de rendement. J'ai travaillé toute la semaine.

Pa-thé-tique.

Maman pieuvre, d'un ton complice : Et c'est beaucoup plus agréable de faire les évaluations en pyjama qu'au bureau!
Goering, rougissant à toute vitesse : Je n'étais pas en pyjama, Maman Pieuvre, car je fais des grosses rénos à la maison et il y a TOUJOURS des gens chez moi.
Maman pieuvre : Ah, je connais ça, au bout d'un moment, on en peut plus.

Et c'est comme si je lui avais ouvert une porte, elle se met à déblatérer sur ses rénos, j'ai appris qu'elle avait engagé une chef de projet pour gérer tout ça (elle refait EN MÊME TEMPS sa cuisine et TROIS salles de bain).

Maman pieuvre : C'était peut-être ambitieux de faire tout ça en même temps...
Goering : Il n'y a pas une seule pièce dans la maison où ce n'est pas le bordel et où je peux me réfugier!
Maman pieuvre : Mais après, vous allez être installée pour 15 ans!!
Goering : Je n'en peux plus, je crois que c'est mes rénovations qui m'ont épuisée et rendue malade. J'ai mis des couvertures partout par terre pour protéger le plancher. Je dois les nettoyer aux 2 jours (!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!). Quand les couvertures sont sales et pleines de poussière, ça m'énerve. Mais c'est toujours à recommencer.
Maman pieuvre : En effet...
Goering : L'autre jour, je suis arrivée à la maison, et il y avait un bout de plancher qui n'était pas protégé par une couverture, j'ai presque fait une syncope.

Oui, oui, elle a dit le mot syncope.

Maman pieuvre, trouvant qu'elle retrouvait peu à peu la Goering qu'elle connaissait : Ah... mais sans vouloir vous décourager, ça peut prendre des MOIS avant que la poussière ne retombe complètement. Pendant des mois la poussière de sablage va entrer dans les armoires et dans chaque petite fissure...
Goering : Je suis tout le temps en train de suivre les employés partout dans la maison pour qu'ils fassent attention, je ramasse derrière eux, je surveille les travaux de près (vraiment?????), je fais reprendre des choses, tout ça m'a épuisée.

Elle doit être la pire employeure. J'espère que les travailleurs sont bien payés, surtout la pauvre chef de projet...

Maman pieuvre : Bon, est-ce que ça achève tout ça?
Goering : Il doit rester encore 2 semaines. Mais je sens que ce n'est pas fini. Ce matin j'ai utilisé ma nouvelle douche pour la première fois. Et elle craque.
Maman pieuvre : Peut-être parce qu'elle est neuve?
Goering : Non, ce n'est pas normal. Je vais la faire vérifier de nouveau.

Et elle tourne les talons pour se diriger vers son bureau. J'étais essouflée.

Finalement, j'aime mieux qu'elle me surveille au bureau que dans ses quartiers personnels!

mercredi 9 février 2011

Retour d'Europe

L'Homme est revenu de son périple samedi avec quelques boîtes de chocolats belges... miam miam et, pour Petit Monsieur, un ensemble short-chandail de soccer (football) de l'Arsenal dont il était allé voir un match à Londres. Fillette a hérité de jolies boucles d'oreilles en forme de cupcakes très appétissants.

J'ai attendu des anecdotes pendants deux semaines, me disant qu'il était trop occupé pour m'en parler. J'avais hâte de savoir comment ça s'était passé.

À ma grande déception, il ne s'est rien passé qui mérite d'être rapporté ici, sauf en Belgique (lecteurs français, vous serez heureux de passer votre tour enfin!!)

Après une longue et dure journée à Bruxelles, l'Homme était attendu chez l'ambassadeur (rien de moins!!!) pour un cocktail.

Avec quelques collèges, il décide d'utiliser l'heure libre avant le cocktail pour aller manger une excellente portion de frites dans un café ou un pub ou je ne sais trop pas trop loin. Le tout, évidemment, accompagné d'une bière belge.

Premièrement, il fallait trouver un endroit où il pouvait commander quelque chose de léger et de rapide et dont le menu comportait des frites. Car il semble que les frites soient bonnes en Belgique. Surtout chez Antoine, paraît-il.

Après quelques recherches (pas trop longtemps car ils ne disposaient que d'une heure), ils s'installent à une table je ne sais plus trop où, mais près de la Grand-Place.

Garçon : Oui?
L'Homme : Une bière et une portion de frites svp.
Garçon : Impossible.
L'Homme : ???
Garçon : Vous ne pouvez pas commander une portion de frites seule.
L'Homme, qui, comme une femme enceinte, avait BESOIN de ses frites : Bon, si on prend un croque-monsieur pour la table, est-ce que ça serait ok?
Garçon : Vous pouvez prendre un croque-monsieur si vous le désirez, mais ça ne vient pas avec des frites.
L'Homme, confus : Mais...
Garçon : Si vous voulez des frites, il faut les commander séparément.
L'Homme, croyant qu'on se moque de lui : C'est ça que j'ai fait en entrant! J'ai commandé des frites seulement!
Garçon : Vous pouvez commander des frites si vous commandez un plat, mais les frites sont à part. Vous ne pouvez pas commander une portion de frites seulement.

Voyant à quel point c'était compliqué manger des frites avec leur bière, les comparses ont quitté les lieux pour se diriger vers l'ambassade où ils ont été reçus avec des petite bouchées presqu'infectes.

Qui a dit que les délégués à l'étranger vivaient comme des rois?

dimanche 30 janvier 2011

Une journée douce-amère

Aujourd'hui avaient lieu les finales régionales de plongeon. Si Petit Monsieur se classait dans les 2 premiers de sa catégorie, il allait participer aux Jeux du Quében en mars. Pour mes lecteurs européens, les Jeux du Québec sont comme les Olympiques pour les jeunes, avec cérémonies d'ouverture et de clôture, médailles, tous les jeunes dorment sur place pendant la semaine comme au village olympique, etc.

L'Homme, en Europe, m'envoie un courriel 15 minutes avant le début de la compétition. Il est 22 h à Londres. Il veut que je lui écrive quel plongeon fait chaque plongeur et les notes de chacun. Comme je veux regarder la compétition et non mon blackberry, je ne fais que lui envoyer les notes de Petit Monsieur. Et aujourd'hui, c'était sévère.

Il a 8 ans et est dans la catégorie des 8 à 11 ans.

Petit Monsieur n'avait que de 6 et des 6,5. C'étaient les juges de la Fédération de plongeon. Ouf.

Il avait 3 plongeons obligatoires et 2 de son choix à effectuer.

Les juges compilent les notes. Et voici venu le temps de la remise des médailles. Sa catégorie est appelée en dernier.

Petit Monsieur a remporté l'or.

Il représentera notre région aux Jeux du Québec. À 8 ans.

Même lui a peine à le croire.

J'écris ça en vitesse à l'Homme, il est ému sur son continent lointain.

Et pendant que j'applaudis, pendant que je suis pleine d'une fierté immense, j'ai tellement de chagrin.

Parce que les Jeux ont lieu la semaine même où l'Homme et moi allons en voyage pour ses 40 ans.

C'est prévu depuis des mois. On a fait exprès pour partir pendant la semaine de congé des enfants pour qu'ils puissent aller chez ma mère. Je n'aurais jamais pensé que mon fils irait aux Jeux du Québec en même temps.

On n'y sera pas, nous, ses parents, qui sommes les plus fiers de lui, qui l'encourageons toujours dans son sport. C'est sa première grande expérience et nous ne pourrons la partager avec lui.

Bien sûr, il aura plein de supporters, mes parents, sa cousine, peut-être aussi des amis. Je sais qu'il sera bien entouré et qu'il aura tout plein d'encouragements. Mais quand même.

Je rate un moment très important de sa vie. De sur mon île, je vais penser à lui très fort.

J'espère qu'il ne m'en voudra pas de ne pas avoir été là.

jeudi 20 janvier 2011

Patience...

Je suis silencieuse cette semaine, pas grand chose qui se passe dans ma vie... mais tenez bon, l'Homme repart pour Paris lundi!

De croustillantes anecdotes parisiennes à l'horizon, avec un sérieux risque d'anecdotes anglaises parce qu'il terminera son voyage à Londres!

Patience!!!

jeudi 13 janvier 2011

La preuve

La voici, la voilà. Comme vous pourrez le constater, ma carte-mémoire n'est pas endommagée. Même que la caméra ne fonctionne pas si mal!

J'ai malheureusement pris la photo au moment même où il s'arc-boutait, mais il s'agit bien du fameux hippocampe!!!!

mercredi 12 janvier 2011

Comédie d'erreurs

Nous revenons d'une superbe semaine au Mexique.

C'est toujours trop court.

Au lieu du voyage sans heurts auquel nous sommes habitués, plusieurs anecdotes sont venues pimenter celui-ci.

Avant de partir, je demande aux enfants de préparer leur sac à dos pour l'avion. Ils avaient comme consigne de le remplir de jeux, de livres et d'autres produits susceptibles de les tenir occupés pendant le vol de 4,5 heures.

Arrivés à l'aéroport, on passe la sécurité. Tout à coup, je vois la préposée aux rayons-x appeler son collègue. Finalement ils étaient 3 personnes qui chuchotaient en regardant leur écran pendant que les sacs à dos étaient sous le radar.

J'avais, dans mon sac, toute une panoplie de collations et de jus à cause du diabète de Fillette.

Préposée : Interdit d'apporter des liquides.
Maman pieuvre : Ma fille est diabétique, j'ai une lettre de l'hôpital pour enfants à ce sujet.

Je sors la lettre de mon sac et la tend à la préposée. La lettre stipule que j'ai le droit de transporter de la bouffe, des liquides, les médicaments, des aiguilles, de seringues etc. Notez que ce qui a dérangé la préposée n'était pas que mon sac était plein de seringues, mais qu'il contenait 3 boîtes de jus et des petites salades de fruits. Elle me redonne ma lettre et je peux reprendre mon sac. Elle passe les autres sacs sous le radar. Et re-consultation avec les collègues.

Préposée : Nous devons fouiller ce sac.
Maman pieuvre : Ah bon.

Devant tout le monde, ils nous prennent à part, mettent des GANTS de latex et s'empressent de fouiller le sac de Fillette. Je me demandais vraiment ce qu'ils y trouveraient.

La préposée sort un étui à crayons du sac. Elle l'ouvre. Imaginez-vous que pour passer le temps, Fillette avait décidé d'apporter non pas une, mais DEUX paires de ciseaux pour bricoler.

La préposée confisque les ciseaux. Fillette, indignée, me regardait sans comprendre. Je lui explique les règlements en vigueur depuis le 11 septembre 2001.

L'Homme, s'adressant à la préposée : Est-ce qu'on peut récupérer les ciseaux plus tard?
La préposée : On peut les envoyer aux objets perdus, mais il y a des frais à payer.
Maman pieuvre : Ok, on laisse faire.
Fillette : Mes ciseaux!
Maman pieuvre : On ne paiera pas des frais pour récupérer deux paires de ciseaux pour enfants. On en achètera d'autres.

Après une heure de retard, l'avion prend finalement son envol.

Arrivés au Mexique, il fait beau et chaud!! On s'amuse allègrement pendant 4 jours. Le 5e jour, les enfants veulent encore une fois aller se baigner dans la mer chaude. L'Homme décide de venir avec nous et de faire de la plongée en apnée près du rivage. Cinq minutes plus tard, il revient me voir (je suis dans l'eau jusqu'aux genoux), la main fermée. Il ouvre la main et à l'intérieur se trouvait... un hippocampe!!! Wow. Je m'empresse de prendre une photo avant qu'il ne le remette à la mer.

Quelques minutes plus tard, je regardais les enfants jouer devant moi et je l'ai vue. Au ralenti. Comme dans les films. Ma caméra a glissé de mes mains ointes de crème solaire pour tomber à mes pieds dans le fond de la mer. Je la voyais sur le sable dans un pied d'eau. Je la prends, j'essaie de l'ouvrir. Nada.

L'Homme n'était pas impressionné.

Je n'étais pas très fière.

Heureusement, Fillette a pu prendre quelques photos avec son ipod touch. Je ne sais pas si ma carte-mémoire est endommagée. Je vais vérifier ça ce soir. Disons que ça se pourrait qu'on ait peu de souvenirs de ce voyage.

Pendant la dernière journée, j'étais encore avec les enfants à la mer. Je ne sais pas ce qui est arrivé, mais j'en suis sortie avec une grosse bosse rouge sur la cuisse. Aujourd'hui, c'est rouge et chaud et enflé. Peut-être une bestiole m'a piquée, peut-être un poisson (et ils étaient nombreux!!) m'a mordue, peut-être un tentacule m'a frôlée. Bref, j'ai une bosse presqu'aussi grosse que mon poing. Je la surveille de près, pour m'assurer qu'elle ne grossit pas. J'espère que je n'aurai pas besoin d'aller chez le médecin pour ça.

En partant du Mexique, à l'aéroport, on passe la sécurité. Et re-pas le droit de liquide dans les avions. J'explique la situation en espagnol. Je brandis ma lettre haut et fort. La bitch euh la préposée me regarde en pleine face et me dit je ne comprends pas la lettre. Le jus et la salade de fruits ce ne sont pas des médicaments. Et elle confisque le tout. Je réexplique la situation à grands coups de Mi hija es diabética, necessita comer y beber todo el dia, blablabla. Rien à faire. J'étais tellement frustrée. Elle a préféré que j'embarque dans l'avion avec des aiguilles et des seringues qu'avec deux petits jus. Elle aurait mérité que je prenne le pilote en otage avec une seringue d'insuline.

On arrive à la maison hier soir vers 22 h. Six messages sur le répondeur. Le 5e, c'est le supérieur de l'Homme. Il lui dit qu'il a un message personnel à lui faire, qu'il aimait mieux lui laisser sur le répondeur au lieu qu'il apprenne la nouvelle brutalement. Une de ses connaissances s'est fait assassiner au début de l'année!!!! Le service funèbre a eu lieu pendant que nous étions partis. Il s'est fait poignarder par une jeune sans-abri près de chez lui. 18 coups de couteau.

On se regardait dans le salon, la bouche grande ouverte. Il avait dans la jeune quarantaine. L'Homme était déjà allé voir des matchs de hockey avec lui, il lui parlait à tous les jours. Quel drame. Un retour à la maison un peu macabre.

À part ces quelques péripéties, tout s'est bien passé et on a eu une superbe semaine. Chaude et ensoleillée. Comme on les aime!